lundi 22 janvier 2018


"- On raconte qu'à l'endroit où l'eau de Vals prend sa source s'ouvre un trou, un passage qui mène au cœur de la montagne... tous les cent ans, la montagne choisit un étranger, l'attire jusqu'à sa gueule et le dévore !"

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Bien le bonjour les aminches. 

La Suisse.

Son chocolat, son secret bancaire, sa neutralité à géométrie variable et ses thermes de Vals. 

Les thermes de Vals constituent un complexe hôtelier et thermal situé dans le village de Vals (commune de Sankt Martin) dans le canton des Grisons en Suisse. Ces bains thermaux construits entre 1993 et 1996 rendirent célèbre leur concepteur, l'architecte suisse Peter Zumthor.

Cette réalisation architecturale est le cadre fluctuant de la BD envoûtante de Lucas Hariri : 

Pierre, jeune étudiant parisien en architecture, entreprend un voyage en Suisse afin de visiter les thermes de Vals.

Ce magnifique bâtiment le fascine et l’obsède. Cette mystérieuse attraction va se révéler de plus en plus forte à mesure que Pierre se rapproche du bâtiment…


Ces murs recèlent un mystère, Pierre en est persuadé - une porte dérobée, qu'il doit absolument trouver.

Lucas Hariri connait son sujet et fait de ces murs épurés, angle droit et ambiance zen , un labyrinthe sinueux où il perd volontiers son lecteur. 

Si vous aimez les BD carrées, au trait souligné au laser, un scénario qui répond à un cahier des charge précis, début, milieu et fin, et bien... J'apprécie aussi. 

Mais ce n'est pas en feuilletant ce bel objet que vous y trouverez votre compte de rationalité en bulles. 

Peu de mots, beaucoup de planches muettes. 

Lucas Hariri privilégie une forme sobre, adepte farouche d'une ligne claire Hergéienne.


Mais Tintin s'est égaré dans un travelling de Lynch. Le mystère s'épaissit et le héros perd pied et nous avec. 

Hariri mise beaucoup sur image travaillée, presque trop, et l'on peut regretter quelques impasses scénaristiques.

Une fin abrupte ?

Ce serait oublier la beauté intrigante de l'album, son climax angoissant.


Hariri nous happe.

Les fins ouvertes ne m'ont jamais vraiment gênées. Si elles sont conséquences d'une oeuvre aboutie et non le reflet d'une faille, un manque d'imagination ou une facilité toute trouvée pour boucler (bâcler) une intrigue.

Ce n'est définitivement et foutrement pas le cas ici.

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