"Bon les enfants, faudrait penser à muscler notre prime time !
- Je sais, je sais ! Des vrais gens qui chercheraient un appartement, tout en faisant des pâtisseries, en renouvelant leur garde robe avec une mise à jour complète de leur déco, et en les mettant en compétition bien sûr, pour que ça twiste un poil. On pourrait appeler ç....
- Stoooooooop ! Du neuf, du nouveau, du nerf !
- Une série policière. C'est neuf ça !
- Non coco et ?
- Un tueur en série.
- C'est bon ça et ?
- De la neige pour le côté nordico-tendance.
- Ouuuuuuuui ?
- On pourrait s'appuyer sur un polar efficace et bien troussé.
- Glop !
- Et engager de bons acteurs, soigner les plans.
- 'Tin c'est chaud les filles ! C'est chaud ! On n'est pas à l'abri de faire une bonne série !
- Ah ben non !
- Non ?
- Non."
Salutations les aminches.
Parlons un peu du mal français.
Le népotisme au plus haut de l'état, qu'on peut engager sa famille pour pondre une fiche cuisine à 10.000 boules ?
Nan.
Plus grave !
L'incapacité chronique des créateurs hexagonaux à mouliner une série policière qui tienne le cap.
A quelques exceptions près (ENGRENAGES, LES OUBLIÉES), les séries policières françaises s'égarent.
Certaines d'emblée, quand on songe à la foirade complète de l'adaptation du PASSAGER de Jean Christophe Grangé avec un Jean Hugues Anglade semi comateux. D'autres, plus vicieuses, nous font espérer avant de se vautrer dans la dernière ligne droite, telle LES TÉMOINS avec un Lhermitte correct mais un scénariste compagnon de chambre de Jean Hugues Anglade.
Ce genre de fictions, qu'elles soient télévisuelles ou littéraires, repose sur un contrat de confiance. On passe un deal : fait moi frissonner, tient moi par les synapses et je passerai outre les incohérences, parfois béantes, de l'enquête.
Avec le roman originel dont est tirée la série qui nous occupe, le deal a tenu bon : une énigme savamment troussée, une résolution bien amenée et un dénouement carré.
Bien.
L'adaptation en revanche.
Le flic d'élite mais bien bien cabossé, Martin Servaz, quitte Toulouse pour les monts enneigés voisins. Au sommet d'une montagne, où on se pèle méchamment les glaouis, on a retrouvé un cheval décapité.
Se demande un peu ce qu'il fout là Servaz, pour un cheval. Un pur sang ok mais bon.... C'est que ce n'est pas le premier clampin Servaz. Il a quand même encabané Julian Hirtmann, ancien procureur et tueur en série.
Après avoir écarté la piste d'un gang international de lasagnes frelatées, Martin comprend qu’il a été demandé expressément par le propriétaire du cheval étêté, maousse ponte du coin, Eric Lombard.
Tout se complique car :
1/ Hirtmann est enfermé dans un asile proche de la décapitation chevaline
2/ Un de ses cheveux est retrouvé près de la tête du canasson
3/ On commence à émasculer des notables du coin qui se vident de leur sang et meurent dans, disons, un confort très très relatif.
Servaz et sa coéquipière se trouvent mêlé à une enquête dantesque tandis qu'une nouvelle psychiatre, nouvellement arrivée au centre où est enfermé Hirtmann, cherche à le prendre en séance alors qu'elle en a des choses à cacher cette petite...
'Oilou. Un synopsis qui fleure bon le nanawak joussif, cf ce fameux deal.
Certes, ce n'est pas très nouveau.
On a déjà vu, ailleurs et en mieux, un flic torturé, dépressif, épuisé (genre Pacino dans le film de Nolan INSOMNIA, au hasard). On a déjà savouré les manipulations d'un serial killer enfermé qui manipule son monde comme un marionnettiste ses Gnafrons de carton pâte ; on le voit tous pas vrai, fèves et excellent Chianti en accompagnement.
Mais bon, le cast fait le job.
Berling, sobre et juste comme d'hab, campe un Servaz crédible. Pascal Greggory et sa voix de chanoine onctueux savoure son rôle et ça se voit.
Oui, ils viennent après d'autres. Oui, les rôles féminins sont un peu plus en dedans mais ça se tient. C'est du solide, à défaut d'être fiévreux.
Si l'on ajoute à cela, un beau générique, avec une reprise du magnifique HURT de Johnny Cash (lui même repris des Nine Inch nails pour être rigoureux).
(version intégrale : ici)
Les magnifiques décors de glace ménagent quelques beaux plans.
Et donc une intrigue bien ficelée...
Ce n'était pas la série de la décade, rien de renversant mais une bonne série Et sur les 4 premiers épisodes, ok, ça le fait.
Et puis...
Je ne sais pas...
Le ver dans le fruit.
La couille dans le pâté.
Le vice caché dans le modèle Schblinkrug Ikéa, allée 13, place n°4.
Le ver dans le fruit.
La couille dans le pâté.
Le vice caché dans le modèle Schblinkrug Ikéa, allée 13, place n°4.
La bonne grosse idée à la con.
Je les soupçonne d'avoir voulu rallonger la sauce. En effet, la révélation finale vient très tôt, dés l’entame du cinquième épisode, et comme il y en a six, il faut tenir 2 épisodes de plus, donc on délaye le bouzin.
Et on prend ce délayage bien comme il faut ! Des rebondissements forcés et foireux pour remplir les 75 minutes qui restent...
Pire, on change la fin. Pas le twist terminal non, mais le dénouement est totalement dévié par rapport au bouquin (tout en respectant la trame générale) et ce n'est franchement pas une réussite.
Je-ne-comprends-pas !
Non vraiment...
... on n'y arrive pas !
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