mercredi 1 avril 2020


"Il n'avait que douze ans et savait que son expérience du monde était limitée, mais il était sûr d'une chose : quand quelqu'un vous disait "aie confiance", il mentait effrontément."

Salutations les aminches. 

Stephen King a une bibliographie touffue. Accélérant même le tempo sur ses vieux jours, il pond un livre par an voire deux... Il peut donc se répéter, se citer. Ainsi sa figure du mal Randall Flag, l'homme en noir, qui du FLEAU à LA TOUR SOMBRE via LES YEUX DU DRAGON, réitère la figure maléfique, le demonus ex machina. Ou bien encore deux scènes qui se répondent, en miroir, dans JESSIE et DOLORES CLAIBORNE. 

C'est pourquoi la similitude avec CHARLIE qui frappe les rétine à la lecture de 


... N'est pas innocente. Peu de monde est innocent chez King. Excepté les enfants...

Au milieu de la nuit, dans une maison située dans une rue calme de la banlieue de Minneapolis, des intrus assassinent en silence les parents de Luke Ellis, un enfant surdoué de douze ans, qu'ils emmènent dans un SUV noir après l'avoir endormi. L’opération prend moins de deux minutes. Luke se réveille à l’Institut dans une chambre qui semble identique à la sienne, sauf qu’il n’y a pas de fenêtres. Il découvre que l'Institut abrite d’autres enfants qui, comme lui ont des talents spéciaux — télékinésie et télépathie — et qui y sont arrivés de la même manière. Ils sont tous logés à l'Avant. Luke apprend que d’autres sont ensuite passés à l'Arrière et que personne ne sait ce qu'ils sont devenus.

Dans la plus sinistre des institutions, la directrice et son personnel s’emploient sans relâche à extraire de ces enfants la force de leurs dons extraordinaires. Il n’y a pas de scrupules ici. Les enfants qui coopèrent obtiennent des jetons pour les distributeurs automatiques ; pour les autres, la punition est brutale. Au fur et à mesure que chaque nouvelle victime disparaît dans à l'Arrière, Luke est de plus en plus désespéré. Mais personne ne s’est jamais échappé de l’Institut.

On songe évidemment à la jeune Charlie, terrorisée par son pouvoir pyrokinésique et par les services spéciaux qui veulent lui mettre la main dessus. On songe également à ÇA pour cette description acérée et si juste de l'amitié enfantine et adolescente. 

King prouve, une fois de plus, qu'il est un grand écrivain de l'enfance. il sait en narrer comme personne les peurs, les espoirs et les doutes. 

Sans atteindre l'intensité et la perfection de 22/11/63, son chef d'oeuvre à mon sens, on est clairement dans le haut du panier, tout près des anses. Déroulant, avec le sens implacable du tempo qui fait sa marque, un récit humaniste où King prend fait et cause pour les enfants martyrisés. Le roman esquive le binaire convenu, certes la plupart des adultes travaillant à L'INSTITUT sont de parfaits fumiers mais le salut viendra aussi d'adultes qui n'accepteront pas. 

La lumière vient souvent de là chez King, de braves gens qui n'acceptent pas. Excellant (comme si souvent) dans la peinture psychologique de ses personnages, des plus humbles aux plus vicieux, King nous assène comme un coup de taser, un foutu bon thriller qui fait oublier quelques facilités scénaristiques, ce sentiments de grand n'importe quoi final et les piques attendues contre Trump.

L'inspiration de King lui est venue, selon ses dires, à l'écoute d'un titre fameux de Pink Floyd  : 


Et finir un post sur du Floyd... C'est la classe.

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