Que toutes ces putains de féministes aillent se faire foutre. Le féminisme est un cancer.
La banlieue de Manchester abrite une maison pas comme les autres : une résidence sécurisée réservée aux femmes. Ici, elles sont nombreuses à vivre loin de ceux qui ont fait de leur quotidien un cauchemar. Alors, quand le corps de Katie, leur conseillère et amie dévouée, est retrouvé dans la rivière et que l’inspecteur Whitworth entreprend de les interroger, leur réflexe est de se cacher, de se taire.
Pourtant, elles vont devoir parler. Si elles ne le font pas, la police classera l’affaire en suicide. Comment ces femmes terrorisées pourront-elles jamais se confier à un homme ? Et comment livrer ce qu’elles savent sans risquer de faire tomber l’une d’entre elles ? Car chacune détient une pièce de ce puzzle macabre, et révéler la clé du secret pourrait mettre à l’épreuve leur solidarité, ce dernier lien qui les protège dans une société qui semble les avoir oubliées…
Que vaut la vie d’une femme ?
Commençons par le début. Le titre : Les femmes qui craignaient
les hommes. Le titre original, Keeper, que l’on pourrait traduire par
Gardienne, je suppose, est bien plus parlant. Ce choix de traduction est
curieux. Tout comme cet imparfait, je ne vois pas en quoi les femmes « craignaient »
les hommes, elles les craignent encore, non ?
C’est là l’un des rares reproches que j’adresserai à ce
polar glaçant (et à sa traduction) sur ces femmes qui fuient un domicile
conjugal s’apparentant à une zone de guerre et trouve un refuge.
J’ai vu fleurir des #notallmen ces derniers temps. J’ai lu une comparaison avec la maladie de Lyme. Toutes
les tiques ne transmettent pas la maladie de Lyme. Mais elles sont suffisamment
pour qu’on généralise. Les femmes savent que tous les hommes ne sont pas des oppresseurs
mais ils sont suffisamment nombreux pour se sentir angoissée à l’idée de me
rencontrer en pleine nuit dans une ruelle, voire en plein jour.
Je suis un mec. Cette comparaison n’est pas très, et bien,
gratifiante, mais elle est pertinente. J’ai un peu ressenti cela à la lecture
du livre de Jessica Moore, une lecture malaisante et convaincante. Et reflétant
une époque. Une sorte de polar M2.0.
Whitworth est emblématique de ce changement de paradigme. Ce
n’est pas le mauvais bougre, mais il est dépassé et peine à appréhender la
gravité du truc : le féminicide est plus répandu que le sable au Sahel.
Jessica Moore a un bistouri à la place du stylo, elle adopte
un ton distancié et empathique, tient la note, et même si la lectrice aguerrie,
le lecteur averti de polars peuvent anticiper le dénouement, nous tournons les
pages avec une avidité presque malsaine.
L’intérêt de ce livre est peut-être ailleurs. Dans ces pages
sur la mise en place d’une emprise, du contrôle d’un être humain sur un autre, justifié
par un pénis en son entrejambe. Remarquables.
Nous le voyons pourtant, nous, le connard, dans le confort de notre canapé. Nous le devinons immédiatement. En fait, non, nous le lisons... Enfin, moi, je le lis, mais est-ce-que je le vois ? En dehors du cadre rassurant des pages reliées ? Pas si sûr...
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