samedi 28 octobre 2017


"La vie est une fête foraine de merde et les lots à la clé sont à chier."


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Bien le bonjour les aminches.

La fin 2017 est pour lui. Stephen King peut enfin savourer : ses adaptations connaissent un franc succès.

Phénoménal même.


Le film tiré de son pavé ÇA est un cash flow proprement cosmique. Plus de 300 millions de $ sur le territoire US, plus de 650 millions au niveau mondial. Défoncé, atomisé, L'EXORCISTE qui tenait jusque là le tranchoir bien en main. 

ÇA est un l'un des tous meilleurs romans de Sa Majesté, terrifiant bien sûr mais aussi terriblement attachant et drôle aussi. Un petit bijou. Je n'ai pas vu le film mais la BA laisse présager que l'on a surtout insister sur le coté flippant de l’aventure alors que ÇA est surtout un grand livre sur l'enfance.

Kingounet, cependant, peut avoir la banane. 

De plus, une série tirée d'une autre de ses œuvres a fait parler d'elle cet été et plutôt en bien.


Des dizaines de candidats à l'embauche sont réunis devant une salle où, dans quatre heures, des employeurs potentiels les recevront. C'est la nuit, les gens se parlent, se disputent, se reposent. Parmi eux, une mère et son bébé, un inconnu qui l'aide, un autre qui l'insulte. Tous attendent, fébriles, lorsque surgit une Mercedes qui les éblouit. 

Le conducteur, que l'on voit de dos, se couvre le visage d'un masque de clown et fonce sur la foule agglutinée : 16 morts et deux fois plus de blessés. Le détective Bill Hodges se rend sur place. Il sait que c'est un acte délibéré. 

Deux ans plus tard, alors qu'il est à la retraite mais toujours obsédé par cette tuerie non résolue, l'homme au masque de clown entre en contact avec lui, par des mails terrifiants et menaçants. Bill Hodges, ce vieux flic bougon, asocial, solitaire, reprend alors officieusement du service. Il veut savoir. À ses risques et périls...

Les adaptations de Stephen King se sont souvent avérées problématiques. De SHINING qui est devenu de fait un film de Kubrick à la bouse DÔME, il n'a pas toujours été gâté l'ami Stephen.

Adapter l'excellent thriller qu'est MR MERCEDES est, en soi, une bonne idée. Dans ce livre, King évacue toutes formes de paranormal. Le surnaturel Kingien un brin surchargé,  qui glisse par la grâce de sa plume, est parfois un écueil redoutable pour le passage sur péloche.

Pont de croquemitaine dans le placard ou de clown psychopathe sous le lit, MR MERCEDES est un thriller sous haute tension avec un humour et une tendresse que l'on ne retrouve pas toujours dans ce genre de littérature.

David E Kelley, show runner respecté (ALLY MCBEAL entre autres, pas ma tasse de chocolat chaud mais bon...) a privilégié une mise en scène classique, presque sage, les pics narratifs s'en détachent d'autant plus, sont singulièrement saillants. 

Nous sommes sur le câble.

Le meurtre de masse par Mercedes lancée à pleine vitesse est d'une violence sèche et rare à la télévision, rien n'est édulcoré. Ce qui en nos temps tristes de voitures bélier interpelle. Une autre scène d'empoisonnement vaut son lot de tripes faisandées itou. Mais on ne peut faire reproche à ces scènes de se complaire dans un gratuité vaine, elles font sens.

L'attention de king pour ses personnages met une pression supplémentaire sur le casting. 

Rien à dire. 

Brendan Gleeson dans le rôle de Bill Hodges...


... Est impeccable d'humanité et de dépression poisseuse. Il transpire littéralement la rage rentrée et l'empathie bougonne.

Sa Némesis n'est pas en reste. 

Harry Treadway...


... S'en sort avec les honneurs d'un rôle casse gueule, un brin caricatural du tueur machiavélique, au QI hors norme, sociopathe amoureux de sa moman.

S'il s'appuie volontiers sur son physique de geek maladif, il reste juste à la lisière du n'en fait trop.

Ces deux là se livrent à un ping-pong sanglant, plaisant, tragique et MR MERCEDES nous scotche au canap' sur 2, 3 plans foutrement réussis.

C'est bien pour ça que je me désole d'un final raté. 

Je ne sais ce qui s'est passé mais le dernier épisode adopte un rythme cotonneux, genre état grippal avancé. Jusque là, tout en maîtrise, MR MERCEDES foire sa résolution et jette une ombre de plantade sur toute la saison, c'est injuste sans doute mais inévitable. 

On ne croit pas à ce dénouement qui devait électriser nos poils, ces derniers restent bien peignés, soigneusement rangés dans le sens du vent. 

Dommage. 


Damned. On y était presque !


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