Une femme tuée par balle est découverte sur le parking du Zénith. Elle est bientôt identifiée : il s'agit de Katryn, call-girl de luxe appartenant a un réseau très fermé dont les clients sont des personnalités françaises et étrangères.
Parmi eux un flic spécial, chargé de la protection rapprochée de François Bornand, "l'homme du président". Conseiller privé de Mitterrand, Bornand manœuvre en toute illégalité, mais avec une habileté consommée.
Jusqu'au jour où le hasard, une jeune enquêtrice maghrébine et une femme bafouée se mettent en travers de sa route.
***
Trente ans...
Quand on aime le noir, la collection Rivages Noir chez les
@editionsrivages est incontournable. C’est ainsi. Le Noir chez Rivage Noir est
de la densité la plus opaque, de l’obscurité la plus savoureuse. Depuis que
François Guerif a pris la main (et depuis qu’il l’a lâchée), la qualité orbite
à des niveaux stratosphériques que Jeff Bezos, malgré sa fortune et son
tourisme spatial, ne peut qu’effleurer.
Pour preuve ce thriller politique de Dominique Manotti sur
les années Mitterrand qui s’apparente à une chute vertigineuse, un décalage halluciné
entre les idéaux et la réalité crasse. Une trahison des clercs éclair. Quelques
poignées d’années ont suffi pour que le contempteur de la Cinquième se coule
dans monarchisme institutionnel et se repaisse des Ors de la République.
Si Mitterrand est cité, Dominique Manotti s’attache à l’ombre,
aux conseillers occultes qui confondent intérêt général et particulier, quand le
sens de l’état épouse parfaitement celui des affaires. Et elle y va Domi !
Elle charge la barque à grande pelletée de sordide. Presque trop, bien qu’elle
croque vicieusement ces sexagénaires conquérants croyant trompeusement que l’argent
et le pouvoir rendent sexy alors qu’ils ne sont qu’incontournables, un temps. Qu’un
accès privilégié à l’idole révérée leur procure un ascendant qu’il confonde
avec de la séduction, un machisme vicié avec de la conquête amoureuse. Les
femmes ne sont que des appâts apparats, un prolongement de la rolex et du
cigare cubain.
Écrit dans un style nerveux, parfois réduit à sa plus simple
expression, télégraphique, qui tourne un poil à la recette facile, ce livre tend
à l’urgence, la nervosité grandissante. On pressent que tout ça finira mal pour
certains : bomber le torse autour du plan d’eau dessine une cible sur les
pectoraux tombants.
Un polar roublard qui file aussi vite qu’une fausse facture dans un attaché-case !
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