"Le film porte aussi sur la naissance d'un roi qui n'est pas le plus grand que l'histoire de France ait connu. Un roi mélancolique, hésitant sur sa sexualité jusqu'à l'âge adulte où il la vit comme une obsession, multipliant conquêtes et maîtresses, hésitant sur ses attachements. Un roi touchant par son extrême solitude, lui qui occupe une fonction qui n'en permet aucune.
Comment la monarchie a-t-elle pu exploiter, ruiner à ce point le peuple travailleur, et parvenir à une oisiveté si médiocre, un tel ennui, dans lesquels elle se maintenait de droit divin ? La question est contemporaine, c'est celle qui concerne cette frange avide de notre société qui pratique la richesse comme une névrose compulsive.
Il n'y a pas longtemps, j'ai croisé dans mon village en Dordogne un couple d'Américains sans enfants qui venait d'acquérir un vaste château pour y loger un millier de chats qu'ils avaient fait venir de New York par avion spécialement affrété. La vacuité de ce couple sans âge à la peau tirée m'a immédiatement fait penser aux personnages du film, à cette aristocratie finissante dévastée par la consanguinité et la variole."
***
Salutations les aminches,
L'édition, la librairie est un univers de réseaux. Une multiplicité de connexions, les libraires, les représentants, les agents parfois ; et in fine, l'Auteur(e).
Quand on n'a pas de réseaux, et bien, il est plus ardu d'attirer des écrivains reconnus. A mon très modeste niveau, de potentiel libraire, j'ai un réseau à peu près aussi développé que le nombre de spa à Mossoul. Mais je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connaît quelqu'un...
Ce qui m'a permis de participer quelque peu (et d'assister) à la projection/rencontre du beau film de Marc Dugain : L'ECHANGE DES PRINCESSES. Un échange de bon procédés, de ventres à féconder, entre la fillette du roi d'Espagne promise au jeune Louis XV et la jeune fille du régent de France, négociée pour l'héritier du trône ibérique.
Un film à la photo splendide, on croirait assister à une successions de tableaux léchés, une photo magistrale et des plans très travaillés au service d'une direction d'acteur ciselée.
Un film qui nous montre au plus près les ravages d'une éducation princière qui produit des pervers narcissiques à l'empathie proche du clou rouillé et des femmes qui ne sont bonnes qu'à écarter les cuisses et enfanter, des mâles de préférences, au pire des filles, pour avoir une quelconque marge de négociation à l'avenir.
Un beau film, douloureux et maîtrisé, qui confirme la double casquette du bonhomme, cinéaste et écrivain de talent.
De cette expérience filmique, Dugain a tiré un livre hors cadre, indéfinissable, carnet de bord intimiste et autobiographique :
Avec L'Échange des princesses, Marc Dugain adapte pour la première fois le roman d'une autre écrivaine, Chantal Thomas.
Bien avant que le film ne soit un véritable succès critique et public, il décide d'écrire un récit sur cette expérience de vie qui, à bien des égards, lui a apporté un grand bonheur.
Loin de s'installer comme exégète de son propre travail, l'auteur laisse flâner son esprit dans l'histoire du cinéma et les ressorts psychologiques qui l'inspirent.
Il médite sur la réalisation cinématographique, sa liberté et ses contraintes, ses rencontres éphémères et durables, sur son rapport à l'enfance, sur des sujets de société qui lui tiennent à cœur.
Marc Dugain est l'un des écrivains les plus singuliers de l'édition française. Négligeant soigneusement la micro-fiction psychologisante nombriliste et germanopratine, Dugain embrasse l'Histoire à bras la plume pour nous livrer une oeuvre puissamment romanesque.
Dugain parle peu de lui, ou alors par la bande, par les obsessions qui traversent ses romans : l'enfance ; les Etats-Unis ; le secret, d'état ou non ; son grand-père, gueule cassée, via son fameux (et splendide) premier livre LA CHAMBRE DES OFFICIERS.
C'est pourquoi cet INTÉRIEUR JOUR se distingue dans sa bibliographie.
Il est difficile de définir précisément ce court opus. Un document, un journal de tournage, un recueil de réflexions plutôt fines sur l'Histoire, un recueil d'anecdotes émouvantes, voire bouleversantes, sur la vie familiale, riche en tragédies, de Marc Dugain.
Le tout porté par une plume à la fois fiévreuse, presque rageuse (Dugain ne mâche pas ses mots, il les lâche plutôt) quand il aborde des sujets de sociétés généraux ; sensible et subtile quand il se fait plus intime.
Il embrasse en quelques 150 pages, une grande variété de thèmes allant de la noblesse française décadente fin de siècle pré 1789 à la sclérose en plaque de son père en passant par les affres de la production d'un film en costume, guère bankable, sur la sexualité des cours européennes au temps de Louis XV.
Et c'est passionnant.
De bout en bout.
Guère habitué à cet exercice de mise à nue , Dugain ne finaude pas, ne développe pas ses codes auto-complaisants que l'on peut parfois retrouver dans ce genre d'exercice.
La question lui fut posée à Marc Dugain s'il renouvellerait ce genre de prose auto-centrée. Il répondit non. Ce sera la dernière fois a t-il dit. Si on parle que de soi, on finit par (se) mentir.
Une chose est sûre. Dans INTÉRIEUR JOUR, Marc Dugain ne ment pas.
L'édition, la librairie est un univers de réseaux. Une multiplicité de connexions, les libraires, les représentants, les agents parfois ; et in fine, l'Auteur(e).
Quand on n'a pas de réseaux, et bien, il est plus ardu d'attirer des écrivains reconnus. A mon très modeste niveau, de potentiel libraire, j'ai un réseau à peu près aussi développé que le nombre de spa à Mossoul. Mais je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connaît quelqu'un...
Ce qui m'a permis de participer quelque peu (et d'assister) à la projection/rencontre du beau film de Marc Dugain : L'ECHANGE DES PRINCESSES. Un échange de bon procédés, de ventres à féconder, entre la fillette du roi d'Espagne promise au jeune Louis XV et la jeune fille du régent de France, négociée pour l'héritier du trône ibérique.
Un film à la photo splendide, on croirait assister à une successions de tableaux léchés, une photo magistrale et des plans très travaillés au service d'une direction d'acteur ciselée.
Un film qui nous montre au plus près les ravages d'une éducation princière qui produit des pervers narcissiques à l'empathie proche du clou rouillé et des femmes qui ne sont bonnes qu'à écarter les cuisses et enfanter, des mâles de préférences, au pire des filles, pour avoir une quelconque marge de négociation à l'avenir.
Un beau film, douloureux et maîtrisé, qui confirme la double casquette du bonhomme, cinéaste et écrivain de talent.
De cette expérience filmique, Dugain a tiré un livre hors cadre, indéfinissable, carnet de bord intimiste et autobiographique :
Avec L'Échange des princesses, Marc Dugain adapte pour la première fois le roman d'une autre écrivaine, Chantal Thomas.
Bien avant que le film ne soit un véritable succès critique et public, il décide d'écrire un récit sur cette expérience de vie qui, à bien des égards, lui a apporté un grand bonheur.
Loin de s'installer comme exégète de son propre travail, l'auteur laisse flâner son esprit dans l'histoire du cinéma et les ressorts psychologiques qui l'inspirent.
Il médite sur la réalisation cinématographique, sa liberté et ses contraintes, ses rencontres éphémères et durables, sur son rapport à l'enfance, sur des sujets de société qui lui tiennent à cœur.
Marc Dugain est l'un des écrivains les plus singuliers de l'édition française. Négligeant soigneusement la micro-fiction psychologisante nombriliste et germanopratine, Dugain embrasse l'Histoire à bras la plume pour nous livrer une oeuvre puissamment romanesque.
Dugain parle peu de lui, ou alors par la bande, par les obsessions qui traversent ses romans : l'enfance ; les Etats-Unis ; le secret, d'état ou non ; son grand-père, gueule cassée, via son fameux (et splendide) premier livre LA CHAMBRE DES OFFICIERS.
C'est pourquoi cet INTÉRIEUR JOUR se distingue dans sa bibliographie.
Il est difficile de définir précisément ce court opus. Un document, un journal de tournage, un recueil de réflexions plutôt fines sur l'Histoire, un recueil d'anecdotes émouvantes, voire bouleversantes, sur la vie familiale, riche en tragédies, de Marc Dugain.
Le tout porté par une plume à la fois fiévreuse, presque rageuse (Dugain ne mâche pas ses mots, il les lâche plutôt) quand il aborde des sujets de sociétés généraux ; sensible et subtile quand il se fait plus intime.
Il embrasse en quelques 150 pages, une grande variété de thèmes allant de la noblesse française décadente fin de siècle pré 1789 à la sclérose en plaque de son père en passant par les affres de la production d'un film en costume, guère bankable, sur la sexualité des cours européennes au temps de Louis XV.
Et c'est passionnant.
De bout en bout.
Guère habitué à cet exercice de mise à nue , Dugain ne finaude pas, ne développe pas ses codes auto-complaisants que l'on peut parfois retrouver dans ce genre d'exercice.
La question lui fut posée à Marc Dugain s'il renouvellerait ce genre de prose auto-centrée. Il répondit non. Ce sera la dernière fois a t-il dit. Si on parle que de soi, on finit par (se) mentir.
Une chose est sûre. Dans INTÉRIEUR JOUR, Marc Dugain ne ment pas.
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