"L'homme n'est pas fait pour commencer à travailler après minuit , point final , et rien à battre du tarif de nuit ."
***
Salutations les aminches.
Le polar est un phénomène éditorial de nos jours. Il a désormais la caution critique de l'intelligentsia qui encense le roman noir, miroir de nos sociétés fracturées.
Et le polar se décline : rural, nordique. Le polar nordique avec son héros dépressif sous un crachin perpétuel qui fouaille profond dans les failles nauséabondes de l'Etat Providence en tête des classements internationaux. Ce polar septentrional qui se caricature à force de boucler la même boucle.
On peut préférer le thriller à énigmes où l'intrigue prime sur ce climat poisseux, car le polar se délimite souvent entre atmosphérique et le big nanawak jouissif, on a rarement les deux.
Billy Graves était promis à un avenir brillant au sein d’une brigade anticriminalité du Bronx, jusqu’à ce qu’il tire accidentellement sur un gamin.
Aujourd’hui, il est chef d’une équipe de nuit du NYPD et sillonne les rues de New York pour en assurer la sécurité. Il sait que certains criminels passeront toujours au travers des mailles du filet. Ces derniers, il les surnomme les « whites ». Chaque policier en possède un qui l’obsède.
Puis vient un appel qui change tout : un meurtre a eu lieu à Penn Station. Et la victime n’est autre que le white d’un de ses anciens coéquipiers.
Lorsqu’un autre white est assassiné, Billy commence à s’interroger : quelqu’un serait-il en train de régler ses comptes ?
Le bouquin de Richard Price se situe clairement dans la catégorie du polar serré. Ça fouette la sueur, le mauvais café et le fatum inéluctable.
Autant le balancer d'emblée, l'intrigue ne vaut pas pipette et la résolution du dessoudage en règle des Whites passe étrangement au second plan sans que la qualité intrinsèque du roman en soit affecté.
Car c'est un excellent polar que ce WHITES qui se double d'une approche documentaire, genre Zola au pays des képis, l'on sent que Price les connait ces mecs et leur ronde de nuit.
Price n'oublie pas qu'il est écrivain et pas un simple journaliste gonzo infiltré :
"Le crissement des pneus dans la ruelle jonchée de débris d'ampoules électriques rappelait celui du pop-corn atteignant l'orgasme."
Il nous en réserve de ces ritournelles stylistiques qui élèvent son pavé au dessus du tout venant.
Price nous happe dans son roman sombre et son flic humain, fatigué mais humain, normal, et c'est cette normalité qui télescope un NY interlope, dur, parfois grotesque, souvent misérable...
"Le pochtron menotté assis sur la banquette arrière avait perdu 3000 dollars en pariant sur la finale du championnat de basket et il avait estimé que tout était la faute de la tête de sa femme qu'il avait entrepris de remodeler."
... qui fait le sel de ce roman qui monte en tension au fur et mesure des chapitres jusqu'au final inscrit dès les premières pages mais qui nous scotche (sec et sans glaçons).
Price est un monument du polar noir et THE WHITES est le premier que je lis de sa biblio, pas le meilleur m'a-t-on dit.
Et bien...
... Cela situe le reste de son oeuvre à des niveaux stratosphériques.
Le polar est un phénomène éditorial de nos jours. Il a désormais la caution critique de l'intelligentsia qui encense le roman noir, miroir de nos sociétés fracturées.
Et le polar se décline : rural, nordique. Le polar nordique avec son héros dépressif sous un crachin perpétuel qui fouaille profond dans les failles nauséabondes de l'Etat Providence en tête des classements internationaux. Ce polar septentrional qui se caricature à force de boucler la même boucle.
On peut préférer le thriller à énigmes où l'intrigue prime sur ce climat poisseux, car le polar se délimite souvent entre atmosphérique et le big nanawak jouissif, on a rarement les deux.
Billy Graves était promis à un avenir brillant au sein d’une brigade anticriminalité du Bronx, jusqu’à ce qu’il tire accidentellement sur un gamin.
Aujourd’hui, il est chef d’une équipe de nuit du NYPD et sillonne les rues de New York pour en assurer la sécurité. Il sait que certains criminels passeront toujours au travers des mailles du filet. Ces derniers, il les surnomme les « whites ». Chaque policier en possède un qui l’obsède.
Puis vient un appel qui change tout : un meurtre a eu lieu à Penn Station. Et la victime n’est autre que le white d’un de ses anciens coéquipiers.
Lorsqu’un autre white est assassiné, Billy commence à s’interroger : quelqu’un serait-il en train de régler ses comptes ?
Le bouquin de Richard Price se situe clairement dans la catégorie du polar serré. Ça fouette la sueur, le mauvais café et le fatum inéluctable.
Autant le balancer d'emblée, l'intrigue ne vaut pas pipette et la résolution du dessoudage en règle des Whites passe étrangement au second plan sans que la qualité intrinsèque du roman en soit affecté.
Car c'est un excellent polar que ce WHITES qui se double d'une approche documentaire, genre Zola au pays des képis, l'on sent que Price les connait ces mecs et leur ronde de nuit.
Price n'oublie pas qu'il est écrivain et pas un simple journaliste gonzo infiltré :
"Le crissement des pneus dans la ruelle jonchée de débris d'ampoules électriques rappelait celui du pop-corn atteignant l'orgasme."
Il nous en réserve de ces ritournelles stylistiques qui élèvent son pavé au dessus du tout venant.
Price nous happe dans son roman sombre et son flic humain, fatigué mais humain, normal, et c'est cette normalité qui télescope un NY interlope, dur, parfois grotesque, souvent misérable...
"Le pochtron menotté assis sur la banquette arrière avait perdu 3000 dollars en pariant sur la finale du championnat de basket et il avait estimé que tout était la faute de la tête de sa femme qu'il avait entrepris de remodeler."
... qui fait le sel de ce roman qui monte en tension au fur et mesure des chapitres jusqu'au final inscrit dès les premières pages mais qui nous scotche (sec et sans glaçons).
Price est un monument du polar noir et THE WHITES est le premier que je lis de sa biblio, pas le meilleur m'a-t-on dit.
Et bien...
... Cela situe le reste de son oeuvre à des niveaux stratosphériques.
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