dimanche 22 octobre 2023


« Le plaisir que je ressens vient du fond des âges. »

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C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. 

Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. 

Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.

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Il est trois assertions que l’on peut tenir pour certaines : 

- Les interventions gouvernementales sont des diversions grossières, dignes d’un magicien de rue bourré, toxico et parkinsonien.

- Les défis Tiktok sont l’un des plus sûrs moyens de mesurer notre humilité face à l’insondabilité de la bêtise humaine.

- Lire Jérémy Fel est une expérience.

Seule la dernière de ces certitudes mérite notre attention. 

Depuis quatre livres désormais, Jérémy cartographie le mal, l’explore et nous le donne en pâture. En ces temps de transparence obligée et d’impudeur frénétique, c’est vicieux. Il aime jouer avec les, nos, limites l’animal, frôler le sordide sans y basculer, ce n’est plus de la littérature, c’est de la voltige.

Quatre livres qui configurent une œuvre avec une récurrence, un livre sur deux est un exercice de narration éclatée, presque conceptuel, expérimental. Le suivant répond à un cahier des charges plus classique. Ainsi Héléna et le trip psychotique de haute volée succède au kaléidoscopique Les loups à leur porte. De même le phénoménal Nous sommes les chasseurs, halluciné et sinueux, précède ce Malgré toute ma rage et son récit choral rouge sang mais linéaire.

N'ayez aucune crainte (enfin... Façon de clavioter). La compréhension se fera jour et imbibera vos synapses. Doit-on s’en réjouir ? Cette lumière au bout du tunnel est souffreteuse, peine, échoue à vrai dire, à non pas éclairer, mais, ne serait-ce que faire reculer les ténèbres.

L’obscurité, chez Jérémy Fel, est physique, épaisse et tordue. L’un des talents de Jérémy Fel (et non le moindre) est de rendre crédible l’incohérent, de canaliser le nanawesque et l’enfermer en son labyrinthe quitte à ce qu’il se cogne aux parois.

Voilà. 

Ah oui. C’est éprouvant oui parfois (souvent) Malgré toute ma rage. Pourquoi s’imposer ça ? Je ne sais pas quoi répondre. Personnellement, je ne comprends pas qu’on s’inflige du flan à la guimauve à base de tarte aux citrons et d’étoiles dans les yeux.

À mettre entre toutes les mains. C’est l’estomac qui doit assurer. 

Jérémy Fel, Malgré toute ma rage, inéluctable !

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