"C’était une période difficile, pour un Irlandais âgé de vingt et un ans attiré par les hommes. Quand on possédait ces trois caractéristiques simultanément, on devait se situer à un niveau d’hypocrisie et de duplicité contraire à ma nature."
***
Dia duit (enfin je crois) les aminches.
Ayant négligé le blog depuis quelque temps, je reprends ici mes vaticinations chroniques. j'ai recouvré ma volonté et tel un président américain en exercice devant la perspective d'un tweet compulsif, je suis content .
Je ne pouvais décemment pas reprendre un post avec un bol d'eau froide. Il me fallait quelque chose de singulier, qui se distingue, qui me donne la motivation nécessaire.
Deux choix s'offraient à moi. J'ai opté pour le plus ancien dans l'ordre chronologique de mes lectures.
Ayant négligé le blog depuis quelque temps, je reprends ici mes vaticinations chroniques. j'ai recouvré ma volonté et tel un président américain en exercice devant la perspective d'un tweet compulsif, je suis content .
Je ne pouvais décemment pas reprendre un post avec un bol d'eau froide. Il me fallait quelque chose de singulier, qui se distingue, qui me donne la motivation nécessaire.
Deux choix s'offraient à moi. J'ai opté pour le plus ancien dans l'ordre chronologique de mes lectures.
Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
L'Irlande. Des années 1940 à nos jours. Une Irlande invraisemblable de bigoterie hypocrite et cruelle. Les premières pages qui voient un prêtre rejeter une jeune fille, avec une violence brute, arrogante, sûre de son bon droit... Ces premières pages vous saisissent à froid. Le livre vous empoigne dès ses premiers paragraphes. Il ne vous lâchera plus.
John Boyne est profondément irlandais. Il ne magnifie pas ici les casquettes en tweed. Les jolis murets moussus. La guinche celtique violonisée jusqu'au bout de la pinte. Non. Il souligne plutôt l'étroitesse d'esprit mortifère. Une société gangrenée par un catholicisme recroquevillé sur la toute puissance du prêtre omniscient.
Le narrateur est homosexuel. My god. En Irlande, dans les années 50, c'est un sort aussi enviable que celui du clou mal positionné dans la planche, que l'on enfonce à marteau redoublé, enfoncé de biais dans la trame...
On le plaindrait Cecil Avery. Si l'on ne riait autant. Car, oui, LES FUREURS INVISIBLES DU CŒUR est d'une drôlerie irrésistible, ce que l'on ne souligne pas suffisamment. Un sens du dialogue percutant, un tempo en maîtrise, qui font défiler les pages sous vos doigts.
John Boyne a quelque chose de John Irving. Dans cette attention portée à ses personnages, cette façon de basculer de l'humour étincelant et désespéré au tragique.
Nous embarquons pour un grand huit émotionnel intense, tout au long de ce bouquin génial. Portées par une plume empathique, précise, énergique, LES FUREURS INVISIBLES DU CŒUR ne vous décevront pas. Même si vous avez l'Irlande au cœur, malgré ses défauts. Fuir l'Irlande pour vivre sa vie. Pour être ce que l'on est tout simplement. Et y revenir. Car l'Irlande vous suit où que vous alliez.
Foutue Irlande...
Rappelons que le mariage pour tous fut voté par référendum en Irlande sans esclandre. Sans défilés de familles en loden qui ont intensément marché, sous nos latitudes hexagonales, pour que d'autres n'aient pas les mêmes droits qu'elles.
Suivi par la légalisation de l'avortement. Sacrée Irlande
Les années Sida rappelleront à Cecil que les préjugés traversent les océans. Pages qui piquent, rappel de ce que fut cette épidémie : un open bar à l'homophobie décomplexée...
Heureusement que les temps ont changé hein les filles... Ils ont tellement changé n'est-il pas...
John Boyne est profondément irlandais. Il ne magnifie pas ici les casquettes en tweed. Les jolis murets moussus. La guinche celtique violonisée jusqu'au bout de la pinte. Non. Il souligne plutôt l'étroitesse d'esprit mortifère. Une société gangrenée par un catholicisme recroquevillé sur la toute puissance du prêtre omniscient.
Le narrateur est homosexuel. My god. En Irlande, dans les années 50, c'est un sort aussi enviable que celui du clou mal positionné dans la planche, que l'on enfonce à marteau redoublé, enfoncé de biais dans la trame...
On le plaindrait Cecil Avery. Si l'on ne riait autant. Car, oui, LES FUREURS INVISIBLES DU CŒUR est d'une drôlerie irrésistible, ce que l'on ne souligne pas suffisamment. Un sens du dialogue percutant, un tempo en maîtrise, qui font défiler les pages sous vos doigts.
John Boyne a quelque chose de John Irving. Dans cette attention portée à ses personnages, cette façon de basculer de l'humour étincelant et désespéré au tragique.
Nous embarquons pour un grand huit émotionnel intense, tout au long de ce bouquin génial. Portées par une plume empathique, précise, énergique, LES FUREURS INVISIBLES DU CŒUR ne vous décevront pas. Même si vous avez l'Irlande au cœur, malgré ses défauts. Fuir l'Irlande pour vivre sa vie. Pour être ce que l'on est tout simplement. Et y revenir. Car l'Irlande vous suit où que vous alliez.
Foutue Irlande...
Suivi par la légalisation de l'avortement. Sacrée Irlande
Les années Sida rappelleront à Cecil que les préjugés traversent les océans. Pages qui piquent, rappel de ce que fut cette épidémie : un open bar à l'homophobie décomplexée...
Heureusement que les temps ont changé hein les filles... Ils ont tellement changé n'est-il pas...
Qu'un livre vous surprenne d'un rire, vous noue la gorge, c'est toujours un brin miraculeux. Mais qu'un livre enquille ces moments, que le miracle se répète à chaque chapitre, niché au détour d'un mot... Cela n'a rien de miraculeux finalement.
C'est la patte d'un grand écrivain qui a écrit un grand livre.
C'est la patte d'un grand écrivain qui a écrit un grand livre.
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire