mercredi 9 septembre 2020



Qui accomplit de sombres actes récoltera de sombres résultats.

Karma City : une ville vertueuse régie par les lois universelles du karma, où l'intérêt général primerait toujours sur l'intérêt particulier. 

Dans une société dirigée par le concept de karma, Emma List se présente aux portes de la "zone blanche" de la capitale. Autorisée à entrer malgré un karma un peu négatif, elle fait un AVC quelques minutes plus tard et s'écrase avec son véhicule. 

Ce qui ne semblait être qu'un rapport de routine pour les agents Cooper, Napoli et Asuki va pourtant se transformer en enquête de vaste envergure. Car Emma, chercheuse en paléontologie, s'était installée en zone grise à la recherche d'un mandala gravé, témoignage de l'existence de sociétés pré-karmiques. Or fouiller ces dangereux sables mouvants exploités par les industriels n'est pas sans danger... 

La brigade finit par retrouver un corps dans la zone, le shérif local a pris la fuite, et même leur supérieur semble impliqué... Cette société qui érige le bien et l'intérêt général comme règle de vie a peut-être atteint ses limites... 

Cette BD illustre à merveille la parabole du pare-feu. Au fur et à mesure que les sécurités s’améliorent, il se trouvera toujours quelqu’un qui s’activera pour en trouver les failles.

Imaginer une cité qui fonctionne sur le karma, sur la primauté de l’intérêt général sur le particulier revient à inventer les vecteurs qui pourrait en vicier le fonctionnement.

Reposant sur un trait clair et expressif, Karma city déploie un scénario roublard mais qui finit par retomber sur un travers récurrent : le quantique.

Mis à toutes les sauces, propice aux citations absconses, le quantique ressemble dangereusement à une facilité scénaristique, une échappatoire miraculeuse. Le quantique est à rapprocher des ces fameuses règles à respecter dans un roman policier à énigmes : pas de passages secrets providentiels ni de jumeau maléfique.

Certes les règles sont faites pour être bafouées, Dame Christie ne s’en est pas privée mais une dystopie où un ordinateur quantique ne soliloque pas des tirades fumeuses devient plus rare qu’un remaniement gouvernemental honorable.

Entendons-nous bien, Karma city est une chouette BD qui, surtout dans son premier tome, développe un univers où on aime tâtonner, que l’on découvre peu à peu. Elle assène quelques planches savoureuses, sublimant la débrouille borderline qui déloge hardiment un respect lourdingue des procédures ; encore toujours cette histoire d’enfer, de pavés et de bonnes intentions.

Seulement... La résolution achoppe. Ce quantique qui rapplique, moi, je tique...

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