dimanche 23 décembre 2018



"La première fois que quelqu'un observe le monde tridimensionnel depuis un espace en quatre dimensions, il a tout d'abord une révélation : il n'a jusqu'ici jamais réellement vu son propre monde"

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Ce post portant sur le troisième tome d'une trilogie, des spoilers portant sur les deux premiers opus seront présents

 你们好 (si je me fie à Lokitrad) les aminches.

La fin de l'année approche ! Le sapin astique ses boules (oui je sais... C'est classe) et on commence à envisager des stratégies d'évitement des sujets sensibles lors des discussions de tablée familiale à venir. Les gilets jaunes sont-ils la solution à la revitalisation des rond points des friches urbaines ? Les ours polaires sont-ils vraiment nécessaires ? Et pourquoi un français n'a-t-il pas eu ce putain de ballon d'or, merde quoi !?

Dans ces moments là je me rappellerais ma dernière lecture de l'année, parabole sur l'extinction possible de notre espèce. 



Un demi-siècle après l’Ultime Bataille, l’équilibre précaire dû à la dissuasion de la forêt sombre continue de maintenir les envahisseurs trisolariens à distance. 

La Terre jouit d’une prospérité sans précédent grâce au transfert des connaissances et des technologies trisolariennes. La science humaine connaît des progrès pour ainsi dire quotidiens, les Trisolariens découvrent avec fascination la culture humaine et l’espoir grandit que les deux civilisations puissent bientôt coexister pacifiquement sans la terrible menace d’une annihilation réciproque. 

Mais lorsqu’une ingénieure en aéronautique originaire du début du xxie siècle sort de son hibernation, elle réveille avec elle le souvenir d’un programme qui menace cet équilibre. Bientôt, l’humanité aura à faire un choix : partir à la conquête d’autres univers ou mourir dans son berceau.

Une dernière lecture en forme d'apothéose ! 

Après LE PROBLÈME A TROIS CORPS et LA FORÊT SOMBRE, Liu Cixin referme l’un des cycles de science-fiction les plus ambitieux de ce siècle.

Il n'est pas très gentil l'ami Liu, ça va être légèrement coton de passer après lui. Cette trilogie est d'une ampleur, d'une ambition démesurée. S'étendant sur quelques millénaires, elle retrace la destinée d'une espèce : la notre. 

Liu Cixin n'est pas un décliniste. Il ne voue pas aux sept cercles de l'enfer cette humanité qui saccage soigneusement son habitat cosmique. Il imagine un sursaut, une prise de conscience collective. Bon, cette union planétaire se noue face à la menace d'une annihilation cosmique perpétrée par une race extraterrestre technologiquement supérieure. Les Trisolariens. Envahisseurs fuyant leur planète légèrement invivable pour des raisons expliquées dans le tome 1. 

Le tome 2 relate l'attente de l'humanité face à l'arrivée d'une armada sidérale omnipotente. Les stratégies mises en place et le statut quo trouvé pour bloquer l'invasion. Équilibre de la terreur radical entraînant l'extermination définitive des deux systèmes solaires par une civilisation encore supérieure qui préfère prévenir tous dangers potentiels d'une agression future en éradiquant tout ce qui dépasse. Le concept de "la forêt sombre". Il suffit pour cela d'envoyer des coordonnées spatiales. Carton d'invitation à un holocauste terminal.

Le troisième et dernier tome démarre lors de ce fragile consensus où une coopération forcée entre terriens et Trisolariens s'installe. Une conclusion dantesque, proprement vertigineuse à cette épopée qui s'étend sur plusieurs millénaires. 

Ode aux sciences expérimentales, la trilogie des Trois Corps trouve ici un dénouement à la hauteur de l'ambition invraisemblable mais assumée de l'opus magna de Liu Cixin. Ne reculant jamais devant l'aridité des concepts scientifiques abordés, Liu Cixin fait certes oeuvre de vulgarisation de haut vol mais il est surtout un écrivain humaniste qui ne perd jamais de vue ses personnages. 

Protagonistes noyés dans une destinée collective à l'échelle d'une civilisation, ils ont les yeux fixés sur les étoiles et les pieds dans le sol. 

Liu Cixin nous serre la gorge, nous embue les cils et nous donne à lire des pages hallucinées et hallucinantes, surtout dans le dernier tiers du bouquin, pages qui nous donnent le vertige.

LA MORT IMMORTELLE fait partie de ces œuvres qui rendent jaloux et condescendants. Jaloux de celles et ceux qui ne l'ont pas encore lue. Condescendant envers celles et ceux qui refusent l'aventure. 

Tout simplement grandiose...

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