Tout est allé très vite : d’abord des gestes d’intimidation, puis des menaces directes. Un soir, Sacha et Mina décident de fuir la France avec leur petite fille Irène. Ils laissent derrière eux un pays qui a plongé dans le nationalisme, l’ignorance et l’intolérance, dirigé par un nouveau président qui a lancé des hommes après eux. Quel secret explosif veut-il protéger ?
Pour se mettre à l’abri, ils ont le projet insensé de rejoindre le mont Athos, sanctuaire érigé de monastères fortifiés où l’on vit encore selon les règles byzantines. Il est interdit aux femmes depuis le XIe siècle, mais il a toujours protégé ceux qui y cherchaient refuge.
Brutalement séparé de Mina, Sacha s’y retrouve avec sa fille, qui découvre, émerveillée, les rites et les récits de cet éden bordé par la Méditerranée ainsi que les joies prodiguées par une nature grandiose. Mais le danger les guette à tout instant.
Déterminée à tenter l’impossible, Mina parviendra-t-elle à sauver sa famille ?
***
Il arrive parfois qu’une anecdote en raconte plus et mieux qu’un long post :
« (Ma pote) Alors le Ono-Dit-Biot, qu’en penses-tu ?
(Moi) - Comme toi, j’ai trouvé cela appliqué, convenu. Il veut terriblement bien faire.
- Mais je n’ai jamais dit ça !
- Mais tu as dit que Trouver refuge était un livre scolaire.
- Solaire. J’ai dit solaire. »
Ok, solaire. Ce n’est pas un adjectif fameux pour ce supposé enjeu de la rentrée littéraire. On parle d’un mec qui fuit avec sa compagne et sa fille pour sauver sa peau d’une France dystopique et trouver refuge (donc) dans un endroit où la moitié de l’humanité (la féminine évidemment) est proscrite. De l’humanité que dis-je ? De la biodiversité, du biotope ! Tout ce qui est femelle est bannie des monastères des Météores en Grèce. C’est dire l’insondable niveau de connerie des mecs quand même...
Mais de cela Ono-Dit-Biot ne fait rien ou presque. Il wikipédiate à longue pages sur la beauté et l’histoire millénaire de ces terres ensoleillées. Les tourments, la noirceur se trouvent évacués au profit d’une lecture idéale pour prolonger l’été.
Ah et puis ce vertige de la radicalité. Quand le héros rencontre un de ces moines qui justifie cette misogynie portée à son point de fusion par des traditions forcément séculaires, on sent l’admiration béate devant pareil engagement, le slip bien calé et les neurones en friche.
Rien ne fonctionne dans ce roman. Un exemple ? La gamine, fille du héros, qui se fait donc passer pour un garçonnet pour bénéficier de l’asile.
(Et de se dire qu’il n’y avait pas un autre endroit pour un abri, vraiment, que de choisir un lieu où ta femme et ta fille vont être recalées ? Pas très vif le garçon ou c’est moi ?)
Ce n’est pas une fillette, c’est un androïde. Ni larmes, ni crises. Elle maîtrise en un paragraphe les règles léonines des monastères juchés là-haut. On bascule là dans un imaginaire répandu et navrant, celui de l’enfant surdoué et crispant.
Et de trouver dans cette dernière phrase deux mots pour qualifier ce roman d’Ono-dit-Biot. Je vous laisse trouver lesquels.
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