vendredi 14 septembre 2018


“Peut-être que des choses font de vous un monstre. Ou peut-être que vous en étiez un depuis le début…

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Salutations terrifiées les aminches.

Connaissez vous Hulu ?

Alors non, ce n'est pas le prénom de Berlu...

... Et... Je suis désolé. 

Vous connaissez sûrement Hulu par la bande. Avez -vous entendu parler de THE HANDMAID'S TALE, hum..? Hulu est la plateforme qui diffuse THE HDMT. Un service de VOD qui doit étoffer son catalogue pour appâter le zappeur compulsif. Et Hulu a eu une idée, miser sur un jeunot en mal de notoriété pour muscler son contenu.


Stephen King. Qui voit son oeuvre truster les écrans un peu partout ÇA (mouais pas si mal, loin, très loin du livre mais bon...), bientôt le 2, MR MERCEDES (pas mal, un peu mieux que pas mal, malgré un final loupé) et maintenant, sur Hulu donc : 

Dans la ville de Castle Rock, le directeur de la prison de Shawshank part à la retraite et pour fêter cela, il décide de se suicider avec une corde attachée à un tronc, reliée à son cou, passant par la fenêtre ouverte de sa berline qu'il lance à fond au fond d'un ravin. Pendu et décapité !

Le directeur sait que la nouvelle directrice va trouver, ce n'est qu'une question de temps, un prisonnier inconnu des registres. Le Kid. Enfermé par ses soins depuis 30 ans, dans une cage, dans une aile abandonnée de la prison. Car Lacy a entedu l'appel de Dieu, Dieu lui a dit d'encager ce gamin et d'attendre ses instructions ultérieures qui ne vinrent jamais.

Et c'est bien ce qui arrive. Le Kid, un brin asocial, ne prononce pas une parole. Ne dit pas son nom. Juste deux mots : Henry Deaver.

Henry Deaver n'est pas le sien. Henry Deaver est un ancien gamin de Castle Rock, disparu durant onze onze jours dans les années 90, que l'on a fortement soupçonné d'avoir poussé son père, pasteur de la paroisse, de la même falaise qui a vu le vol plané de la voiture de Lacy. Henry Deaver (aujourd'hui avocat) qui n'a plus aucun souvenir de ces onze jours. Et qui n' aucune idée de qui est le Kid...

Voilà pour un synopsis velu et prometteur. 

CASTLE ROCK n'est pas tiré d'un bouquin de King mais s'inspire de son oeuvre, de sa mythologie. Car King, du haut de sa biblio touffue, a tramé un univers reconnaissable entre tous pour ses fans. Castle Rock en fut souvent l'épicentre. Cette ville fictive du Maine.

On s'amuse d'ailleurs au début à traquer les Easter Eggs. Et puis, on ne le fait plus, happé par l'intrigue. 

Car CASTLE ROCK est prometteuse. On se dit qu'elle va se tenir à soigneuse distance de la relation compliquée de King et de ses adaptations. 

Le casting fait un job carré. André Holland qui joue presque aussi bien que dans THE KNICK (le rôle est moins intense). Sissy Spassek est merveilleuse. Scott GLenn sobre et juste, comme d'hab, dans le rôle de l'emblématique Alan Pangborn (seul personnage de la série issu de l'oeuvre Kingienne) . 

Et, Bill Skarsgård, qui a laissé son costume de clown flippant de ÇA , pour une partition plus ambiguë. 



Bill Skarsgård, à qui il ne faut pas grand chose, pour être singulièrement flippant, une épaule tombante, un regard en dessous, et vous lui roulez dessus avec un tank et une marche arrière pour être bien sur...

Tout ce beau monde se débat dans une intrigue sinueuse, un peu trop pour son bien parfois, mais intrigante. 

Des images léchées, une vraie recherche de mise en scène, un brin appliquée peut-être mais on tenait une série carrée, honnête et bien foutue. Surtout que l'épisode 9 apportait la clé du bordel ambiant.

Et alors...

Un épisode final WTF, sous une emprise Lostienne (JJ Abrams est producteur), genre Nolan et sa toupie, tombera, tombera pas, à toi de faire une idée.

Les showrunners l'ont dit eux même, ils voulaient instiller un doute chez le spectateur. Ils ont surtout inoculer un gros sentiment de foutage de gueule carabinée. 

Car ils ne sont pas Nolan, les mecs. Il faut un sacré talent pour détricoter en un seul épisode tout ce qui a été mis mis en place dans les 9 précédents. Il faut une aisance, un petit truc en plus, pour te mettre sur la bascule, te laisser frustré mais heureux. 

Eux en sont dépourvus et nous laissent avec une fin moisie, digne de King parfois, on se souvient de BAZAAR, DÔME...

Peut-être que des choses font de vous un naze. Ou peut-être que vous en étiez un depuis le début… Une fin qui te laisse amer, qui semble confirmer que les fondamentalistes du cru, cul bénits aux synapses aléatoires, avaient raison depuis le début finalement. Et là, on s'éloigne de King pour le coup, qui n'est certainement pas un bigot de marée basse.



Et bien... Ce n'est pas encore cette fois que l'on va détrôner Kubrick et son SHINING. Désolé Stephen, on sait que tu détestes cette adaptation, mais on n'a pas fait mieux...

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