mercredi 17 janvier 2018


"Control is an illusion"

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01100010 01101111 01101110 01101010 01101111 01110101 01110010 les aminches.

Certaines séries posent cette question : jusqu'où peut-on tromper les spectateurs ? Multiplier les fausses pistes et les chausses trappes n'est-ce pas une forme d'arnaque ? Briser un contrat implicite ?


MR ROBOT en est un parfait exemple.

Après une première saison bluffante, la deuxième jouait avec nos nerfs. J'ai bien aimé ce second chapitre mais je comprends que certaine(e)s aient pu être rebutés par la complexité complexifiée du truc où les titres des épisodes  (genre init_1.asec) s'avéraient parfois ce qu'il y avait de plus compréhensible dans le bouzin.

Sam Esmail conscient du danger avait un choix à faire. 

Soit s'abandonner au syndrome 



Faire diversion en ouvrant d'autres portes, laissant les autres ouvertes. Empiler les questions non résolues, en espérant que la résolution des plus récentes feront oublier les plus anciennes.

Ou bien élaguer. Fermer les portes avant d'en ouvrir d'autres. La difficulté étant de respecter la fluidité de la série, ne pas laisser chuter la potiche chevelue dans le potage. 

Sam Esmail est un show runner singulièrement doué. L'écriture de cette troisième saison de MR ROBOT est un bijou de perfection narrative. 

Certains personnages nous égaraient et ne servaient plus la trame synopsisiale, hop on les élimine tout en insérant cette annihilation dans le script, servant le déroulé implacable du récit. 

Que l'on me permette ici une balise spoiler :



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La geek révolution avortée de la Fuck society voulue et programmée par Elliot/Mr Robot lève un pan du voile qui la masquait, cette révolution fut manipulée : 

- par E-Corp devenant par là même le pôle de stabilité de l'économie mondiale (avec la création de la monnaie virtuelle l'Ecoin)

- par la Dark Army (cornaquée le ministre tout puissant de la Chine triomphante) qui profitant du chaos ambiant et avec l'appui de la désormais incontournable E-Corp obtient l'annexion du Congo par la Chine pour pouvoir installer sa centrale nucléaire (et bien plus que cela) installée jusque là sur le territoire américain.

Que recherche la Dark Army et son/sa chef Whiterose ? Quelle est la finalité de cette centrale transportée d'un continent à l'autre ? 

J'ai bien une théorie que je garderais pour moi. Plutôt un rêve fou qui ferait basculer MR ROBOT dans la SF la plus sidérale ? Un fantasme de geek fou, nous verrons bien.

En attendant Sam Esmail détricote son tapis et impose un nouveau motif, un travail de tisserand surdoué, une orfèvrerie démoniaque. Pour celles et ceusses qui se sont accrochés dans une saison 2 sinueuse, un poil décourageante, nous sommes récompensés et un brin admiratif(ve)s devant ce recalibrage de précision.

L'envers de la breloque est que le casting est un peu sacrifié, il doît se mettre en retrait derrière le script chirurgical. 



Rami Malek nous surprend moins avec sa nervosité immobile et ses yeux de batraciens oublieux du sommeil réparateur. Sa relation Faustienne avec son alter ego imaginaire Mr Robot s'articule désormais sur un mode binaire plus reposant, moins aléatoire. Cependant, rien à dire, Rami fait le job, sans bavures et sans bug.

La bonne surprise vient de Bobby Cannavale:



Qui, avec son faux air de Robert Downey Jr empâté, livre une composition savoureuse d'homme de main, abonné aux taches ingrates qu'il effectue avec une nonchalance bonhomme et glaçante.

Avec cette saison 3, Sam Esmail opère un rétablissement spectaculaire, évite l'ornière obscure et sentencieuse et remet sur les rails une des œuvres sérielles les plus envoûtantes de ces dernières années. 



Good job !!!

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