" Il est trop tôt pour se tourmenter, Balthazar.
- Trop tôt pour se tourmenter ? Pourtant, si ce qu'on dit de lui est vrai... C'est le diable en personne qui pénètre en ces murs."
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Je débuterais ce post, une fois n'est pas costume, par une anecdote personnelle.
En plein milieu d'une partie de Trivial Pursuit acharnée, mon BBF tomba sur la question suivante en Histoire : qui était le maire du 18ème arrondissement de Paris pendant la Commune ?
Plus loin dans la partie, une question de la catégorie Sciences et Natures : Combien d'yeux possède une chauve-souris ?
Comment dire ..?
Vous ne la sentez pas..?
Cette légère dichotomie. Entre retrouver le maire d'un arrondissement de Paris pendant la Commune de Paris (Georges Clémenceau) et les yeux de la muse de Bruce Wayne (cherchez pas... Deux. Il n'y a pas de piège), entre la culture G classique et la culture scientifique...
Vous pouvez citer plus de deux éléments de la table du même nom ? Déjà... Un c'est pas facile ! me dit-on du fond de la salle.
Alors certes, la France est un pays littéraire... Mouais...
Je crois surtout que la science n'a pas bonne réputation. L'autre jour, matant paresseusement une bouse cinémadolescentographe (DIVERGENTE, Han ! l'hallu ! ... Pardon), comme de par rasoir, les grands méchants de l'histoire sont les érudits. Ah oui... Tiens... Curieux...
Faite le test et vous constaterez que les scientifiques, entre dents en avant, mégalomanie en bandoulière et une empathie proche du bulot, ont rarement le beau rôle.
Bah, parfois, faut bien l'avouer, le cherchent un peu...
Au début du XIIIe siècle, Hannibal Qassim El Battouti, un éminent savant arabe, débarque dans les Pouilles à Castel del Monte, refuge d'érudits en tout genre.
Accompagné de sa fille Houdê, paralysée, et de El Ghoul, son serviteur masqué, il a dans ses bagages une invention extraordinaire.
Pour obtenir la protection de Frédéric II et continuer ses recherches, il lui faudra retrouver une formule chimique disparue et lutter contre les forces ennemies liguées contre lui.
Hannibal Qassim El Battouti a l'humilité d'un Sarkozy culminant à 1m80. Imaginez un peu...
Le problème est qu'il n'est ni sculpteur, ni aristocrate, ni mollah ni abbé, il est homme de science. Et un homme de science c'est comme une crêpe ratant la poêle, ça s'écrase !
Ayant dû fuir son pays sous la contrainte, harcelé par les hommes de foi du cru, sa femme ayant péri dans des circonstances obscures, sa fille ayant perdu l'usage de ses membres (comment ? pourquoi ?) et son serviteur enserré dans une armure faisant irrésistiblement penser à un scaphandrier ; Hannibal trouve refuge dans une édifice voué à la Connaissance.
Un havre, un refuge, où, entouré de ses pairs, Hannibal va pouvoir poursuivre son oeuvre et la soumettre au Stupor Mundi, l'empereur des Romains, Frédéric II.
Curieux personnage que ce Fred le second, en conflit ouvert avec le pape qui le surnommait l’Antéchrist, il fut excommunié deux fois ! Durant son règne, Fredo fit preuve d'une ouverture d'esprit rare pour l'époque et l'idée (fictive) d'une forteresse dédiée à la science et aux arts n'est pas si extravagante.
Et dans ces coursives lugubres, ses pierres froides et ses recoins sombres, Hannibal va devoir faire face à une guérilla de ses soi-disant amis et soutiens qui ne comprennent pas la raison de son invention (dont je dirais mot), son dessein, comme quoi les œillères ne sont pas qu'affaire de missel.
Un havre, un refuge, où, entouré de ses pairs, Hannibal va pouvoir poursuivre son oeuvre et la soumettre au Stupor Mundi, l'empereur des Romains, Frédéric II.
Curieux personnage que ce Fred le second, en conflit ouvert avec le pape qui le surnommait l’Antéchrist, il fut excommunié deux fois ! Durant son règne, Fredo fit preuve d'une ouverture d'esprit rare pour l'époque et l'idée (fictive) d'une forteresse dédiée à la science et aux arts n'est pas si extravagante.
Et dans ces coursives lugubres, ses pierres froides et ses recoins sombres, Hannibal va devoir faire face à une guérilla de ses soi-disant amis et soutiens qui ne comprennent pas la raison de son invention (dont je dirais mot), son dessein, comme quoi les œillères ne sont pas qu'affaire de missel.
S'appuyant sur un trait d'une grande économie, presque figuratif...
... Nejib déploie une fresque ambitieuse, baignant dans une ambiance Umberto Ecoienne, installant un vrai suspense et brassant un grand nombre de thématiques : le pouvoir de l'inconscient, les ravages du fanatisme, la démesure vaine d'un orgueil aveugle etc. Et presque du Steampunk quand on y songe, en ce sens où STUPOR MUNDI parle d'une invention (voire d'un concept) en avance de plusieurs siècles sur le déroulé officiel, invention qui débouchera sur l'une des plus fameuses mystification qui soit.
En nos temps ou l'obscurantisme est brandi comme la Réponse globale et définitive, cette excellente BD est une utile piqûre de rappel : clergé et progrès vont rarement ensemble.
Alors, oh que oui, la Science n'est pas exempte de reproches et de dérives bien bien dégueulasses mais quand on voit ce qu'Hannibal avait à offrir au monde...
...
...
Merdum !
Y a pas photo !
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