mercredi 19 novembre 2014


Coucou les aminches.

Ce soir petit cours de rattrapage, nos années lycées et les cours d'histoire. La Guerre Froide. Deux blocs s'affrontent. L'occident porté par le Reaganisme triomphant, America is back et la récupération pathétique de Born in USA la chanson du Boss par des Républicains qui n'ont gardé que le refrain en oubliant soigneusement les paroles...

De l'autre le bloc de l'Est, les chapkas, la grisaille, la dictature du prolétariat, la dictature tout court et le collectivisme. 

Qu'est ce qui fait que l'Est ait tenu aussi longtemps hum..? Et bien l'une des réponses est peut-être la supériorité de leurs services secrets.


Le KGB a ainsi soigneusement sélectionné des agents et les a envoyés aux Etats-Unis, infiltrés. Des couples avec enfants pour se fondre totalement dans l'American way of life. C'est le cas de Philip et Elizabeth Jennings, parfaitement intégrés, avec deux beaux enfants, la pelouse et la berline dans le garage...

Une famille américaine.
Ce n'est pas de tout repos la vie de taupes, d'espions russe dans l'Amérique des années 80. Ils font preuve d'un sang froid  inénarrable et d'une ingéniosité certaine. C'est l'une des force de cette fiction : nous montrer les trucs, les ruses de ces espions sans base arrière, sans recours et sans gadgets ou presque. Le chantage et le sexe sont leurs principaux atouts. C'est une vie stressante

D'autant plus qu'un nouveau voisin vient de s'installer à côté. Stan Beeman, l'agent Stan Beeman. Il travaille en effet pour le FBI, chargé de traquer ces agents X, comme on les appelle au Bureau. 

Ah les énooormes coïncidences scénaristiques des showrunners. Mais la force d'une série, quand elle est bonne, est de nous faire avaler ces gimmicks bigger than life. 

Ça tombe bien, THE AMERICANS est une excellente série. 

Bon je me dois de préciser que je suis assez fan de fictions espionnites. Nous avons plusieurs écoles, le "tout action neuneurones en friches" à la Ian Flemming : 


Ou bien le "cérébral un poil terne, odeur de cendrier froid et costume en tweed", Sir John Le Carré aux manettes : 

Excellent film, presque aussi bon que le bouquin...

Et bien THE AMERICANS, bien que relevant clairement de la seconde paroisse, réussit la gageure de nous proposer une bonne dose d'action, insérée parfaitement dans un script digne des meilleurs romans de Le Carré ou de Robert Littell. 

Le casting n'est pas pour rien  dans cette réussite : 

Matthew Rhys incarne Philip. 

Il commence à douter. Ils ne les trouve pas si monstrueux ces Américains, bien loin de l'image qu'on lui a propagandée pendant ses années de formation. 

Matthew reflète parfaitement les états d'âme de cet agent, père aimant, époux aimant itou. Parce qu'il est tombé amoureux de son agente de femme, imposée par Moscou (et réciproquement).

Il doit la jouer fine parce que son épouse pourrait bien le dénoncer au Centre pour déviationnisme.


Sa femme est interprété par la très belle et redoutable Kerri Russel. Oubliez FELICITY les filles, elle a bien grandi Kerri et elle est parfaite dans le rôle de la pasionaria de la révolution socialiste. Du moins au début, après ce n'est plus si simple.

THE AMERICANS n'est pas une série binaire, simpliste. Outre l'intrigue complexe où taupes et contre taupes s’acharnent à sécuriser leurs galeries, l'attachement sincère que l'on éprouve pour nos deux héros nous ferait presque regretter la chute inévitable du communisme. 

Presque, faut pas déconner non plus (quand on voit ce qui est venu après il n' y a pas matière à se réjouir énormément cela dit), mais s'ils pouvaient sauver leurs miches, on ne serait pas contre. 

L'autre héroïne de la série ce sont les Eighties. 'Tin ça pique les yeux Mesdamessieurs, tout y est, les lunettes de Tupolev, les voitures longues comme des péniches, les coupes de cheveux aléatoires...

Bref du suspense (un foutu suspense), de l'amour, du sexe, de la violence (jamais gratuite) et un scénario qui tient la route et ne la lâche plus font de ces AMERICANS une foutue série, hautement addictive et hautement recommandable.


Sinon vous avez la troisième école : 


My name is Homer...

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