lundi 9 juillet 2018


"Mais quand je regarde plus loin, je vois le monde dans lequel nous vivons, et savez-vous ce que je ressens ? Je ressens de la peur, je ressens de l'effroi. Je vois tant de méchanceté, tant de haine, tant de cruauté !"

***

Coucou les aminches. 

Vous souvenez-vous de la série THE FOLLOWING ? Non hein... Vous ne l'avez pas vue peut-être ? Même pour celles et ceux qui l'ont visionnée...

Il me semble, à la lecture de son dernier bouquin, que Daniel Cole en a peut-être (un gros peut-être) conservé quelques souvenirs.



Entre les impressionnants piliers de granite du pont de Brooklyn, un réseau de filins d’acier quadrille l’espace. Tel un insecte pris au piège, le corps brisé de William Fawkes éclipse les premiers rayons du soleil. Un mot est gravé sur son torse mutilé : APPÂT.

Cette sinistre mise en scène n’est que la première d’une longue série. 

Tandis que les meurtres se succèdent de chaque côté de l’Atlantique, Emily Baxter, nouvellement promue inspecteur principal, et deux agents spéciaux américains vont devoir collaborer afin d’identifier l’architecte de cette toile diabolique…

J'avais beaucoup aimé le précédent opus de cet auteur : RAGDOLL. L'APPÂT en est la suite, même si l'histoire policière est indépendante du premier (encore que...) il est indispensable de commencer par RAGDOLL avant de lire L'APPÂT et c'est tant mieux... 

Parce que, honnêtement, ce n'est pas extraordinaire cet Appât. Là où RAGDOLL détournait malicieusement et sarcastiquement les poncifs du genre, L'APPÂT enquille sans sourciller les conventions poussives du thriller d'action. Bien sûr, Cole qui ne manque ni de talent ni d'ambition, propose un décalage, un humour saugrenu mais qui manque ici sa cible alors que cela fonctionnait à plein dans RAGDOLL.

J'ai entamé mon post par une référence à la série THE FOLLOWING, c'est un brin de mauvaise foi. Si les histoires se ressemblent quelque peu, on est à des années lumières d'un quelconque plagiat. Par contre, dans les deux cas, les belles idées du départ se trouvent gâchées par un traitement caricatural.

Tout n'est pas à jeter dans ce bouquin. Cole a le sens du tempo et du rebondissement, quelques scènes sont vraiment saisissantes si l'on ne s'attarde pas trop sur une vraisemblance déjà mise à mal dans RAGDOLL. Et puis, Cole a le sens du personnage, surtout celui de Emily Baxter, grande gueule, passablement infecte que Cole rachète de l'archétype du flic brisé, alcoolique, etc. en un chapitre émouvant et sensible, porté par un style simple, efficace sans être passe partout, au plus juste en fait. 

Le tout entre deux explosions, fusillades...

Car il s'agit de contrecarrer les menées machiavéliques d'un esprit criminel de première bourre qui ourdit un plan diablement démoniaque dans le genre maléfique, sur deux continents, réglé comme un papier à musique millimétré, nanawesquissimo. Bon... Après tout, c'est la loi du genre, acceptons là. Ce n'est pas là le plus gênant. 

C'est en fait le prétexte à toute cette débauche de massacres et d'attentats que j'ai du mal à avaler. J'en ai un peu soupé à vrai dire de cette soif de vengeance fondamentale qui explique que l'on tue d'autres innocents pour, quoi..? Expier une douleur incommensurable ? J'en ai un peu assez de ces justices sommaires qui vident un chargeur... Cela devient un gimmick lassant et redondant qui n'est pas racheté par un final prévisible et un big méchant finalement décevant.

Et puis... Wolf manque. Certes Baxter est un personnage intéressant et fouillé mais l'agent spécial Rouch n'est qu'un pale décalque du protagoniste principal de RAGDOLL. 

L'APPÂT se lit sans déplaisir, sans réelle passion  et s’apparente surtout à une parenthèse un poil paresseuse avant de retrouver notre Loup déguisé en Agneau. 

Monsieur Cole... Rendez-nous Wolf.

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