mardi 17 janvier 2017


"NE QUITTE JAMAIS LES BOIS"

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Salutations les aminches.

J'ai bien entendu votre appel.

Plus léger bordelum ! C'est une nouvelle année qui commence, synonyme de renouveau , d'espoir. 

Un peu de légèreté merde !



Dix années ce sont écoulées depuis la mystérieuse pandémie qui frappa la Terre et décima la quasi-totalité de la population. De celle-ci, naquit une nouvelle espèce : mi-homme mi-animale. Gus fait partie de ces enfants hybrides dont on ignore tout, livré à lui-même depuis la mort de son père. Au cours de son voyage à travers une Amérique dévastée, Gus croisera la route de Jepperd, homme massif et taciturne avec qui il se met en quête d'un refuge spécialisé. Mais sur leur route, les chasseurs sont nombreux.

Bon...

...

...

Ahem...

Ok les filles. 

La légèreté, on repassera.

Quoique le post apo, pour s'en payer une bonne tranche, il n'y a rien de mieux.

Non ?

Non.

Je crois même que repérer ceusses qui se marrent à la lecture du phénoménal LA ROUTE de Cormac McCarthy est un excellent moyen de dépister les sociopathes en devenir.

L'excellent comics de Jeff Lemire ne déroge pas à la règle. On ne peut pas dire que l'on baigne dans le paradis de la vanne. C'est un survival, typique, un groupe de survivants qui vont d'un refuge à l'autre en essayant de ne pas perdre trop de membres de la tribu en chemin.

Un Walking Dead sans zombies et avec un but. 

Une quête. 

Trouver les origines de l'épidémie et son lien avec l'apparition des hybrides, mi homme mi animal qui sont immunisés contre le virus qui dézingue tranquillement et inexorablement l'humanité.




Riche idée que ces hybrides, né durant l'épidémie, enfants ou pré-ado qui sont décimés par les humains y voyant des aberrations voire l'origine de cette nouvelle peste. 

L'humanité est condamné, elle doit laisser la place à de nouveaux habitants et elle l'a mauvaise. 

Il faut un minimum de gaufre pour tenter un garçonnet castor et une fillette cochon et là est tout le talent de Jeff Lemire, qui à la plume et au fusain, nous propose un univers cohérent, touchant et désespéré. 

Sublimé par le coup de crayon de Lemire qui délaisse la virtuosité travaillée (et retouchée à l'ordinateur) des comics super burné pour un trait plus "expressionniste", plus suggéré (cela tombe bien, je préfère), SWEET TOOTH verse parfois dans le cauchemar éveillé.



Avec ses protagonistes s’étalant sur la palette complète, de la parfaite ordure au héros taiseux en voie de rédemption confinant à la sainteté, Lemire déroule son récit post apo classique. 

Mais il y ajoute une tension dramatique en nous guidant vers les prémisses de la catastrophe et on se prend à regretter que Kirkman en soit incapable dans WALKING DEAD (ou ne le voulant pas), car cette recherche, cet objectif clôt un cycle de trois comics touffus et réussis. 

On ne va pas se mentir les aminches, la résolution est un brin convenue. Le discours un poil fumeux anti-progrès et viva le retour à la terre de nos ancêtres me gonfle un peu ; on en reparlera quand Jeff lemire devra passer un IRM ou se faire soigner une carie. 

Mais ces réserves n'entament pas la satisfaction d'avoir accompagné Gus, notre jeune garçons aux cors saillants, vers son destin. 

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