mercredi 9 septembre 2020




En plus RAMIREZ, il est muet, alors bon courage...

Et si derrière la légende du pire assassin mexicain... Se cachait le meilleur expert en aspirateurs de tous les temps ?

Falcon City, Arizona. Jacques Ramirez travaille à la Robotop, une entreprise d’électroménager et l’un des fleurons industriels du coin. Employé modèle, il bosse vite, bien, et sait surtout se faire discret. Pour cause : il est muet. 

Sa vie bascule le jour où deux membres d'un dangereux cartel pensent reconnaître en lui l’homme qui a trahi leur organisation par le passé : Ramirez, le pire assassin que le Mexique ait jamais connu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, sous le chapeau du nettoyeur légendaire se cacherait désormais... un expert en aspirateurs hors-pair. 

Et maintenant que les hommes du cartel l’ont démasqué, ils feront tout, absolument tout... pour flinguer ce fumier !

Il est certains gimmicks qui reviennent plus régulièrement que des selfies sur Instagram : les références. Obligées les références. Prenez une œuvre chorale, de fantasy, il fait froid, il y a des barbus et Game of Thrones rapplique plus rapidement qu’un vocable d’extrême droite dans la bouche d’un ministre de l’intérieur.

De même, une violence assumée et photogénique, un apparent chaos foutraque qui s’appuie sur une rigueur invisible, des renvois plus ou moins discrets à la pop culture, et la mention de Tarantino est plus véloce qu’une balle Dum Dum dans un corps innocent.

Et vous savez quoi ? Ce n’est pas complètement faux. À la lecture d’Il faut flinguer Ramirez, le parallèle Tarantinesque est inévitable mais s’estompe rapidement : cette BD se suffit amplement à elle-même.

Une œuvre, quelle qu’elle soit, se mesure également aux frissons et bons moments qu’elle procure. À cette aune, Il faut flinguer Ramirez est dans le haut du panier. À vrai dire, elle s’en extirpe et orbite largement au-dessus de l’osier.

Baignant dans des eighties fantasmées, une innocence kitsch, ce premier degré abrutissant avant que le second ne noie tout dans un sous texte cynique et gonflant. Je ne suis guère adepte des années 80, de la musique à un doigt, l’index pianotant le synthé tandis qu’une boite à rythme syncope sourdement (Dépêche Mode, pitié) à l'engouement naïf, typique de l’époque, quasi enfantin, envers la technologie, qui prend ici la forme d’une folie douce autour d’un nouvel modèle d’aspirateur… 

Mais les Eighties à travers le prisme de Nicolas Petrimaux, je prends. 

Ramirez déborde d’une énergie roborative. Les planches acidulées, le trait clair et punchy mettent en bulle un scénario roublard. Des personnages improbables, des individus immédiatement incarnés se télescopent en une cavalcade jubilatoire. Cette BD est un feu de Bengale qui crépitent de moments de franche hilarité.

Ok... Cet album n’est pas le noir reflet d’une sombre réalité de la nuit d’une humanité en perdition mais qu’est ce qu’on se marre par les Dieux de l’enfer !

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