Lorsqu’il débarque sur Khataï, une planète perdue au bout de l’univers, pour enquêter sur l’assassinat d’un haut dignitaire, le janissaire Kimsè ne doute pas un instant qu’il élucidera cette affaire : surentraînés, son corps et son esprit ont été modifiés pour faire de lui l’élite des investigateurs.
Mais alors qu’il progresse dans une enquête aux détails de plus en plus troublants, il prend conscience que Khataï est bien davantage qu’un simple rocher ocre : c’est un monde où grondent les légendes, où il se pourrait que l’on croit à la magie, et où une rumeur insaisissable, à peine perceptible, monte...
Il est peu de genre littéraire qui provoque autant de
préventions que la science-fiction. L’une des raisons récurrentes de l’évitement
que je rencontre quand je propose un titre est le fameux « ça ne me parle
pas ». C’est tellement éloigné de nous, notre monde, de ce que l’on vit.
J’ai une question. En quoi une lecture qui nous éloigne du
temps qui est le notre en ce moment serait condamnable ? Ne serait-ce pas
plutôt un argument singulièrement puissant en cette époque de réclusion
sanitaire ? Le janissaire participe de cette SF majestueuse. C’est peu
dire que ce livre nous emporte loin, plus loin que nous pouvons l’envisager.
Olivier Berenval connait ses gammes. Si on prenait un mixer
métaphorique, qu’on y balance un zeste de Dune, une pincée de Fondation, qu’on
soupoudre de Banks, on obtiendrait quelque chose qui pourrait ressembler
possiblement au Janissaire mais pas forcément. Je pense que non à vrai dire, ce
livre, s’il ne brasse pas des thèmes totalement novateurs, possède sa propre
personnalité : un mélange d’action nerveuse, de vocabulaire innovant et une
quête en forme de rédemption.
L’univers de Olivier Berenval repose sur une thématique
humaine, si humaine, la propension implacable de l’humanité à mettre sa zone là
où elle le peut et dès qu’elle le peut.
Comme notre planète d’origine montre quelques signes de
fatigue, elle se cherche d’autres terrains de jeu et colonise d’autres habitats.
Pour cela, les nouveaux indigènes sont mutés, « adaptés » à leur
nouvel environnement. Du Darwinisme accéléré et déviant.
L’humanité déploie alors des branches qui dévient quelque
peu du tronc originel. Une espèce novatrice, parfaitement en osmose au monde
qui l’accueille développe alors une conscience écologique qui entre en conflit
direct avec les intérêts de la Communauté, du nom de cet empire humain qui s’étend
à travers les galaxies. Où on se rend compte que la SF n’est pas si éloignée de
nous, finalement.
De la SF intelligente, écologique, que vous trouverez
aisément en clic and collect dans les bonnes librairies ou directement auprès
des excellentes @editionsmnemos.
Mais pas chez Amazon, si vous ne voulez pas terminer en fond de slip...
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