dimanche 7 janvier 2024

Mon cœur cesse ton tapage, laisse-moi écouter cet instant.

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À la fin du XXIe siècle, dans une grande ville de province, une jeune femme et son compagnon viennent malgré les crises à répétition, de donner naissance à un enfant. 

Un jour, le réseau électrique français s'effondre et une émeute plus violente que les autres éclate. 

Le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l'angoisse va grandissant. 

Trois générations plus tard, dans un monde où toute technologie avancée a disparu, un petit groupe de gens a trouvé un abri de fortune dans une maison campagnarde qui a échappé à la destruction.

Pas pour longtemps. Des pillards vont bientôt l'incendier et les survivants vont devoir fuir sur les routes avec leur carriole et leur cheval. Commence une épopée proche du western, où chaque jour l'enjeu est de survivre...

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J’ai des tentations de Venise. Un exil loin d’IG et FB. Je poste moins. Je pourrais me raconter que je poste mieux, je crois surtout que les RS et la cohue de Noël nourrissent une misanthropie grandissante.

Je ne pouvais néanmoins quitter 2023 sans parler de l’immense frontal littéraire qui débutera 2024. Je n’ai guère l’habitude de chroniquer des livres à paraitre. Je vais faire une exception pour le prochain Hervé Le Corre.

Qui après nous vivrez est une apocalypse qui vient. Une France post dérèglement climatique. Des virus s’extirpant du permafrost pour décimer massivement et le vernis de la civilisation qui se dilue. On lit, que dis-je, on « vit » trois temporalités où le délitement va du balbutiement à une Route McCarthyenne (Qui après nous vivrez souffre cette comparaison et s’en éloigne radicalement).

Le temps se dilue, le passé n’existe plus, le futur n’existera pas, seul le présent possède une fragile subsistance.

Ce livre est et sera malheureusement d’une actualité brulante, d’un prophétisme aussi joyeux qu’un week-end dans un chantier naval. Le déroulé de cet Armageddon est implacable. Les causes, les conséquences y sont démontées, disséquées et enveloppées dans un récit tragique.

Hervé est un tragédien. Et il n’a nul besoin de convoquer un chœur antique, d’artifices grandiloquents pour provoquer le frisson, perler nos paupières. Le Corre me fait aussi songer que la jeunesse cesse d’être une bénédiction au regard des temps qui se profilent.

Quand les périodes se troublent, l’humanité se cherche un ordre et cet ordre se fonde invariablement sur la force. Le salut viendra des femmes. Le Corre l’écrit puissamment, subtilement. Qui après nous vivrez n’est ni une ode au Care ni une image répétée inlassablement d’une victime éternellement féminine. Seulement, quand la Fin est là, il est temps de penser différemment et d’emprunter un autre chemin.

J’ai moi-même peur d’arpenter plusieurs sentiers, sans cohérence, dans ce post.

Lisez Qui après nous vivrez.

La plume y est d’une beauté douloureuse, porteuse d’un espoir jeune et vacillant.

Magnifique...

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