dimanche 15 mai 2016


Coucou les aminches.
Nous vivons dans un monde "Américanisé". Tels les lointains ressortissants du défunt Empire Romain, notre hubris culturel se définit souvent en opposition au soft power du mâle Alpha.

Pourquoi nous faire la guerre ? Puisqu'ils nous bourrent le gnou de séries, de films et tout un arsenal idéologique "prêt à mâcher". Ne vous trompez pas les filles, je suis le premier à gober le tout, faisant glisser le bouzin d'une rasade de Coca. 

Qu'on le veuille ou non, difficile de nier le réel savoir faire des Américains. 

Alors ? Jalou(x)ses ?


Certes non. 

Ils ont le Sud. 

Poisseux, marécageux, humide. 

Et les Redneck qui vont avec.

Le Sud, le vrai. Là où la consanguinité incontrôlée diffuse ses ravages. Où un abruti, soucieux d'un perfectionnisme radical, est un GROS abruti, sans espoir d'une étincelle salvatrice...

Tel est le monde de Fatchakulla :

Pas de quartier à Fatchakulla! Ça dépiaute sec, on étripe à tout va au détour des chemins sous la lune. Des marécages montent d'étranges ronronnements généralement suivis de découvertes macabres. 

Du plus fieffé salaud du canton à d'autres proies plus délicates (quoique!), les victimes s'accumulent au fur et à mesure qu'un être mystérieux les lacère, les mange puis les éparpille aux quatre vents. Une tête par-ci, un bout de bras par-là... 

Fatchakulla, jusque-là connu pour ses dégénérés consanguins et ses alligators, s'est trouvé une autre spécialité. Les habitants crèvent de trouille. On parle de fantômes et d'esprits et tout le monde semble pouvoir y passer. 

Même la grosse Flozetta s'est fait bouffer!...

On dirait le Sud comme chantait Nino. Mais un Sud où tout le monde serait cousin, où les mots de plus de trois syllabes sont encore plus rares qu'une semaine parlementaire sans 49.3.

Ned Crabb n'est pas adepte de demies mesures et nous balance un livre tout d'une pièce, peuplés de clichés (?) ambulants, réjouissante anthologie de personnages délicieusement débiles. 

Où le fin limier du coin a pour lui d'être un peu moins entartré de la cafetière que ses congénères. Lui, dont le fait d'arme est d'avoir prouvé que que c'était un Indien dégénéré congénital qui avait bouffé un Chihuahua et non un alligator glouton.

L'auteur nous amuse, dans un style limpide, farfelu voire poétique : 

"Arlis s'envoya la dernière huître de la quatrième douzaine, siffla une bière, rota longuement et se pencha légèrement à gauche pour laisser s'échapper un pet discret.
- Bordel de chiotte, dit-il tristement, Flozetta, c'était quand même le plus beau cul de la région. (Il soupesa un moment son affirmation.) Enfin... Disons que c'était le plus disponible."

Imparable. 

Ned Crabbe nous entraîne dans sa bringue démentielle. 

Peu nous importe rapidement de savoir qui bouffe les habitants de Fatchakulla, et c'est tant mieux, tant la révélation finale est d'un je m'en foutisme intégral !

Sur les anciennes terres du général Lee, Ned Crabb assène vigoureusement que dans Confédérés, ce qui compte, ce n'est pas fédérés !

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