samedi 15 novembre 2014



Hello Dear. 

Après avoir constaté avec plaisir la plongée d'un de mes amis dans l’univers génialement revisité du Sherlock télévisuel de Steve Moffat, revenons à l’essentiel. 

A Holmes. 

Après avoir doctement disserté sur les multiples avatars de Holmes sur écran, voyons à quels délires peut se prêter le génial détective sur papier.

Et là il y matière. 

L'occupant du 22 bis s'est retrouvé à la retraite, confronté à Freud, en Inde, à Paris, contre des vampires et j'en passe. 

Mais je voudrais commencer ce chant d'amour par une pépite, sur lequel Holmes plane mais n'intervient pas directement dans le récit.

Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l'accès à l'hôtel Baker Street. Cet établissement, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d'une avalanche. 

Personne n'imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans la chambre froide reposent les cadavres de dix universitaires. Tous sont venus là, invités par l'éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes. 

Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devait désigner le titulaire de la toute première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. 

Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer... 

Voilà un livre bien loufoque, un "dix petits nègres" totalement déjanté. 

C'est là l'occasion de vous parler de la distinction entre Holmesiens et Holmesologues. 

Les Holmesiens, dont je suis, considère que Sherlock Holmes est un caractère littéraire fascinant. Les Holmeslogues eux savent que Holmes est réel, a vraiment existé et que Conan Doyle n'est que le récipiendaire des mémoires de Watson.

Les Holmesolgues sont donc bien cintrés et je suis bien convaincus qu'ils sont là, parmi nous... Qu'ils sont quelques uns à sourire d'un air entendu quand on mentionne la création littéraire de l'ami de Baker Street. Création littéraire,  bien sûr...

Tout le sel de l'ouvrage de Jean Marcel (sic) Erre tient dans ce postulat et son écriture vivifiante et roborative nous réserve quelques fous rires. 

Ah le rire, l'autre jour je comparais les critiques cinés (provenant d'un journal culturel ayant pignon sur rue) qui encensait THE BLUES BROTHERS et BREAKING THE WAVES. Il n'empêche, in fine, que le drame tragique triste est bien mieux noté que le musical patatesque.

La littérature n’échappe pas à ce distinguo entre tragique élévateur et rire bouffon sympa mais bon hein soyons sérieux. 

Bref...

Heu j'en étais où déjà...

Ah oui l'existence avérée de Holmes. L'ennui c'est que la vie, quelque soit son incarnation, de Holmes ne remonte pas à l'antiquité. Il ne peut se prévaloir d'une déperdition historique pour conforter une foi ardente. Les preuves de vie de Holmes n'existent pas. 

L’était où Holmes quand Jack l’Éventreur s’évertuait à disposer sur pavés les intestins   grêles de pauvres péripatéticiennes ? Jouait au violon ? Faisait une crapette ?

Lisez LE MYSTÈRE SHERLOCK et vous verrez quelles solutions apportent les participants au colloque mortel. Toutes plus farfelues les unes que les autres. 

En outre l'intrigue policière est bien fichue. Bon l'on voit arriver le twist final (après le twist intermédiaire) mais on passe un excellent moment.

En fait, LE MYSTÈRE SHERLOCK tourne autour et finalement le déclare, Holmes est bien plus intéressant que les enquêtes qu'il a à résoudre.

Je suis bien d'accord. 

C'est bien pour cela, à mon humble avis, qu'il est plongé dans de tourbillonnantes aventures, confronté à de grands personnages, voire carrément   issu d'un univers parallèle : 

Arthur Conan Doyle n'a pas inventé Sherlock Holmes. Celui-ci, ainsi que son compagnon Watson, vient d'un monde parallèle. Il est venu chercher le docteur de campagne pour qu'il soit son biographe officiel. Puis Doyle en a fait un personnage littéraire dans son propre monde.

Mais le "véritable" Sherlock Holmes est bien différent du détective conseil. Il vit à Londen, vision déformée du Londres victorien de Doyle, univers où les humains cohabitent sur Terre avec une race extraterrestre, les Worsh. Et ce n'est pas un détective, mais l'assassin royal, autorisé par la reine Epiphanie Ire à tuer selon son bon vouloir pour défendre la couronne.

Arthur Conan Doyle le verra affronter différents adversaires dont son ennemi de toujours, le docteur James Prétorius Moriarty, dans un monde où chacun cherche l'immortalité à sa façon.

Thomas Day est un (bon) écrivain de SF. Je conseille amicalement son LA VOIE DU SABRE sur un Japon Samouraïsé réinventé. Il récrit donc le mythe de Sherlock Holmes et il y va gaiement le garçon. Watson est un inventeur obèse homosexuel, Holmes est drogué (ok), marié (!!) et tueur implacable (voire sadique). 

Thomas fait preuve d'une belle inventivité, un brin foutraque, tous les aspects du livres ne se valent pas et certains pans de son nouvel univers sont un poil bancals mais l'ensemble est assez plaisant et quelques scènes sont quasiment du Tex Avery, et ce pauvre Conan Doyle totalement dépassé est touchant et hilarant. 

D'autre personnages s'invitent à la fiesta fantasmée de Thomas, Jack London est là, HG Wells itou et bien d'autres. 

Un beau compagnonnage, pour un livre assez chouette. 

Voilou...

Manque plus qu'un Sherlock sur la banquise...

Pingouinolock !
'Tin je tiens un truc là..!

2 commentaires :

  1. >>> Après avoir constaté avec plaisir la plongée d'un de mes amis dans l’univers génialement revisité du Sherlock télévisuel de Steve Moffat, [...]

    Et encore, je n'avais pas vu la 3ème saison au moment de mon dernier commentaire sur le sujet.
    La première est bien chouquette, un excellent moment.
    La seconde est très forte, monte en puissance comme on dit.
    La troisième est purement géniale, je pense même garder sur mon disque dur le mariage de Watson, histoire de me le remettre en fond, à l'occasion, comme je peux le faire avec quelques trucs qui m'ont marqué... Et le Cliffhanger de fin... Pfiuuuu,

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    1. oui le mariage de Watson est assez phénoménal et la saison 3 itou avec son grand criminel de malade et son palais mental. Sk mis en échec. Quant au cliffhanger l'est génial si ils arrivent à expliquer le comment du pourquoi !!!!!!!!!! Cela dit les multiples explications du suicide magique de Holmes sont hilarantes et font oublier que rien ne nous ait donné comme explications... excellente série, l'excellence anglaise...

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