samedi 31 janvier 2015


Bien le bonjour les aminches. 

Si l'on révisait nos classiques hum... Proust et sa description sur 5 pages du moindre brin d'herbe. Tolkien sans les elfes. 

Zola, son humanisme en bandoulière et ses pages ras la timbale, sur papier bible, écrit en tout tout petit...

Stendhal et son sens du tempo, la lenteur du récit à son plus beau firmament...

Ca pensume pas mal les filles non ?

Il n'y a pas que du fastidieux dans les classiques, pas que des réminiscences d'analyse de texte. Le vieil Hugo et sa quête de justice, la vengeance de Dantes, les délires de Vian etc.

Mais si on veut la jouer confort, le plus sûr est encore de lever les voiles. 

Stevenson et Long John à la jambe pilon. Et Conrad itou. Joseph Conrad dont j'avais apprécié AU COEUR DES TÉNÈBRES  que vous connaissez sûrement. Mais si. Z'avez pas vu APOCALYPSE NOW ? Et bien voilà... Coppola a juste déplacé temporellement l'intrigue sinon tout y est. 

Et si vous voulez vous replonger dans l'originel sans vous lancer dans le livre, vous pouvez passer par la case cases colorées. 




« J’irai là. » rêve le jeune Charles Marlowe en pointant son doigt vers l’Afrique,loin de se douter qu’il s’y rendrait à l’âge de vingt ans. 

Missionné par une compagnie de commerce colonial pour retrouver un certain Kurtz, Marlowe s’embarque, plein d’illusions, dans ce voyage au Congo.

Une descente aux enfers...





Bonne BD qui de la Tamise au tumultueux Congo conserve la structure du roman de Conrad. 

Le recrutement de Marlow par la compagnie maritime qui va l'employer, la Société vaut le coup d'oeil. intermède kafkaïen, le lapin dans le trou d'Alice. très curieux. 

Le trait crayonnesque très Prattéo-Maltesien est fin et subtil : 


L'on va ainsi suivre Marlow, jeune Anglais idéaliste qui va prendre en pleine tronche l’Afrique jadis idéalisée et maintenant terriblement réelle. L’esclavage  la chaleur, la sauvagerie... Surplombée par la figure mythique, obsessionnelle de Kurtz qui abdique toute "occidentalité" pour fantasmer un continent permettant toutes les brutalités, étanchant toutes les soifs de pouvoir...

Je me souviens d'un roman étouffant, parfois vertigineux. La BD n'atteint pas cette noirceur, mais elle sert intelligemment ce chef d'oeuvre et franchement c'est déjà quelque chose. 

Cependant les frontières Littérature et hommage Bédéesque sont explosées avec l'oeuvre suivante. 


On change de braquet les filles ! Que l'on ai lu le livre, vu le film de Houston (plutôt bon) ou pas, des images nous viennent instantanément. Le cachalot blanc fait partie du patrimoine mondial, ils nous appartient, un petit peu...

Chabouté s'attaque donc à un monument. j'ai lu MOBY DICK quand j'était minot, un fantastique bouquin, qui n'a pas volé son panthéon, j'vous le dis. Il faut une bonne dose d'inconscience pour vouloir bédéiser un tel monstre. Mais quelle réussite ! 

Magistrale ! 

Chabouté, dans des cases de toutes beauté retranscrit le temps, le grain, l'odeur d'une époque. Le courage totalement invraisemblable de ces hommes qui dans de maigres chaloupes affrontent des tonnes en furie. Le travail harassant, la sueur et la saleté... 

Et Achab, les enfants. Le fanatisme, l'entêtement incarné, une lutte anthropomorphée contre le mal, sa jambe emportée par la baleine blanche... Il veut sa revanche et il entraîne tout son équipage dans sa folie furieuse. 

Chabouté nous montre tout cela, dans des planches magnifiques, certaines sans paroles...


Quelques autres d'anthologie. 

Cette adaptation fait oeuvre de passeur et si vous ne lisez pas Melville laissez vous tenter par Chabouté, vous regarderez,  scruterez et reviendrez sur les planches. 

Sinon... il y a bien "Largo Winch wooshoote Madame Bovary" mais je le sens moins là...




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