vendredi 23 novembre 2018


"J'ai besoin d'être l'homme que cette ville a besoin que je sois"

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Hello les aminches. 

Netflix est rentré dans le rang. Non que je pense que la plateforme de contenus ait été l'étendard d'un altermondialisme décomplexé, poncho en poils de Yak et flûte de pan aux lèvres. Mais jusque là, et à peu de frais, Netflix avait une réputation de soutenir ses séries, de ne pas coller aux courbes d'audiences, voire de sauver des séries en difficultés. 

Tu parles Carl, les annulations, désormais se succèdent. Ainsi les super-héros Netflixien, les super slip urbains, la truffe sur le bitume humide, mettent à jour leur CV. Exit IRON FIST, LUKE CAGE, et franchement, on ne va pas sangloter hein. Le management brutal, Vincent Bolloré en mode SM, ça a du bon parfois.

D'ailleurs, cette fournée de super slips a surtout dû leur aura à une saison, la première de Daredevil. Celle qui firmamenta sévère devant nos yeux éblouis. Ok JESSICA JONES, Ok THE PUNISHER mais franchement cette première saison de Daredevil...

Oublions la saison 2 de notre DD, et consacrons nous à la saison 3. Que vaut-elle ? Avec l'arrivée d'un vilain emblématique...


Cette saison 3 occulte vite les événements (un brin foireux, hein) des DEFENDERS pour se recentrer sur le fondamental, la lutte épique de DD contre le Caïd. 

Toujours incarné avec une grande justesse par un Vincent d'Onofrio à la perpétuelle limite d'une brutalité sans frein, son timbre de voix si particulier...


Il est carrément excellent, flippant d'intelligence, une absence de remords, de scrupules que je qualifierais de foutrement décomplexée.

Il s'alliera bientôt au Tireur. Le Tireur ! Putain !


Wilson Bethel, un des récurrents des FEUX DE L'AMOUR, a un peu de mal à retranscrire la folie intérieure du personnage, sa psychopathie mais il n'est pas si mal, allez, et la mise en orbite du personnage est bien amenée, bien écrite.

Le camp du mal est au cœur de cette saison 3 qui s'appuie sur un arc narratif fameux de Frank Miller mais qui ne va pas aussi loin dans la radicalité.

Les gentils pourraient faire pâle figure mais ils se défendent du mieux qu'ils peuvent. 

Charlie Cox dans le rôle titre se débat dans un rôle sulpicien un brin chargé, un DD christique en rupture de foi. Mais surtout, surtout...


Les sidekicks, les seconds rôles, Karen Page et Foogy Nelson, ne donnent plus des démangeaisons aux doigts. On rangent les tartes aux phalanges et on soupire d'aise devant une écriture qui leur donne (enfin) une réelle interaction. Alors oui, Karen Page est atteinte du syndrome Carrie Mathison (HOMELAND) avec tremblement de menton et paupières embuées; elle relance l'industrie du kleenex à elle seule, mais ça passe... Tudieu ! Ça passe ! 

Et puis, on l'oublie, devant un bon petit fight. Les combats de DD restent toujours aussi photogéniques, posés, loin de ces caméras tremblotantes à l'épaule où on ne voit que pouic. En outre, le don du Tireur, pour qui tout objet, le plus anodin soit-il, est une arme létale, est particulièrement bien exploité. La première confrontation DD/Bullseye est un petit bijou avec les ciseaux, agrafeuses qui volent, adoptent des trajectoires potentiellement mortelles. 

Ajoutons à cela un scénario qui tient la note (merci Frankie), même si on peut regretter qu'il n'aille pas au bout de sa logique, et on renoue avec un plaisir non dissimulé avec une série super-héroïque bien foutue, intelligente et élégante (ce que n'arrive pas à faire TITANS malgré ses promesses du pilote). 

Je déplore peut-être un dénouement un poil raté, bâclé mais qui ne gâche pas le plaisir d'ensemble.

Netflix ne communique pas sur ses audiences mais celles de cette saison 3 seraient décevantes. Espérons qu'il relève les narines de ces courbes et s'extirpent de leur algorithme soi disant performatif. 

Que l'aveugle garde sa couronne et reste roi parmi les borgnes.

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