mardi 6 septembre 2016


Bien le bonjour les aminches. 

Fait chaud hein..?

Cela me rappelle les z'après-midi ensuquées. Dégoulinant, je posais mon corps avachi dans le canap'...

Oui, je sais, je sais, j'ai un gros retard sur mon planning série mais je n'ai pas l'envie. La motivation me fuit comme la fraîcheur l'Hexagone.

Du coup, je me retrouvais à mater : 


Le génial Belge interprété avec beaucoup de malice par David Suchet, doublé avec gourmandise par Roger Carel.

Moi, POIROT, ça me détend. Je trouve cela reposant. Cette quête rassurante d'un mobile inévitable. Non ce n'est pas la future victime que l'on aperçoit, elle est déjà morte et c'est son meurtrier grimé qui tente de feinter Poirot. L'inconscient. 

Avec son monde bien ordonné, de napperons bien rangés et de théières symétriques, il ferait une sacrée tronche de nos jours, l'Hercule. Il serait bien désemparé devant un Hannibal Lecter ou un Charles Manson. Il se tortillerait la moustache en grommelant que ce monde n'est pas pour lui...

Toute une époque. Celle des grands détectives, qui fort de leur puissance de déductions se passaient fort bien de test ADN et de preuves matérielles. 

A la veille de l’inauguration de l’Exposition universelle de 1889, les plus célèbres détectives du monde et leurs assistants ont rendez-vous à Paris pour une réunion du Cercle des douze, l’organisation qu’ils ont créée. 

Dès les premiers jours, l’un d’eux est assassiné sur la tour Eiffel encore en chantier. 

Aux côtés de Viktor Arzaky, détective polonais vivant à Paris, le jeune Sigmundo Salvatrio, fils d’un cordonnier de Buenos Aires, mène une enquête qui l’entraîne dans les zones d’ombre de la ville lumière, où se terrent sectes ésotériques et autres ennemis du progrès.


C'est à cette littérature que rend hommage l'auteur argentin Pablo de Santis dans son court roman LE CERCLE DES DOUZE. 

Un pastiche astucieux, nostalgique, sur un monde qui meurt, où les Grands Détectives seront balayés par les tueries de masses des guerres mondiales, remplacés par les progrès de la science... 

"La science n'est plus un ensemble de réponses, mais la mise à mort des questions."

... Désarmés face à une violence sauvage, inexpliquée et sans but.

LE CERCLE DES DOUZE est un ouvrage délicieux, parsemés de petites énigmes malicieuses, de meurtres en pièce close etc. 

D'une écriture mélancolique et précise, sous le patronage hautement recommandable d'une Agatha Christie pour l'enquête improbable, d’Eugène Sue pour le feuilletonesque parisien et de Doyle pour la faconde de ces détectives arrogants, Pablo nous file entre les mains un livre irrésistible.

Il met à l'honneur les assistants des Grands Hommes, les soutiers, les Watson Hastings and co ;  le lumpen prolétarien de la chasse aux criminels. 

Bien évidemment le crime sera résolu, mais la solution compte finalement moins que cette peinture de ce Paris fin de siècle, de cette Tour Eiffel inaboutie, de cette lutte entre Spirites et Scientistes.

Alors oui la Tour Eiffel est maintenant achevée mais... Je ne sais pas... Elle avait quand même de la gueule sans ses étages supérieurs.

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