dimanche 22 novembre 2015


Coucou les aminches...

Une crainte m'avait saisi à la fin du season final de la saison 2 de TRUE DETECTIVE aussi palpitant que l'inventaire d'un grossiste de vis à bords plats. 

Les anthologies -les one-shot, une saison = une histoire bouclée- sont elles condamnées à nous décevoir après une première saison d'exception ?

FARGO 1 était une splendide réussite, plus qu'un hommage au film des frères Coen, une oeuvre en soi. Le chapitre 2 allait il répéter la dégringolade Trudetectivienne ?

Après 5 épisodes promptement avalés tous dru, foutre non !

1979, 

Minnesota. 

A la suite d'une tuerie dans un restaurant, le destin de plusieurs personnages s'entrecroise : Lou Solverson, un policier et son supérieur Hank Larsson; Peggy et Ed Blomquist, un couple sans histoire jusqu'ici; ou encore la famille mafieuse locale des Gerhardt.

Tout d'abord, le show runner Noah Hawley a scrupuleusement évité toutes les chausses trappes dans lesquelles celui de TD a sauté à pieds joints, mains liés et tête en avant Guiguamp !

Ainsi, plutôt que tout réinventer, Noah Hawley a creusé l'histoire de la série, revenant sur les prémisses de la saison 1, esquissées subtilement lors de ce premier opus.

Ensuite, plutôt que se passer du réal qui avait fait un boulot de première bourre, il a reconduit la même équipe et cela se voit : une mise en scène toujours inventive, bourrée d'idées ras la timbale et d'une grande fluidité. 

Et quelle direction d'acteurs !

Tout le cast, fort touffu, est admirablement campé. 

De Patrick Wilson...


... Impeccable dans le rôle du shérif de Province Lou Soverson,  couillu et sensible, père de Molly héroïne de la première saison.

A Kirsten Dunst...


... Parfaite en coiffeuse frustrée, insatisfaite, catalyseur involontaire de l’Apocalypse qui s'annonce. Actrice que je trouvais un brin crispante jusque là mais qui est vraiment juste dans ce rôle un brin casse gueule.

Sans oublier son époux, cause principale de son insatisfaction chronique... 


Lui itou, au diapason, de son personnage de boucher qui n'aspire qu'à une vie simple, pavillon cosy, enfants sages et retriever poilu.

Mais FARGO, c'est également des Méchants savoureux, de première catégorie, après l'impérial Billy Bob Thronton, nous avons Mike Milligan et les frères Kitchen : 


Les deux fragins ne décochent pas un mot mais Bookem Woodbine (qui a joué dans de nombreuses bousasses) parle pour trois, dans un langage châtié et roublard. Excellent !

Je stoppe là mon panégyrique et c'est bien injuste envers les autres personnages et acteurs les incarnant. Tout le monde joue sa note à la perfection, pile dans le bon tempo et s'insérant parfaitement dans l'harmonie chorale. 

L'orchestre joue sa partition au service de l'histoire. L'intrigue, comme toujours, monte en tension et on se régale de la confrontation inévitable, de la conflagration cataclysmique incontournable. Parsemé ça et là, de traits d'humour noir géniaux, FARGO 2 confirme son statut de petit bijou incontournable. 

La série, mine de rien, affine sa propre mythologie et efface progressivement le film originel.

Ce n'est pas un mince exploit !!

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