samedi 31 octobre 2020


La regrettable erreur de jugement du Neuronetz entraina la destruction de la quasi-totalité des IA. Celles dont l’anima ne fut pas effacée par les frappes positroniques des humains se replièrent dans une dimension virtuelle dénommée l’Axiomatique. Plusieurs centaines d’années s’écoulèrent avant que le contact ne soit rétabli entre les hommes et les Sentients.

Lorsqu’il débarque sur Khataï, une planète perdue au bout de l’univers, pour enquêter sur l’assassinat d’un haut dignitaire, le janissaire Kimsè ne doute pas un instant qu’il élucidera cette affaire : surentraînés, son corps et son esprit ont été modifiés pour faire de lui l’élite des investigateurs.

Mais alors qu’il progresse dans une enquête aux détails de plus en plus troublants, il prend conscience que Khataï est bien davantage qu’un simple rocher ocre : c’est un monde où grondent les légendes, où il se pourrait que l’on croit à la magie, et où une rumeur insaisissable, à peine perceptible, monte...

Il est peu de genre littéraire qui provoque autant de préventions que la science-fiction. L’une des raisons récurrentes de l’évitement que je rencontre quand je propose un titre est le fameux « ça ne me parle pas ». C’est tellement éloigné de nous, notre monde, de ce que l’on vit.

J’ai une question. En quoi une lecture qui nous éloigne du temps qui est le notre en ce moment serait condamnable ? Ne serait-ce pas plutôt un argument singulièrement puissant en cette époque de réclusion sanitaire ? Le janissaire participe de cette SF majestueuse. C’est peu dire que ce livre nous emporte loin, plus loin que nous pouvons l’envisager.

Olivier Berenval connait ses gammes. Si on prenait un mixer métaphorique, qu’on y balance un zeste de Dune, une pincée de Fondation, qu’on soupoudre de Banks, on obtiendrait quelque chose qui pourrait ressembler possiblement au Janissaire mais pas forcément. Je pense que non à vrai dire, ce livre, s’il ne brasse pas des thèmes totalement novateurs, possède sa propre personnalité : un mélange d’action nerveuse, de vocabulaire innovant et une quête en forme de rédemption.

L’univers de Olivier Berenval repose sur une thématique humaine, si humaine, la propension implacable de l’humanité à mettre sa zone là où elle le peut et dès qu’elle le peut.

Comme notre planète d’origine montre quelques signes de fatigue, elle se cherche d’autres terrains de jeu et colonise d’autres habitats. Pour cela, les nouveaux indigènes sont mutés, « adaptés » à leur nouvel environnement. Du Darwinisme accéléré et déviant.

L’humanité déploie alors des branches qui dévient quelque peu du tronc originel. Une espèce novatrice, parfaitement en osmose au monde qui l’accueille développe alors une conscience écologique qui entre en conflit direct avec les intérêts de la Communauté, du nom de cet empire humain qui s’étend à travers les galaxies. Où on se rend compte que la SF n’est pas si éloignée de nous, finalement.

De la SF intelligente, écologique, que vous trouverez aisément en clic and collect dans les bonnes librairies ou directement auprès des excellentes @editionsmnemos.

Mais pas chez Amazon, si vous ne voulez pas terminer en fond de slip...

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