mercredi 25 novembre 2015


"Choisis une carte Clafoutine. C'est bon, regarde la bien sans me la montrer et remet là dans le paquet. Mélange le toi même. 
...
- voilà je coupe en deux, j'invoque le grand Schoubidoubidouah ! C'est ta carte Clafoutine ? le deux de coeur ?
- Non
- Non...Ah aha. Ahem. Bon regarde cette pièce de monnaie, fixe la bien et hoooooooooop disparue ! 
- Pas vraiment. Elle est dans votre manche; Ah ben non, vous venez de la faire tomber sur le parquet.
- Huhu..."

Bon les filles. La magie c'est comme tout le reste, il vaut mieux s'adresser à des professionnels.

San Francisco. 1923. Le président des Etats-Unis Warren G Harding se confie en coulisses à l'illusionniste Carter le Grand : " Que feriez-vous si vous aviez connaissance d'un terrible secret qui risque de plonger le pays dans le chaos ? "

Le secret, Charles Carter lui doit sa subsistance et sa gloire. 

Soir après soir, il émerveille les foules des années folles, friandes de sensations fortes. Les artistes du music-hall rivalisent à cette époque d'audace et d'ingéniosité dans le vain espoir de repousser les mirages d'Hollywood. 


À ce jeu-là, tous les coups sont permis : effets de miroirs insensés, séances de spiritisme, lévitations électriques, voiles et écrans de fumée, éléphants qui se volatilisent, duels contre le Diable lui-même...


Mais du jour au lendemain, Carter, idole de l'Amérique de l'entre-deux-guerres, devient le principal suspect d'une affaire d'Etat : le Président trépasse mystérieusement dans sa chambre d'hôtel deux heures après avoir participé avec lui à un numéro rocambolesque. 

Les rumeurs vont bon train, la presse se perd en conjectures et le Service secret est aux abois : le génie du trompe-l'œil a-t-il précipité la fin du locataire de la Maison-Blanche, époux volage et filou notoire ?

Si vous me permettez une légère anecdote familiale les aminches : ma mère déteste la magie. Ne pas comprendre le truc l'exaspère, elle se sent flouée. Je ne tiens de ma môman en ce domaine. J'aime bien la magie, la prestidigitation.

Mais je me vois mal m'enquiller un spectacle

En fait c'est comme les échecs. J'aime plus ce qui tourne autour de l’échiquier  ses enjeux, ses champions que le jeu en lui même. la magie c'est pareil. Je préfère tourner autour que  réellement me la coltiner. 

C'est pourquoi, j'ai beaucoup aimé le livre de Glen David Gold, biographie romancée d'un magicien ayant réellement existé : 



Carter le grand, pile en plein age d'or. le grand siècle de la magie. avant que les écrans ne cannibalisent le quidam et le détournent des cirques et spectacles. 

La bonne idée de Gold fut de ne pas se confronter au grand mamamouchi de la magie, le dieu tutélaire incontournable : 



Le magnifique Houdini. 

Il préfère opter pour un personnage plus obscur. Toutes proportions gardées , Carter fut une star en son temps. Il fut même le premier magicien international, enchaînant les tournées mondiales comme un groupe de vieux rockeurs sur le retour.

Mais carter n'a pas laissé une trace indélébile dans les mémoires hors les mordus forcenés. Du coup, peut y aller à fond les paupiettes Glen et dérouler un récit férocement romanesque. 

Il multiplie les thèmes l'ami Gold et ce qui commence comme un thriller historique se poursuit en un récit initiatique pour se finir sur un tempo d'enfer. 

CARTER CONTRE LE DIABLE est surtout le portrait saisissant d'un monde aujourd'hui révolu, ces spectacles itinérants, cheminant de villes en villes pour amuser, faire frémir et éberluer le passant. 

Et ce fameux age d'or. Les magiciens remplissaient des salles et proposaient des numéros époustouflants. Rassurez vous ou déplorez le mais quasiment aucuns truc ne vous sera dévoilé dans ce bouquin. 

Par tronque, vous vous attacherez à ce magicien vieillissant, doutant de lui même,  guère épargné par les travers tragiques mais s'acharnant encore et encore à ébaudir le badaud,  le surprendre et lui faire oublier un temps le turbin, les aléas et les misères quotidiennes. 

Vous saurez de quoi il retourne, vous saurez ce fameux secret? Je vous parie que pour l'écrasante majorité d'entre vous, vous possédez ce secret, il est dans vos foyers. 

très bon livre vraiment qui patine pit-être un peu à l'allumage mais accélère ensuite le tempo et nous propose une folle sarabande où tout n'est pas qu'illusion mais quand même...

LE DIABLE CONTRE CARTER nous parle d'un temps où la magie faisait rêver. 

Ce n'est plus la cas aujourd'hui : 


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