dimanche 29 octobre 2017


"Qui m'a tuée ?"

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Bien le bonjour les aminches.

la séquence ressemble à un cauchemar ou une mauvaise blague : une jeune fille assiste éberluée et terrifiée à sa propre autopsie. Cette scène choc est tout droit tirée d'une excellente série belge qui fut diffusée sur Arte : 




Kato se réveille couverte de sang dans la chambre 108 de l'hôtel Beau Séjour à Dilsen-Stokkem, elle n'a aucun souvenir de la nuit passée. Elle y découvre dans la baignoire son corps inerte et réalise qu'elle a été assassinée.

Elle commence à enquêter sur sa propre mort. Cependant personne ne peut la voir, ni l'entendre… à l'exception de certaines personnes. 

Or, la mère de Léon, le petit ami de Kato, est justement la tenancière de l'hôtel, tandis que son oncle, Alexander Vinken, est policier, et le couple est bien décidé faire disparaître le moindre indice…

Quand THE KILLING rencontre LES REVENANTS en passant par BROADCHURCH.

THE KILLING pour l'enquête haletante, passionnante qui te cloue au canap' en attendant la révélation propre, carrée et inattendue. 

LES REVENANTS pour ce séquençage chapitré qui fait basculer la série en adoptant le point de vue de chaque protagoniste avec Kato en fil rouge.

BROADCHURCH pour les secrets sordides d'une petite communauté repliée sur soi et se croyant à l'abri des regards inquisiteurs.

BEAU SÉJOUR n'a pas à rougir devant ces tutelles encombrantes surtout qu'elle s'en affranchit en développant sa propre personnalité. 

Un casting impeccable : 


Le petit groupe qui peut voir Kato (pourquoi eux et pas les autres ? cette question sera résolue comme les autres que l'on se pose) est admirablement campé par un casting quasi inconnu, où on a pu apercevoir à l'occasion quelques visages. 

Mention du jury au flic véreux (tout à gauche) interprété avec fièvre et sournoiserie violente par Johan Van Assche, sorte de Vic Mc Kay flamand tout à fait crédible. 

La jeune Kato est incarné avec une sensibilité frémissante par la jeune et talentueuse Lynn Van Royen :


Elle se débat, veut comprendre et finira par découvrir s(a)on meurtrier(e) non sans y laisser quelques illusions, ce qui est une litote de compétition !

Ce casting au petit rognon s'accompagne d'une mise en scène d'une belle maîtrise sans afféterie parasite. 

L'état fantomatique de Kato est transcrite avec une simplicité élégante, un exemple : quand le fantôme de Kato enfourche sa moto et sillonne les routes de la campagne flamande, le plan d'après nous montre la moto restée au garage. 

Le reste est à l'avenant, petites touches presque poétiques, on est à des années lumières du blockbuster pointure gros sabots XXL nous en mettant plein la chetron avec ses effets spéciaux numérisés. 

Les paysages mornes et pluvieux de la campagne  belge néerlandophone sont exploités avec justesse et acquièrent une beauté douloureuse et tragique. 

BEAU SÉJOUR enquillent les plans d'une esthétique formelle accomplie. la preuve en est avec ce générique scandé par une reprise d'un standard de Hank Williams. : 


Ce n'est pas la pays de la vanne au soleil ! Cependant on esquive la dépression massive imbibant immanquablement le polar nordique. 

Là encore BEAU SÉJOUR affirme son identité.


La meilleure série policière éthérée de l'année. 

Tentez l'aventure les filles, vous ne regretterez pas le voyage.

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