dimanche 3 décembre 2023

Traduction : Fabienne Duvigneau

Il y a toujours une hache quelque part.

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Adolescente solitaire et marginale, Jade Daniels fuit un quotidien morose en se réfugiant dans les films d'horreur. 

La fiction dépasse la réalité le jour où un tueur masqué commet des crimes dans sa ville, à Proofrock, petite bourgade de l'Idaho.

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Le slasher. Sous genre horrifique où des tueurs poursuivent, imperturbable, les victimes qui se présentent devant, derrière et autour.

Sous-genre ? Énormément de films sont des slasher. Alien est un slasher. Terminator est un slasher. Mais restons-en à la définition commune. Celle des Vendredi 13 et consorts.

J’en vois trois qui sortent du lot.

Le slasher ultime, Halloween de Carpenter, Michael Myers et son masque blanc, trois notes de piano aigrelettes, une silhouette massive entraperçue. Magistral.

La version redneck, grandiose et viciée, Leatherface et sa tronçonneuse dans le massacre du même nom. Le plus crade.

Et l’avatar ludique, rusé et panégyrique de Wes Craven, Scream.

C’est à ce dernier que Mon cœur est une tronçonneuse fait songer. Son hommage tendre (oui) à ces films parfois bancals (sauf ceux que j’ai cités évidemment et quelques autres, Freddy et les griffes de la nuit par exemple) mais qui recèlent une leçon de vie. Les films de slasher sont à Jade, l’héroïne touchante du livre de Stephen Graham Jones, ce que les ouvrages de développement personnel sont à d’autres : une béquille.

Jade en est persuadée. Elle vit actuellement un slasher. Tous les signes sont là. Signes, qu’elle nous détaille, un chapitre sur deux, dans des dissertations savantes et barrées sur les slahers et leurs codes.

Ce bouquin avait tout pour me plaire. Et il m’a plu. Mais, ce que Scream possède et qui lui fait défaut, c’est la fluidité. Un bon slasher déroule une histoire parfois complexe en un mouvement presque gracile. La narration heurtée, qui reflète la perturbation mentale, sociale et familiale de Jade, n’aide pas à la lecture. On est un peu perdu. Et dans un slasher, il ne faut jamais être perdu ! Jamais !!

Le dénouement en fanfare et cotillons de tripes récompense notre ténacité cela dit. Un roman mineur après le phénoménal (et j’en soupèse chaque lettre) Un bon indien est un indien mort. Pointu (fan éperdu j’ai appris des trucs et gonflé une liste de films à voir déjà conséquente) et roublard, ce livre fait quand même la nique à quelques primés automnaux.

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