vendredi 16 février 2018


"On ne déconne pas avec les Peaky Blinders"

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Fuckin' hello les aminches !

Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une tendance de fond mais après MR ROBOT, c'est la deuxième série qui, après une saison parfois inutilement complexe et brouillonne, revient à ses fondamentaux sans rien renier de son identité et son ambition.


A la fin de la troisième saison, les Shelby avaient survécu à une conspiration mêlant bolcheviques et russes blancs. Machination que l'on peinait à suivre par moment mais noyée dans une maîtrise formelle et audacieuse qui emportait l'adhésion.

Tommy Shelby, traqué par les autorités britanniques, finit par vendre sa famille, emprisonnée, promettant à chaque membres qu'ils seront bientôt libres.

Ça commence moyen pour les Shelby incarcérés au début de la quatrième saison. Ils ont la corde au cou et sont sauvés à la dernière seconde par une grâce royale ex machinale !

C'est là l'un des très rares défauts de ce quatrième opus, cette théâtralisation forcée, le minuteur qui s'arrête à 01 seconde, on a coupé le bon fil avec le coupe ongle. 

Du coup, il y a comme un coup de mou dans l'ambiance familiale, sont bougons les rescapés et tournent le dos à Tommy Shelby qui mène une vie morne et désespérante dans son immense manoir vide de la campagne pluvieuse. 

Mais cela ne va pas durer. Les Shelby sont prévenus qu'ils sont dans le collimateur d'une des plus grandes familles mafieuses d'Amérique car ils ont eu le mauvais gout de dessouder le pater familias. 

En plein cœur d'une vendetta, fini de rire. Bon et surtout mal gré, le clan se recentre à Birmingham et doit faire face.

La mafia c'est autre chose que les bookmakers locaux. Du lourd. Et les Shelby, malgré leur entregent, leur courage physique invraisemblable confinant à la bêtise, sont dépassés.

Mais ils ont quelques atouts.

Le charisme et l'intelligence aiguë de leur leader. 


Tommy Shelby, incarné avec une suavité marmoréenne par un Cilian Murphy impeccable de violence feutrée. On a eu le temps de s'habituer à son impassibilité, toute Pacinoienne du grand Al dans LE PARRAIN, il nous cueille encore avec ses yeux bleus limpides cerclés d'or. 

Cet homme venu du crottin qui s'élève jusqu'aux ors flamboyant de la monarchie constitutionnelle, qui ne peut nier ses origines, qui ne peut se passer de son shoot d'adrénaline, accroc au double jeu, au fil du rasoir.

Il peut compter sur sa famille ressoudée et son frère aîné, Arthur : 


Paul Anderson et sa démarche de quaterback, qui envoie chier sa rédemption chrétienne, son plongeon dans Jésus, pour retrouver ses vieux démons. 

Impressionnant de douleur rentrée, d'explosion soudaine. Et ce virilisme exponentiel, ce concours du fuckin' kiki qui l'est plus volumineux que le tien. 

A ce jeu, les seconds rôles ne sont pas en reste.


Adrian Brody, un brin caricatural, dans le rôle du sicilien avide de vengeance, reptilien, cure dent vissé à la commissure, son talent fait tout glisser.

Et bien sûr, l'inénarrable Solomon


Tom Hardy en majesté. L'un de ses plus beaux rôles. L'un des plus verbeux, où il articule ! On est loin du grommellement Hardyen habituel. Il est génial dans le rôle l'ami Tom. 

Tout ce casting velu et couillu se débat, se trahit et s'affronte dans une valse sanglante. 

Rythmée par une bande son les filles ouch, c'est quelque chose.

Renouant avec la crasse du début, les rues boueuses, sinueuses du Birmingham souillé par les cheminées des usines tenues par les Shelby, PEAKY BLINDERS revient aux origines. 

Avec un rare bonheur. Car si le script s'est simplifié, il n'est en rien simpliste et brasse une multitude de thèmes historiques majeurs : la lutte des classes par exemple. 

Ou bien encore la place des femmes. 

Car Tommy Shelby n'est pas grand chose finalement sans une femme.

Sans sa comptable. 

Sans Polly. 


Helen McCRory, foutrement grandiose dans une compo hallucinée de spirite médicamentée, de stratège impitoyable et de femme fatale.

La plus blindée des Blinders !


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