dimanche 10 mars 2019


"Yes Ma'ame"

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Hello les aminches. 

Il est des séries TV comme toutes œuvres de création. Soit elle sont novatrices, soit elles recyclent. 


David Budd, vétéran de guerre aussi héroïque que traumatisé, travaille désormais en tant que spécialiste de la protection pour le compte de la Metropolitan Police Service de Londres. 

Lorsqu'il est chargé de la protection de l'ambitieuse Julia Montague, Secrétaire d'Etat à l'intérieur, dont il méprise profondément la politique, Budd se retrouve partagé entre son devoir et ses croyances. 

Responsable de sa sécurité, pourrait-il devenir sa plus grande menace ?

Voilà le nouveau hit de la télévision anglaise. Celui qui a dû renflouer quelque peu les caisses d'une BBC en crise. 

BODYGUARD est l'exemple chimiquement pur de la série qui recycle. Un tiers de HOMELAND, un quart de 24 H ; un soupçon de n’importe quelle série paranoïaque qui fleurirent ces derniers temps en nos fenestrons. 

Oui mais voilà. Elle le fait bien. Terriblement bien. 

Alors, oui, quelques un(e)s ont pu trouver que BODYGUARD empruntaient des sentiers balisés, que l'on pouvait cocher les cases du rebondissement attendu mais je soupçonne ces quelques un(e)s (que j'embrasse) de ne pas avoir été au delà du deuxième épisode. 

Car si BODYGUARD n'est pas d'une inventivité folle, elle arrive à nous surprendre. Par la justesse de ses interprètes en premier lieu. 

Richard Madden en tête. 


Le jeune Loup, remis des Noces Pourpres, éclabousse de son talent un rôle casse gueule où l'impassibilité professionnelle et les "Yes M'ame" marmonnés à chaque plan (ou presque) pouvaient confiner à la caricature. Et puis au détour d'un plan : un rictus, une faille. Madden retranscrit parfaitement le vétéran brisé, stress poly-traumatisé, sans l'esbroufe cabotinée d'une Carrie Mathison en roue libre. Excellent.

Le reste du casting se montre à la hauteur et peut se reposer sur une intrigue solide, sinueuse à souhait, ménageant ses rebondissement jusqu'au twist final de rigueur. 

Enfin, une mise en scène ingénieuse, voire roublarde et une exploitation optimale du son, la musique lancinante qui met en tension. En témoigne la première scène du pilote, bluffante de maîtrise et de suspense, un exemple parfait du métier du show runner et de son équipe. 

Good job. À l'anglaise quoi. 

Brexit je veux bien. On peut ricaner. Nous on a KEPLER avec un Marc Lavoine aussi intense qu'un mode d'emploi Ikea. On ferait bien de ne pas trop la ramener.

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