Je pense, pour ma part, que c'est le style.
Mais qu'est ce qui fait un bon livre hum... Je crois que c'est un savant mélange des deux.
Enfin, un bon livre que j'arriverais à finir.
Par exemple l'un des chouchous de cette rentrée littéraire, un roman étranger qui agglomèrent les critiques louangeuses, m'ait pourtant tombé des mains.
Soit les aventures de Saul Karoo quinquagénaire bedonnant intégralement pathétique.
Un médiocre étincelant, superbe de médiocrité. Karoo est un mutilateur, il travaille à Hollywood et réécrit les scénarii, retravaille les scènes jusqu'à rendre les films méconnaissables mais plus rentables.
Saul est un lâche égocentrique, mauvais père, mauvais mari, mauvais homme.
C'est brillant KAROO.
Vraiment.
Les pensées et réflexions du personnage principales sont ciselées, les scènes comiques, malsaines se succèdent et je me disais souvent "'tin c'est foutrement bien écrit".
Je me suis accroché, croyez moi mais je me suis trouvé un moment à me dire "pourquoi je lis ce livre brillant, génial même par moment, exactement ?" .
Si je me pose cette question c'est mort. La vie est trop courte et ma liseuse bien trop ras la timbale pour que je persiste trop.
Tant pis je suis passé à côté.
Par tronche, un que je n'ai pas raté, tel un monster-truck lancé à toute blinde sur mes rétines ravies :
Dans un futur dangereusement proche (les prochaines échéances électorales ?), tout va pour le mieux dans notre Hexagone hexagonale.
De nouvelles résidences (des petites villes oui) sont construites comme des forteresses pour accueillir ses membres riches, cultivés et blancs. Pendant ce temps un sniper dézingue des Maghrébins sur les aires d'autoroute. Ça chie dans le ventilo !
C'est dans ce contexte que Patrick et sa femme ont un accident. Mortel concernant l'épouse. Le mari indemne assure qu'ils ont étés victime d'une agression, deux jeunes Arabes l'ont coursé en merco et ont tiré sur sa paisible Xantia...
Voila qui rajoute du bouzin dans les pales...
Mais Durantal, flic obèse, flaire que tout n'est pas si simple.
Voilà une parfaite conjonction d'un style et d'une histoire. L'une s'appuyant sur l'autre, l'un soulignant l'implacabilité de l'autre.
Je ne suis pas un grand lecteur de polar même si je suis sensible à ce genre littéraire. Je fus d'ailleurs un solide polardeux et j'en ai enquillé plus que ma part mais je suis enfant de l’atome et mes doigts cornent plus souvent des livres SF.
Mais ces deux genres ont un point commun, c'est que pour les meilleurs d'entre eux, ils décillent les paupières des lecteurs sur les failles nombreuses de notre monde à vivre tous ensemble yeah!
PUR est incontestablement l'un de ces romans sociaux qui flinguent mais non à tout va, on est dans la frappe (réellement) chirurgicale. L'écriture de Chainas est en effet distanciée, précise voire clinique pour décrire un monde possible, probable.
Les renvois à une actualité récente sont allusifs et quelque fois transparents :
"Un journaliste très médiatique, dont l'esprit frondeur ne dédaignait pas à l'occasion de s'exercer à l'usage polémique, jugea bon de rappeler qu'une femme était morte dans cette histoire et que la plupart des délinquants emprisonnés étaient noirs ou arabes Le tollé général des médias ne fit qu'ajouter à la confusion. Le silence des autres apporta la touche d'éloquence finale."
Les personnages sont magnifiquement campés et passablement amochés ou pervers. Mon préféré est le capitaine Durantal, formidable ogre obèse qui se suicide à coup de nourriture, qui lance des défis insensés à sa paroi stomacale, qui assiste, résigné et soulagé de sa prétendue impuissance, au dérèglement du décors ambiant.
Tout y passe, de la corruption d'une équipe municipale bien en place, de l'accointance bien comprise de cette dernière avec la milice fasciste indigène en passant par l'info continue privilégiant systématiquement la redite, le plus sonore ayant toujours raison, un argument simple sujet / verbe / complément est ce qu'il y a encore de mieux entre deux réclames.
Mais tout cela, presque en sourdine, toujours au service du déroulement. Nous ne sommes pas dans le pamphlet incantatoire ni dans l'étude sèche chiffres à l'appui mais dans un suspense policier minutieux, acéré, intelligent et prenant.
Si je me pose cette question c'est mort. La vie est trop courte et ma liseuse bien trop ras la timbale pour que je persiste trop.
Tant pis je suis passé à côté.
Par tronche, un que je n'ai pas raté, tel un monster-truck lancé à toute blinde sur mes rétines ravies :
Dans un futur dangereusement proche (les prochaines échéances électorales ?), tout va pour le mieux dans notre Hexagone hexagonale.
De nouvelles résidences (des petites villes oui) sont construites comme des forteresses pour accueillir ses membres riches, cultivés et blancs. Pendant ce temps un sniper dézingue des Maghrébins sur les aires d'autoroute. Ça chie dans le ventilo !
C'est dans ce contexte que Patrick et sa femme ont un accident. Mortel concernant l'épouse. Le mari indemne assure qu'ils ont étés victime d'une agression, deux jeunes Arabes l'ont coursé en merco et ont tiré sur sa paisible Xantia...
Voila qui rajoute du bouzin dans les pales...
Voilà une parfaite conjonction d'un style et d'une histoire. L'une s'appuyant sur l'autre, l'un soulignant l'implacabilité de l'autre.
Je ne suis pas un grand lecteur de polar même si je suis sensible à ce genre littéraire. Je fus d'ailleurs un solide polardeux et j'en ai enquillé plus que ma part mais je suis enfant de l’atome et mes doigts cornent plus souvent des livres SF.
Mais ces deux genres ont un point commun, c'est que pour les meilleurs d'entre eux, ils décillent les paupières des lecteurs sur les failles nombreuses de notre monde à vivre tous ensemble yeah!
PUR est incontestablement l'un de ces romans sociaux qui flinguent mais non à tout va, on est dans la frappe (réellement) chirurgicale. L'écriture de Chainas est en effet distanciée, précise voire clinique pour décrire un monde possible, probable.
Les renvois à une actualité récente sont allusifs et quelque fois transparents :
"Un journaliste très médiatique, dont l'esprit frondeur ne dédaignait pas à l'occasion de s'exercer à l'usage polémique, jugea bon de rappeler qu'une femme était morte dans cette histoire et que la plupart des délinquants emprisonnés étaient noirs ou arabes Le tollé général des médias ne fit qu'ajouter à la confusion. Le silence des autres apporta la touche d'éloquence finale."
Les personnages sont magnifiquement campés et passablement amochés ou pervers. Mon préféré est le capitaine Durantal, formidable ogre obèse qui se suicide à coup de nourriture, qui lance des défis insensés à sa paroi stomacale, qui assiste, résigné et soulagé de sa prétendue impuissance, au dérèglement du décors ambiant.
Tout y passe, de la corruption d'une équipe municipale bien en place, de l'accointance bien comprise de cette dernière avec la milice fasciste indigène en passant par l'info continue privilégiant systématiquement la redite, le plus sonore ayant toujours raison, un argument simple sujet / verbe / complément est ce qu'il y a encore de mieux entre deux réclames.
Mais tout cela, presque en sourdine, toujours au service du déroulement. Nous ne sommes pas dans le pamphlet incantatoire ni dans l'étude sèche chiffres à l'appui mais dans un suspense policier minutieux, acéré, intelligent et prenant.
Non vraiment un PUR bouquin ! Qui m'a souvent fait penser au mec qui tombe et qui se répète tel un mantra :
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