jeudi 7 décembre 2017


"Nolite te bastardes carborundorum, enfoirés"

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Under his Eye, les aminches.

Bon.

Comment parler de THE HANDMAID'S TALE ? Comment faire ressentir les répliques sismiques de la bouffe monumentale que je me suis pris dans les paupières ?

Déjà en évitant les phrases vainement accrocheuses, peut -être...

THE HANDMAID'S TALE s'appuie sur le chef d'oeuvre de Margaret Atwood, dont la première saison reproduit fidèlement l'intrigue, une dystopie cruelle où les femmes sont renvoyés à leur matrice fonctionnelle, habillée de pied en cap et soumises en tout point à l'homme. 

Une fiction. Sous nos lattitudes, oui, un peu. En d'autres lieux, ce serait un documentaire THE HANDMAID'S TALE. Quoi... Il y a juste la couleur de la tunique qui change...

THE HANDMAID'S TALE est l'histoire d'une chute, d'un monde qui sombre et de celui qui advient. Avec ses gagnants, ses collabos et ses esclaves.

THE HANDMAID'S TALE, c'est une esthétique, un jeu sur les couleurs, les plans en contre plongée, d'une beauté saisissante et dérangeante. Mais surtout THE HANDMAID'S TALE c'est une radicalité, la série va au bout de sa logique.

Bien aidée par un casting magistral. 



Elisabeth Moss (TOP OF THE LAKE, MAD MEN...) est prodigieuse. Au bord de la rupture puis superbement sournoise... Sa prestation laisse quasi sans voix, elle hisse son incarnation à un niveau... Pfuit...

Les seconds rôles sont eux aussi à la hauteur. 



Joseph Fiennes est un acteur falot mais qui là exploite pleinement un charisme rachitique. L'est visqueux et médiocre à souhait. On se demande presque s'il ne prend pas plusieurs douches à la fin du tournage pour se laver de cette mucosité écœurante.



Ann Dowd, aperçue dans THE LEFTOVERS, est proprement terrifiante en garde chiourme, chargée de formater et surveiller les Servantes Écarlates qui doivent enfanter pour repeupler la république de Giléad. 

La collabo dans son incarnation la plus pure, accédant à un pouvoir inespéré, qui s’enivre de sa position, de son ascendant sur "ses filles", qu'elle est persuadée aimer d'un amour sincère. Hallucinante...



Yvonne Strahovski incarne la femme du commandant Waterford (Joseph Fiennes). Elle fut l'écrivaine polémiste qui conceptualisa le féminisme domestique, qui consiste surtout à tricoter à domicile et fait pas chier ! Elle le martelait en courant les colloques, les conférences et se retrouve maintenant exclue des décisions. 

La parfaite illustration du "méfie toi de ce que tu souhaites", tu pourrais bien l'obtenir.

Avec sa beauté froide et son port altier, Yvonne Strahovski est parfaite de cruauté calculée et de frustration rentrée. Impressionnante de retenue rageuse, de fieffée saloperie.  La pire de toutes, peut-être...

Tous ses personnages se débattent dans une intrigue solide puisqu'elle s'appuie sur le travail formidable de Margaret Atwood. La saison 1 s'arrête d'ailleurs à la fin de livre. La deuxième saison sera free style, affranchie de la plume de l'auteure canadienne et devra confirmer.

En attendant...

La claque !

Le troisième épisode est l'un des plus denses qu'il m'ait été de donner de voir. Je n'ai pas le souvenir d'un tel tremblement de mes tréfonds sériels depuis longtemps. Alors oui, la série ralentit un peu au mitan, au 6 ou 7ème épisode, l'on s'habitue. On s'habitue, miséricorde...

Mais la scène la plus glaçante finalement, c'est avant que ne s'instaure la république de Giléad, au tout début de cette contre révolution. Quand deux costumes croisés devisent dans un couloir. Et que l'un des ces mâles alpha constate que l'on a mis trop de pressions sur ces frêles épaules féminines, qu'on les a détournées de leur rôle matriciel ancestral. 

Là...

A ce moment précis...

On n'est plus dans la fiction. 


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