mercredi 5 avril 2023


Traduction : Pierre Guglielmina

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Los Angeles, 1981. Bret, dix-sept ans, plongé dans l’écriture de Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Thom, Susan et Debbie, sa petite amie, il expérimente les rites de passage à l’âge adulte : alcool, drogue, sexe et jeux de dupes.

L’arrivée d’un nouvel élève fait voler leurs mensonges en éclats. Beau, charismatique, Robert Mallory a un secret. Et ce secret pourrait le lier au Trawler, un tueur en série qui sévit dans les parages. 

Terrorisé par toutes sortes d’obsessions, Bret se met à suivre Robert. Mais peut-il se fier à son imagination paranoïaque pour affronter un danger menaçant ses amis et lui-même, et peut-être la ville et le pays entier ?

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Bret Easton Ellis dans un éclairant avant-propos relate l’impossibilité qu’il a longtemps vécu à sortir ce livre. Et nous de nous interroger : ce qu’il a traversé dans son adolescence, est-ce avéré ? Comme toujours, les frontières entre véracité et romanesque se troublent chez l’enfant terrible des lettres américaines.

Nous, enfin je, je fais face à un problème qui fait lui aussi dans l’insurmontable. On s’en fout non ? Et d’ailleurs que se passe-t-il vraiment de si fascinant dans l’adolescence perturbée et dorée de Ellis ? Le mot clé est dorée.

Si on descend de quelques barreaux l’échelle sociale, la litanie de bitures à la bière low-cost n’aurait pas cette patine, pas vrai ? Remplacer les boites chics par le troquet du coin pour peupler ses insomnies, c’est comme permuter l’hélicoptère du millionnaire sado par le mobil-home du prestataire social : ça le fait moins. En violence comme en tout, le style a son importance.

Le jeune Brett finira bien par rencontrer ce tueur en série qui bouleversera son existence. Là ? Ah non. Encore une nuit à se griller les neurones, une journée à préparer la nuit qui se profile. C’est un gros roman sur l’inanité ces Éclats. Et le fond est en parfaite adéquation avec la forme.

Un gros roman car il a l’art du délayage l’ami Bret. C’est tout autant une playlist Spotify qu’un roman. Si vous êtes fan de la musique des années 80, composé au Bontempi ou sur un Simon, savez le jouet aux trois touches et trois couleurs, avec une boite à rythmes en roue libre, c’est l’éclate totale.

Je n’en peux plus de ce revival tendre et nostalgique des années 80, ça me gonfle. Une musique de dépressifs qui découvrent le lien entre index et synthé, une décoration intérieure en chute libre... Moi aussi je suis un enfant des années 80, laissez mon enfance tranquille !

Bref, que s’est-il passé de si traumatique dans les années 80 de Bret Easton Ellis ? Je ne sais pas, je me suis endormi avant.

On devrait toujours se fier à ses avant-propos...

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