"I think my mother’s death is the best thing to have happened to me since, well, my father’s death."
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Hello les aminches.
Un mec qui pense que la mort de sa mère est ce qui a pu lui arriver de mieux depuis la mort de son père, et bien...
on peut légitimement supputer que son enfance ne fut pas un sentier orné de pétales.
Coureur de jupons alcoolique et narcissique, Patrick Melrose est un pur produit de l'aristocratie britannique.
Cet homme aux tendances schizophrènes et suicidaires a connu une enfance privilégiée mais profondément traumatisante, au sein d'une famille pour le moins dysfonctionnelle.
Le décès de son père tyrannique va très vite faire remonter à la surface de pénibles souvenirs...
Tirée de la série de romans semi autobiographique de Edward St Aubyn, PATRICK MELROSE fut portée à bout de bras par Benedict Cumberbatch.
Autant l'évacuer d'emblée, il y est prodigieux ! Certes, il navigue en eaux familières. L'ironie en bandoulière, les répliques qui claquent, le misanthrope que l'on aime détester, etc. Et puis... Il faut bien l'avouer, il nous empoigne, nous serre le cœur.
Pauvre petit fils riche, a-t-on tendance à penser, durant le pilote. Un cynique blindé qui va aux funérailles de son père. Cynique blindé et totalement défoncé. La magie de Cumberbach ne tarde pas à opérer, en une scène hallucinante dans un funérarium. Ce pilote qui est un sacré hula hoop hallucinogène n'est pas le plus réussi. Ressemblant à un Trainspotting huppé, il pose, néanmoins, les bases du trauma fondateur, celui qui explique le trajectoire chaotique de Melrose, son chemin de croix. Bases qui seront encore plus explicite dans un deuxième épisode déchirant, étouffant.
Bénedict Cumberbach a beau être omniprésent, le reste du casting a une classe folle.
De l'agent Smith, pardon, Hugo Weaving, carrément flippant et odieux en Melrose Sénior, papa abusif et vicieux...
... A Jennifer Jason Leigh, époustouflante dans un rôle ingrat, d'une mère qui démissionne, terrorisée, qui fuit, laissant son fils en première ligne.
Ces deux là vont briser leur fils, le laisser en ruines. Patrick va sombrer dans la drogue, le nihilisme suicidaire, jusqu'à ce qu'il fasse les bonnes rencontres et décide de se reprendre en main.
Un dernier mot sur la distribution pour saluer la performance de Pip Torrens...
... Vieux briscard des séries britonnes, visage connu, émacié, qui débite sans sourciller les répliques cinglantes d'un vieux réac aigri, médiocre, qui n'a jamais eu à bouger son cul pour quoi que ce soit...
Car PATRICK MELROSE baigne dans un milieu d'une classe huppée, d'une indécente richesse et d'un invraisemblable snobisme, qui culminent dans un troisième épisode brillant, ah... le portrait grinçant de la princesse Margaret... Mais PATRICK MELROSE s'éloignera de cette dénonciation virulente (et un brin convenue) d'une aristocratie parasite pour se concentrer sur la longue chute, l'autodestruction opiacée puis alcoolisée de Patrick avant sa renaissance.
Il apprendra à composer avec la haine qu'il éprouve pour son père. La rancœur, la rage, qui le consume quand il voit sa mère. Le voir faire face, se débattre avec ses démons, a quelque chose de bouleversant, de tragique et de roboratif.
Alternant le comique brillant et le tragique quasi shakespearien, sur une BO minutieuse, portée par une mise en scène qui s'éloigne du clinquant assumé du pilote sans abdiquer une inventivité plus sobre, s'appuyant sur un acteur phénoménal, PATRICK MELROSE est une sacrée réussite.
Renaud le chantait naguère, "qu'après l'enfance, c'est quasiment fini"...
Pas tout à fait...
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