jeudi 25 septembre 2014



Que donnerait la rencontre de Bugs Bunny et son "Quoi de neuf Docteur ...












... Et notre ami bondissant Skippy ?

  




'Tin de question proprement vertigineuse !!

Le petit garçon de SHINING, Danny Torrence, a bien grandi. Il a toujours le Don, voir les morts et autres pouvoirs télépathiques. Malgré sa promesse de ne pas sombrer dans l'alcoolisme comme son père, Danny boit comme un trou sans fond pour étouffer les voix qui lui ronge le cortex.
Mais Danny est un mec bien . Il va lutter contre son addiction et mener un combat acharné. Une fois sobre, il devient  un infirmier dans un hospice pour personnes âgées et les aider à "passer" en douceur et acquiert ainsi le surnom de "Docteur Sleep".
Peu après il rencontre Abra, fillette détentrice elle aussi du Don qui est pourchassé par une bande de vampire psychique immortels qui se nourrissent de l'énergie mentale des enfants telles qu'Abra. Une autre lutte, dantesque, commence pour Danny...


Retour de sa majesté en majesté les aminches ? Stephen est-il toujours le King ?

Après 22/11/63 l'année dernière, un grand livre, le meilleur que j'ai lu en 2013, Steph' nous ressort un autre livre cette année. 

Comme Amélie Nothomb quoi, sauf qu'elle nous pond un livrounet, aux lignes bien aérées, avec une marge bien conséquente et des paragraphes bien espacés pour atteindre péniblement les 180 pages.

Kingounet lui c'est un bon gros pavé de 800 pages bien saignantes et goulues. 

Chacun son truc, le soufflé de riz sans saveur où le steak ventru...

Bon je n'ai pas (trop) lu Nothomb mais il n'est venu à l'idée de personne (à ma connaissance) de se dire : 

"Tiens qu'est donc devenu le héros de l'un de ses précédents livres ? Mais si là... Le mec... Tu sais... Hein ? On s'en fout ?... Ha ben oui en fait on s'en fout..."

L'avantage de King, c'est qu'il y a une mythologie Kingienne, il pourrait nous ressortir Roland de LA TOUR SOMBRE par exemple. Ainsi dans 22/11/63 le narrateur s'en va à Derry, ville où le clown de ÇA a dégoûté du cirque toute une génération... C'est bien simple, si je vois un mec qui chausse du 72 je pars en courant.

Ici King revient sur l'un de ses premiers romans et l'un des plus fameux SHINING et nous montre un Dany Torrence (5 ans dans SHINING) adulte et passablement bousillé.

Dans DOCTEUR SLEEP, King va nous resservir ses thèmes favoris. L'alcoolisme, tout d'abord. King est un alcoolique, abstinent certes, mais alcoolique. Les membres des Alcooliques Anonymes, même s'ils n'ont pas bu une goutte depuis 20 ans commencent toujours leurs sermons par la sempiternelle "Je m'appelle Truc et je suis alcoolique".

King est alcoolique donc. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui dans son essai et dans un formidable doc sur Arte. Bref il sait de quoi il parle. Quand il nous décrit les affres de la gueule de bois, du manque, c'est foutrement glaçant. Certains romans font la part belle à l'alcoolisme "mondain", rien de cela chez DOCTEUR SLEEP, ce sont cuvette de chiotte mouchetée et vomi sur le lino. 

En outre, l'alcoolique est un salopard de première catégorie et est prêt à tout pour assurer sa pinte, Danny Torrence va toucher le fond et se créer un petit nid peinard dans la vase. 

Et alors une gentillesse, une preuve d’humanité, une parole aimable... Comme souvent chez King c'est un détail, un presque rien qui va sauver Danny, King est très fort pour cela, ses petites attentions, cette chaleur humaine en évitant soigneusement le pathos et le sirupeux. 

Puis l'enfance bien sûr et l'adolescence. King est un écrivain merveilleux quand à ce qui touche la jeunesse, petite, pré et ado. Abra sa jeune héroïne est d'abord une enfant adorable et une ado délicieuse. Un poil trop ? King est aussi un écrivain de fantastique, il peut bien lâcher la bride à l'imaginaire. 

Mais le plus réussi à mon sens dans cet opus Kingien, ce sont les méchants, ces vampires psychiques qui se repaissent de l’énergie mentale de jeunes enfants doués de capacités hors normes... Monstrueux certes mais plus nuancés que d'habitude, voire par moments touchants, de brefs moments mais quand même... Voir ces papys et mamies, pour certains, traverser les Etats Unis en camping car, bob sur la tête, short hawaïen et mollets trop maigres est une vision pour le moins inhabituelle du Mal

Bref Papy King nous sort encore un livre magistral, pas tout à fait de l'ampleur de 22/11/63 mais qui s'inscrit parfaitement dans ses meilleures œuvres.

Le King reste le roi.

Encore.

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