Coucou les filles.
Il est des séries comme de la musique. Si tu veux minimiser les risques, choisis l'Angleterre.
Les nouveautés de ce début de rentrée (pour celles que j'ai vues) sont au pire navrantes (SCORPION, FOREVER...) au mieux décevantes (GOTHAM).
Alors il arrive que l'on s'accroche en attendant un décollage hypothétique (et la suite de CONSTANTINE). GOTHAM encore, je n'arrive pas à me résigner face à l'attente suscitée et le sujet en or irrémédiablement changé en plomb moisi.
D'autres séries n'ont pas ce problème. Elles vous happent d'entrée et se déploient majestueusement.
Cette série retrace l'épopée d'une famille de gangsters de Birmingham. Elle est basée sur l'histoire du gang des Peaky Blinders qui a réellement existé juste après la Première Guerre mondiale.
Leur nom vient du fait que ces derniers avaient pour habitude de cacher des lames de rasoir dans la visière (Peak en anglais) de leur casquette.
Ce groupe, dirigé par l'ambitieux et très dangereux Tommy Shelby, attire l'attention de l'Inspecteur en Chef Chester Campbell, un détective de la Police royale irlandaise, qui a été envoyé de Belfast pour nettoyer la ville de tous ses criminels.
Bon par où commencer ?
PEAKY BLINDERS n'est pas à proprement parler une nouveauté. La saison 2 vient de débuter à la BBC. J'avoue qu'elle m'avait échappée, mais je rattrape mon retard en essayant de contrôler ma gourmandise pour faire durer le plaisir.
Foutue série !
Le mix parfait entre le fond et la forme. La reconstitution est aux petits fours. Tout y est de l'Angleterre du début de siècle, véritable chaudron qui ne demande qu'à péter et bien ! Entre l'IRA, les grèves à répétition et les gangs, Birmingham, où se passe la majeure partie de l'intrigue, est une pétaudière bien crade.
Le scénario, sans personnage secondaire laissé à l'abandon, est une merveille de précision, de surprise, de violence contenue jamais gratuite ou complaisante qui fait la part belle à ses personnages.
Thomas Philby le frère cadet, celui qui dirige de facto les Peaky Blinders. Magistralement interprété par Cilian Murphy, échappé de chez Nolan ou Ken Loach. Il a un petit côté Al Pacino du Parrain, impassible et cérébral mais l'impétuosité bouillonnant juste sous l'épiderme. Il se trimbale aussi un bon traumatisme suite à son expérience de la guerre dans les tranchées. Et oui on est juste après la Der des der.
L'ami Cilian est plutôt bien entouré tout le casting est impeccable, du roulement d'épaules à l'accent prolo, on dirait parfois qu'il mange des cailloux tout en parlant. C'est une série à voir en VO, absolument. Un qui ne parle pas prolétaire c'est l'inspecteur chef Campbell :
Débarqué tout droit de Belfast où il a ramené un calme provisoire dans une mer de sang. Il arrive à Birmingham pour faire de même mais il va se heurter à Tommy Shelby. Sam Neil, bah que dire, il est très très bon dans ce flic de la vieille école, rongé par la honte de n'avoir pas combattu les Allemands, la culpabilité du planqué qui en rajoute de fait dans le patriotisme coup de menton. Il est en mission Campbell.
D'une intelligence tactique indéniable, il va infiltrer un agent de terrain dans l'organisation des Peaky Blinders :
Annabelle Wallis aka Grace Burgess. Chargée de se rapprocher de Tommy Shelby (jusqu'à quel point ?), elle est le charme personnifié mais à qui vaut mieux pas la faire à l'envers passqu'elle te remet à l'endroit vit'fait. Très beau rôle, ambigu, mystérieux, incarné tout en subtilité par cette (belle) actrice que je ne connaissais point.
Et tout cela est superbement mis en scène, PEAKY BLINDERS est une série stylisée qui réussit l'exploit à ne pas trop l'être. L'équilibre est parfait entre le fond et la forme. Ce qu' UTOPIA, par exemple, n'arrivait pas à maintenir dans la saison 1 où la photo et les mouvements de caméras masquaient (très bien cela dit) une histoire de plus en plus bancale.
En outre la BO, les aminches, la BO...
Ça déchire sa mother et tout l’arbre généalogique. Tout d'abord le générique est accompagné par le merveilleux Red Right Hand de Nick Cave and the Seeds (déjà habilement utilisé dans le premier SCREAM).
Et l'utilisation de ce rock anglais (White Stripes itou par exemple) se fond dans les scènes sans que cela semble artificiel (à l'inverse de la folk qui fait tache dans HELL ON WHEELS).
Non il n'y a pas à dire, m'ont encore percuté ces Angliches. La saison 2 laisse présager de grands moments surtout que Tom Hardy est annoncé au casting.
C'est lui sous le masque. |
Depuis THE KNICK, je n'avais pas été scotché comme ça !
>>> Depuis THE KNICK, je n'avais pas été scotché comme ça !
RépondreSupprimerAlors, oui, forcément, dit comme ça, ça donne envie...
J'la colle dans le fond d'mon escarcelle des séries à voir, celle-là.
Sinon, mon amimacounichou, j'vois qu'mon scepticisme pour Gotham a fini par te gagner... J'm'en doutais un peu. Par comparaison, Arrow, the Flash et Marvel Agent of Shield, j'sais bien que ce n'est pas ta tasse de thé, m'enfin, la triplette super-héroïque est sans doute moins ambitieuse que Gotham mais se laisse regarder, elle.
Sinon, ton enthousiasme pour Hannibal a fini par me gagner, j'ai donc mis de coté tous mes a-priori et bien m'en a pris, puisque Babal, comme tu aimes à l'appeler, est bien agréable à regarder, même si ça traine en longueur par moment et que "l'empathie" de Will Graham a bon dos pour les raccourcis plus que rapides de déduction... Et quel plaisir de revoir Scully, dans un rôle qui lui va bien.
On s'voit vendredi, parait... La bise, donc. [;)]
Coucou naminonyme. j'suis content que tu tentes l'aventure babal. Il faut parfois s'accorcher un brin et passer quelques épisodes verbeux mais après ça décolle !
SupprimerQuant à Gotham, l'épisode avec mister balloon et ses ballons météos fut un calvaire, une vraie souffrance. il manque de tout dans cette série, profondeur, scénario, rythme. Juste que je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'ils aient gâché un tel potentiel...
je ne sais si tu as lu le comics LES PATIENTS D'ARKHAM mais je te l'amène ce vendredi au cas où, très sympa. Et je te ramène les Sandman, sauf les deux derniers que je n'ai point encore lu.
La biz !