À la fin du documentaire éclairant de Arte sur le business juteux du développent personnel, je me faisais la réflexion que je ne détestais pas cet oukase du bonheur obligatoire, cette coercition du « sois heureux, putain ! » Non. Le développement personnel me fait peur.
Ce mouvement est né aux Etats-Unis quand les premiers colons sont arrivés. Une question : ils ont accès à la psychologie positive les amérindiens ? On leur dit que s’ils vivent dans des réserves, dans des conditions de merde, ce n’est qu’à eux qu’ils le doivent ?
Le développement personnel, c’est la soumission. Si tu es dans une situation où la fange te semble désirable, ce n’est ni la société, ni ses règles, ni ses lois, qui sont en cause, non. Tout est à cause de toi. Et si tu patauges toujours dans le caca c’est bien toi qui le mérites.
Et cette obsession du fric... Si tu n’as pas un costard sur mesure et une montre qui ferait passer un altimètre de chantier pour une piécette, tu n’es pas heureux. Les DP nous répètent qu’ils sont là pour rendre service mais n’oublions jamais : la caisse est devant, à droite. C’est marrant personne ne propose de le faire gratuitement, ni même à tarif réduit. L’altruisme ok mais soigneusement tarifé.
Et puis ce n’est pas clair cette histoire. Le développement personnel promeut le bonheur sans jamais le définir. C’est prodigieux quand on y songe, vendre (car c’est bien de ça qu’il s’agit) un produit qu’on est incapable de définir précisément. Les développeurs personnels confondent les symptômes : sourire jusqu’aux gencives (bonjour le budget détartrage), parler d’une voix douce, posée, prodigieusement agaçante tant elle nie toute modulation spontanée avec la finalité.
Positiver, tout le temps, en toutes occasions. Nier le négatif, se concentrer sur le positif. Sans percuter que c’est ce mix des deux qui fait de nous ce que nous sommes.
En fait les DP, qui font défiler plus de clichés que Kim Jong-Un de portraits à sa gloire, n’ont pas vu Vice Versa de Pixar ou n’y ont rien compris.
Proprement terrifiant.
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