vendredi 27 décembre 2019


"Au fond à gauche, c'est moi..."

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Hiatus : Manque de continuité, interruption posant problème, contradiction dans une œuvre, un discours, une suite logique, une suite d'événements.

Bonjour les aminches, 

Si l'on parlait de Kevin.

Kevin est un vieux pote. Celui que vous devez appeler. Et puis le temps file, cet enfoiré, on ne sait où mais il s'esquive méchamment. La vie se complique, s'éclaircit aussi (plus rarement) et on n'appelle pas Kevin. 

Comment appeler Kevin ? Faire comme si de rien ? "Salut mon vieux. Ça gazouille ? Ah tu es marié, trois enfants et un labrador ?"

J'ai oublié mon blog les filles. 

La vie et ses mystères... 

Comme le dit Maverick dans la bande annonce du prochain Top Gun. Ce qui nous fait un point commun avec Tom Cruise. Et j'ai beau cherché, je crois bien que c'est le seul.

Sans transition, ce que j'ai lu de mieux cette année devant vos paupières frémissantes ? 

Je vais prendre ça pour un oui.


Littérature (la vraie, l'honorable) : 

10

L'autrice devait rencontrer une véritable goûteuse des plats d'Hitler mais la dame d'un age vénérable est décédée peu avant l'interview.

L'écrivaine a alors décidé de lui consacrer un roman, documenté et précis, sur le devenir de ces femmes qui ont le bénéfice de manger à leur faim en temps de guerre mais dont la prochaine bouchée pouvait être la dernière. 

Un livre tragique et fort sur une page méconnue de l'Allemagne hitlérienne.





09

Une année productive pour l'auteure canadienne. Ce livre est plus récréatif que celui qui va venir dans ce classement. 

Mais l'histoire de cette revanche sur fond de théâtre shakespearien, la production de La Tempête de Will dans une prison fédérale est un plaisir de lecture qui ne se refuse pas.










08

J'ai eu le privilège de déjeuner avec l'autrice et quand une femme délicieuse écrit un livre tout aussi goûteux, c'est la timbale pour le modeste blogueur. 

Un petit bijou de roman, stylé et dense, sur le deuil, les rencontres improbables et les marionnettistes ! 

Génial.










07

Le prix Goncourt de cette année récompense une oeuvre tout autant qu'un livre. Et un bon livre. Poignant et drôle. 

Les passages en prison sont souvent hilarants et Patrick Horton est LE personnage de cette rentrée littéraire.











06

Venue du polar, l'autrice basque installe un suspense prenant sur fond de deuil, drame familial. Une focale à la fois ample et intimiste pour ce très beau roman d'amour et d'amitié.














05

La suite de La Servante Écarlate n'atteint pas la densité tragique de son illustre devancier mais ce roman est tout de même hautement recommandable. 

Explorant plus avant le monde de Gilead, il est poignant et interroge avec acuité notre rapport à a vérité. 

Haletant, avec un petit côté espionnage à la John Le Carré loin d'être désagréable (bel euphémisme) Les Testaments est la suite honorable que n'ont pas su être les saison 2 et 3 de la série télévisée.





04

Splendide hommage à Robert Desnos, Légende d'un dormeur éveillé est un livre enchanteur sur une période pas si enchantée. Le prince des poètes qui enterre le Destouches, Louis Ferdinand Céline et sa clique qui vomissaient copieusement Desnos. 













03

Ce premier roman est une véritable claque. Une sorte de Vie devant soi en plus trash, un Emile Ajar cru et percutant. 

Ce livre inventif et poignant est sans conteste le plus attachant que j'ai lu cette année. 








02

Une épopée tragique et drolatique. La destinée tourmentée d'un jeune homosexuel irlandais dans une Irlande puritaine et intolérante des années 50 aux années 2000, de l'après guerre à l’épidémie du Sida. 

Un grand huit émotionnel, on passe du rire aux larmes d'un chapitre à l'autre. 






01

Un livre qui fit scandale outre Rhin. Souvent comparé aux Bienveillantes de Littell, cet énorme livre est bien meilleur à mon sens, plus romanesque. Saisissant, sombre et drôle, La fabrique des salauds continue là où s'arrête Les bienveillantes et aborde le sujet douloureux de la Dénazification qui n'a pas eu lieu. 

Immense livre, près de 1000 pages qui se lisent d'une traite...


Polar (le noir, dru et sans sucre)

10 


Daniel Cole n'a jamais tout à fait retrouvé la vista de son premier opus Ragdoll.
Néanmoins dans ce dernier tome de sa trilogie, il conclue honorablement les aventures de son héros, l'Inspecteur William Oliver Layton-Fawkes (Wolf), que l'on prend plaisir à retrouver après un deuxième tome raté

L'intrigue policière est un brin poussive et prévisible (on devine vite qui a fait quoi) mais le climax réjouissant et l'humour potache de ce polar roboratif emporte l'adhésion.






09


Hervé Le Corre nous régale encore avec ce nouveau roman où l'ambiance historique compte bien plus que l'intrigue policière. 

On sent la poudre, la cordite et la fureur du désespoir de celles et ceux qui ont cru à un monde plus juste avant que les puissants ne sifflent la fin de la récré. 

Une superbe plume pour un beau roman désespéré...







08


Jo Nesbo délaisse Harry Hole pour nous proposer cette relecture polardeuse du Macbeth de Shakespeare. 

Tout y est. Les trahisons, la soif du pouvoir, l'amour toxique entre Macbeth et sa Lady. Même les sorcières... Et le poids du destin qui emporte tout ce monde par le fond. 
Audacieusement réussi. 








07


Le dyptique de Frédéric Paulin (avant une conclusion attendue de la trilogie) a un petit air de Robert Littell pour le documenté qui se mêle au spectaculaire. 

Des années de plomb algériennes au 11 Septembre, Paulin nous entraîne dans une sarabande macabre où les Cassandre furent légion et largement ignorées.

06


James Lee Burke revient et il est en forme papy ! Dans une langue toujours savoureuse et poétique, il plonge Dave Robicheaux, son personnage fétiche, dans le marigot poisseux du Sud profond. 

Sur une intrigue plus solide que d'habitude, Robicheaux se débat et n'abdique jamais son humanisme désespéré. 










05


Détourner l'argent d'un fond d'investissement nécessite de l'organisation, de la mesure (ne pas être trop gourmand) et un peu de chance. 

Coup de vent est le polar jubilatoire de cette année, de rebondissements en personnages atypiques et savoureux, on se régale et on lit le mot FIN avec regret et plus rapidement que voulu. 

Réjouissant.








04


Un premier roman italien et un coup de maître pour Luca d'Andrea qui nous assène un polar puissant, mystérieux et haletant. 

Situé en pleine montagne, dans un village alpestre, le narrateur Salinger et sa famille nous empoigne dans un polar malin et où l'identification aux personnages,  bien campés et attachants, joue à plein.

Génial.








03


Le deuxième tome du second Quatuor de Los Angeles poursuit l'ambition folle de Perfidia son devancier. 

L'on retrouve la démesure propre à Ellroy, son staccato si particulier, son invraisemblable galerie de personnages réels ou fictifs et un attachement envers ses créatures qu'il malmène mais qu'il observe avec une bienveillance inédite. 

Un livre qui demande un effort de lecture mais qui nous récompense de notre persévérance. 






02


Winslow conclut ici magistralement sa trilogie sur le trafic de drogue entre le Mexique et les USA.

Entamée avec La griffe du chien, poursuivie par Cartel, La frontière se penche sur le versant étasunien du trafic, versant bien dégueulasse. 

Pamphlet anti-Trump assez saisissant, La frontière démontre que le trafic de drogue arrange cyniquement tout le monde et qu'il ne s'arrêtera jamais. 

Un livre impressionnant





01


Ecrit par un membre (éloigné) de la famille royale de Suède, 1793 nous immerge dans une Suède qui subit les soubresauts de la Révolution Française. 

1793 est un polar immersif, on ressent presque autant qu'on lit les descriptions riches, détaillées, et qui s'insèrent parfaitement dans la trame d'un récit haletant. On hume, on voit la misère abyssale de ce monde ou la pauvreté absolue côtoie la richesse la plus indécente. Jeff Bezos au milieu des Intouchables. 

Porté par un duo d'enquêteurs inoubliables (un manchot et un tuberculeux !), 1793 est un polar historique digne du Cercle de la croix de Iain Pears. Magistral !




Imaginaire (loin et à la fois si proche)

10


Marc Dugain livre ici une sorte d'essai romancé sur les travers  des Gafa et de la numérisation accélérée de notre monde. 

Sorte d'hybride bancal mais traversé par quelques fulgurances, Transparence n'est pas le meilleur livre de son auteur mais regorge de réflexions acérées sur l'état de notre planète googlisée et amazonée jusqu'au trognon.









09


Le début d'un chant d'amour à la collection Une Heure Lumière du Bélial qui imprime des courts romans de SF, de jolies pépites, magnifiées par des couvertures de toute beauté. 

Lucius Shepard nous happe ici avec un récit tendre, érotique et troublant.











08


Une Heure Lumière encore...

Un court et dense roman sur une galaxie lointaine avec un twist final qui vaut son pesant de météorites.













07


Après la collection Une Heure Lumière, saluons Albin Michel et son Imaginaire qui déroule un impressionnant catalogue de masterpieces SF de première bourre. 

Dont cette fable écologique qui nous dévoile un monde où le réchauffement écologique a eu lieu. A y est. Les cités flottantes sont devenues le lieu de résidence d'une humanité en perdition. Et l'une des plus importantes de ces cités voit arriver une Inuit chevauchant un orque.

Un roman choral déroutant et prenant.





06


Un mélange improbable d'une traque de Sérial Killer FBÏsée et de SF temporelle bien tordue. 

Imaginons que nous puissions voyager dans le temps, dans le futur uniquement, et que dans ce futur nous assistions à la fin de l'humanité dans d'atroces souffrances. Le Terminus. A chaque voyage, la date du Terminus se rapproche dangereusement. 

Haletant, diablement efficace et parfois bien barré, Terminus ne vous lâchera plus.





05


"Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents."

LA malédiction SF de cette année. 

Je n'aimerais pas être Molly Southbourne. Un livre subtil et poignant, l'un des tous meilleurs de cette collection qui affiche pourtant un niveau moyen spectaculairement élevé. 





04


Premier tome d'un trilogie de Fantasy à la française, Manesh est une épopée poétique et intense. Un récit labyrinthique, qui prend son temps pour poser le lecteur là où il l'entend. 

Mis en encre par une plume magnifique, Manesh, biberonné aux légendes celtiques et vikings, est une réussite incontestable et donne une furieuse envie de lire la suite.









03


Le diptyque de Neal Stephenson est ce que j'ai lu de plus déroutant cette année. 

Immergé dans un monde dont il ne saisit pas les aboutissants ni le vocabulaire, le lecteur têtu verra avec émerveillement le récit s'imbriquer avec maestria et se dira une fois le livre posé "'tain..! Stepenson quand même..."


02


L'un des plus beaux romans de 2019. Une saga familiale, haletante, épique et poignante, avec des morceaux de montres dedans !

Bien sûr Lovecraft est présent mais contrairement à HP, qui est aussi chaleureux qu'un single de Depeche Mode au synthé, Shaun Hamill nous hameçonne avec des personnages touchants, on se lie à cette famille et on les suit, jusqu'au final, éblouissant.

Tout simplement génial. Laissez vous tenter.






01


Livre monde, livre monstre. Après La horde du contrevent, Damasio revient avec un nouvel opus écrasant, presque intimidant, inventif, avec un jeu sur le langage, une multiplicité de point de vue, qui défient parfois notre confort de lecture habituel. 

Mais quelle maestria ! Quelle histoire !

Livre engagé, puissant et téméraire, Les Furtifs sont à la SF cyberpunk ce que La horde du contrevent fut à la Fantasy : une magistrale gifle...





Et s'il fallait n'en garder qu'un...


Bon...

My absolute Darling est livre cannibale. Premier roman de Gabriel Tallent, il est d'une densité, d'une puissance peu commune.

Dans 10, 20, 30 ans, on en parlera encore...

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