As-tu déjà remis en cause ta réalité ?
Bien le bonjour les filles.
Bon. HBO est sur les jantes. Les soucis s’amoncellent. Leur série phare VYNYL qui devait tout déchirer a été annulée au bout de la première saison. TRUE DETECTIVE a floppé magistralement sa deuxième saison et sérieusement compromis une poursuite de l'anthologie.
Netflix taille des soupières taille XXL en enchaînant les séries addictives, bien foutues. Même Amazon s'y met, sans déconner...
En plus, GOT s'arrête bientôt.
Il nous faut un hit ! Il nous faut un hit ! Entends-t-on brailler les actionnaires inquiets.
Tout en conservant le cahier des charges. Un hit certes mais de qualité hein ! On ne mouline pas de la bouse en recyclant des vieilleries comme MAC GYVER (misère... J'y reviendrai. Cela me soulagera...), on est sur HBO nom d'une crêpe au flanc !
Alors ?
Ce hit ?
Connaissez la différence entre HBO et une chaîne du réseau principal américain ? Entre une chaîne du câble et un mastodonte télévisuel ?
Et bien l'une de ces différences est que HBO peut remaker à toute blinde sans trahir et même en haussant la qualité de l'original, alors que les autres alignent les crottes sans rougir.
Autant vous le dire d'emblée, le pilote de WESTWORLD est une éclatante réussite.
Le générique déjà :
D'une beauté clinique, glaçante et envoûtante.
Un piano entêtant. habituez vous au piano les aminches car WESTWOLD recycle des morceaux rock (Radiohead, Soundgarden etc...) façon western, le plus souvent au piano mécanique désaccordé de saloon. Idée futée qui rythme un pilote haletant et ambitieux.
Sur la forme, HBO n'est pas la banquise. On n'est pas chez les pingouins. Drivée par Jonathan Nolan (le frère de l'autre) et JJ Abrams, la mise en scène frôle la perfection formelle, une caméra ample et soyeuse, soutenue par un cast de haute volée.
Gros gros casting, une palanquée de stars, notamment
Anthony Hopkins dans le rôle du vieux sage ambigu, dieu tutélaire, créateur des androïdes peuplant WestWorld. Il a une façon bien à lui de pencher la tête, les yeux légèrement vitreux, la bouche entrouverte, et ce sans passer pour l'abruti du coin. Au contraire, il exsude une grande intelligence, malsaine peut-être, grande surement.
On le sent qu'il kiffe le Toto. Il kiffe de pouvoir tirer sur les fils de ses marionnettes au silicium.
On le sent qu'il kiffe le Toto. Il kiffe de pouvoir tirer sur les fils de ses marionnettes au silicium.
Un mot sur ces "hôtes" stupéfiants de réalisme, avec des gestes parfois infinitésimalement saccadés, presque subliminaux, on en est presque à les voir du coin de l’œil ces légers bugs, à croire qu'on les a rêvés. Bluffant.
Hopkins est donc remarquablement à l'aise, dans un rôle qu'il a souvent joué et qu'il connait par cœur. Ce n'est pas le seul valeureux ancien à se glisser impeccablement dans la série.
Ed Harris interprète une espèce de salopard de la pire espèce et il le fait avec une aisance qui met les nerfs en pelote. Jouant un visiteur de Westworld, un habitué des lieux apparemment, il est à la recherche d'un niveau caché, un hypothétique pan secret du parc d'attraction.
Il dézingue, il viole, sans prendre la peine de faire semblant. Open bar pour un sociopathe décomplexé. En toute impunité et sans courir le moindre risque, pour l'instant.
Et c'est là que WESTWORLD illustre la parfaite adéquation entre la forme et le fond. WESTWORLD brasse une fournée d'enjeux, de questions quasi existentielles.
Le film originel de Michael Crichton, à la fin des années 1970, posait déjà la problématique de l'humaine condition.
Sont ce nos organes internes et le sang qui coule dans nos veines qui font de nous des êtres humains. Ou nos actes. Un mec qui flingue à tout va, pille, saccage et viole, mérite-t-il le qualificatif d'humain du seul fait de son intestin grêle ?
Certes, il ne s'attaque qu'à des créatures synthétiques, d'un réalisme flippant et déconcertant. Ne s'autorise-t-il pas à laisser libre cours à son moi réel ? Sous le couvert de ne s'attaquer qu'à des machines, en ne risquant rien car les hôtes de Westworld ne peuvent riposter et lever la main sur un être vivant. Serait-ce une mouche...
WESTWORLD est certes une série sur la réalité et la perception qu'on en a mais c'est aussi (et surtout ?) une série sur l'impunité. Est-ce le glaive de la loi qui nous empêche de commettre toutes sortes d'exactions ou notre conscience ?
Et si certains cyborgs semblent bien plus civilisés que les visiteurs du parc, c'est qu'ils se conforment à leur programmation.
Hop, rajoutons le libre arbitre et gageons que cette programmation va connaitre quelques coudes dans le pâté numérique.
Cela a déjà commencé.
Impeccablement jouée, d'une richesse narrative déjà bien installée dans ce pilote, WESTWORLD est (très) très prometteuse.
Et une série qui illustre une fusillade en réorchestrant magistralement le PAINT IT BLACK des Stones a vraiment tout pour me plaire.
Hopkins est donc remarquablement à l'aise, dans un rôle qu'il a souvent joué et qu'il connait par cœur. Ce n'est pas le seul valeureux ancien à se glisser impeccablement dans la série.
Ed Harris interprète une espèce de salopard de la pire espèce et il le fait avec une aisance qui met les nerfs en pelote. Jouant un visiteur de Westworld, un habitué des lieux apparemment, il est à la recherche d'un niveau caché, un hypothétique pan secret du parc d'attraction.
Il dézingue, il viole, sans prendre la peine de faire semblant. Open bar pour un sociopathe décomplexé. En toute impunité et sans courir le moindre risque, pour l'instant.
Et c'est là que WESTWORLD illustre la parfaite adéquation entre la forme et le fond. WESTWORLD brasse une fournée d'enjeux, de questions quasi existentielles.
Le film originel de Michael Crichton, à la fin des années 1970, posait déjà la problématique de l'humaine condition.
Sont ce nos organes internes et le sang qui coule dans nos veines qui font de nous des êtres humains. Ou nos actes. Un mec qui flingue à tout va, pille, saccage et viole, mérite-t-il le qualificatif d'humain du seul fait de son intestin grêle ?
Certes, il ne s'attaque qu'à des créatures synthétiques, d'un réalisme flippant et déconcertant. Ne s'autorise-t-il pas à laisser libre cours à son moi réel ? Sous le couvert de ne s'attaquer qu'à des machines, en ne risquant rien car les hôtes de Westworld ne peuvent riposter et lever la main sur un être vivant. Serait-ce une mouche...
WESTWORLD est certes une série sur la réalité et la perception qu'on en a mais c'est aussi (et surtout ?) une série sur l'impunité. Est-ce le glaive de la loi qui nous empêche de commettre toutes sortes d'exactions ou notre conscience ?
Et si certains cyborgs semblent bien plus civilisés que les visiteurs du parc, c'est qu'ils se conforment à leur programmation.
Hop, rajoutons le libre arbitre et gageons que cette programmation va connaitre quelques coudes dans le pâté numérique.
Cela a déjà commencé.
Impeccablement jouée, d'une richesse narrative déjà bien installée dans ce pilote, WESTWORLD est (très) très prometteuse.
Et une série qui illustre une fusillade en réorchestrant magistralement le PAINT IT BLACK des Stones a vraiment tout pour me plaire.
Haha je lisais ton article, la partie sur le "recyclage des morceaux rock (Radiohead, Soundgarden etc...) façon western" et je me disais que j'étais d'accord avec toi et que j'avais tout particulièrement surkiffé la version de "Paint it Black" en mode massacre, et puis je suis arrivée au bout de l'article et... ben merci pour le lien, donc ! :)
RépondreSupprimerIl n'y pas de quoi Lili. L'épisode 2 est somptueux, elle déboite cette série !
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