mardi 20 août 2024

Traduction : Christine Le Bœuf

« En quinze ans, Sachs a voyagé d’un bout à l’autre de lui-même [...] »

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Le Léviathan de Paul Auster met en scène un écrivain, Ben Sachs, détourné du cours de son existence par la hantise du mal qui menace le monde en général et l’Amérique en particulier. Or il ne peut mener à terme le roman qu’il a entrepris — «Leviathan» — car l’action terroriste dans laquelle il s’est engagé se retourne contre lui. 

Peter Aaron, son ami, décide, pour prévenir les mensonges des enquêteurs, de reconstituer et d’écrire l’histoire de Sachs : s’ouvrent alors les pistes les plus étranges, apparaissent les personnages les plus curieux

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Les années 90 ne furent pas seulement rotules découvertes sous des jeans déchirés, cheveux gras volant sur du Nirvana. Ce furent aussi les années Paul Auster. Sans déconner... On le voyait sur des tee-shirts. Postérisé au mur, énigmatique et romantique, des lectrices pour la plupart, conquises.

Je voulais comprendre. J’ai donc lu sa Trilogie newyorkaise en quête de réponses. Que je n’ai pas trouvées dans ce livre plaisant sans plus. Je n’ai pas succombé au crush littéraire.

Trois décades plus tard, ma chère Cathocop me dealait Paul Auster, un échange de lectures. J’ai donc entamé Leviathan quelques semaines avant la disparition de Paul Auster.

Bon... Je vais tenter un exercice voué à l’échec : un post équilibré.

Je ne suis toujours pas tombé en amour. 

Une quetion de style. Je vais devoir travailler mes roulés boulés et torsion du torse pour éviter les fourches volantes mais je l’ai trouvé transparent par moment. Des tournures scolaires, presque. Les « Sinon, non » et les « beaucoup plus que ça », je souffre. Pourquoi diantre ajouter un « que ça » ? Pourquoi ?

Néanmoins... La magie opère. Relevant du grand roman américain où la puissance du romanesque enfonce profondément les côtes frêles du Poseur (auteur pardon) héxagonal et ses jérémiades interminables, Leviathan est un bijou de mécanique narrative.

On colle aux semelles de Sachs en quête d’absolu, confondant compromis et compromissions. Refusant les petits arrangements intimes que nous pratiquons pour vivre une existence fonctionnelle. Pour Sachs, la moindre faille est une béance infinie.

Ce livre fonctionne, il fonctionne terriblement malgré sa forme quelque peu décevante. Il n’empêche qu’en le lisant je me fais la réflexion injuste et sans doute d’une idiotie sans borne que Paul Auster n’est pas tout à fait Philip Roth et sa Pastorale américaine ni John Irving.

Je suis content d’avoir lu Léviathan, ça me suffit ! Pas suffisamment pour floquer un tee-shirt quand même.

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