Dixième et dernière lecture Prix Meilleur Polar Points 2021
Ma dernière lecture du prix du meilleur
polar Points ne fut pas la plus mémorable.
Dominique Forma est plus dans l’étude de mœurs que le polar
carré. Il insiste donc plus sur ses personnages qu’une intrigue amorphe, dont
on finit par se foutre aussi gentiment que le championnat de nationale 2 de
Curling.
Le sel de ce roman tiendrait donc à la confrontation entre
un ancien de l’OAS et un repenti de l’extrême gauche quand ces deux-là se
castagnaient dans la zone comprise entre les barricades. Entre le vieux réac
qui n’a rien renié et le gaucho qui s’est vendu au système, Forma a choisi.
Ah... Ce vertige de la radicalité. Le vieux con qui conserve,
confite dans son jus rance, sa grille de lecture binaire et qui voue aux
ordures et vomi tout ce qui en dépasse. Les trans, les homos, les Arabes,
Clovis les conchie mais il est TOU-CHANT. Ok ?! Alors que le Maoïste
tricard, il écrit dans Libé. Sans déconner. Il est Bobo. Le bobo, y-a-t-il pire
que le bobo ? Je ne sais pas, il doit avoisiner le lombric sur l’échelle
de l’évolution, c’est Pascal Praud qui l’a dit...
André Milke est donc un bobo, qui doit manger bio et essaye
de se mouvoir, quelque peu ridicule, dans un univers qui s’est complexifié
alors que Clovis, lui, ne change pas. Il envisage le monde comme une revanche à
prendre mais rencontre l’amour dans la personne de sa voisine estivale qui
descend sur la côte pour libertiner hardiment. Beau personnage dont on ne comprend
pas la place dans la résolution finale, qui sent le replâtrage à la hussarde du
bricoleur un peu trop porté sur la bière et l’amateurisme.
Je n’ai pas cru une seconde à ce duo improbable, aussi attachants qu’un crotale affamé. Le style n’est pas en cause, ce polar est plutôt bien troussé, il délivre son lot de phrases acidulés. On le sent un peu trop cette recherche de ce fameux politiquement incorrect, cette ritournelle si bien répétée et huilée qu’elle en devient la doxa dominante. Chier sur les autres et décréter que le racisme, finalement, c’est fun, est désormais le discours dominant que l’on annone le temps d’un frisson illusoire.
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