Commençons aujourd'hui par une question de culture générale : quels sont les écrivains américains qui ont le plus oeuvré à façonner l'imaginaire des Staaates, le creuset culturel commun Etazuniens ?
Si l'on pose cette question aux américains, après avoir éliminé les réponses farfelues telles que Smith et son comparse Wesson, trois noms se dégagent :
- Mark Twain. Ok. Huck et son pote Tom Sawyer , Joe l'indien et toutikiki.
- L Franck Baum. Là c'est plus coton. Le créateur du monde Oz et son magicien qui, avant un film plongé dans la mélasse, à faire passer La petite maison dans la prairie pour une ode au bondage hard, était une série de livre à succès.
Et le plus important de tous.
Daryl Leyland.
Qui ça ?
'Tin Daryl Leyland, le compilateur génial des légendes urbaines, contes oraux et histoires de veillées, le tout rassemblé dans Les contes de la Mère l'Oie version US.
Moi non plus je ne connaissais pas Daryl Leyland. Et ça fait mal là où ça doit faire mal.
'Tin tu sais qui je suis moi. Un malade. Çui qui va systématiquement chercher le camembert marron en premier au Trivial Pursuit (contrairement aux questions bleues et vertes qui plaisent aux pervers dégénérés). Tu sais à qui tu t'adresses là !
Bon en même temps toute cette analyse en amorce n'est pas de moi. Mais de lui :
Xavier Mauméjean, prof de philo et surtout très chouette écrivain. Je vous conseille fortement, tient en passant, CAR JE SUIS LÉGION, formidable enquête dans la Babylone antique.
Mais présentement, Xavier ne se fait que le porte voix de François Parisot, éditeur et traducteur malheureux des Contes de la Mère L'oie de Leyland en français. Edition et traduction qui n'ont hélas jamais vues le jour.
Xav' nous narre les péripéties de Parisot, Leyland & cie dans ce bouquin :
L'un des deux Warner de la Warner Bros est fumasse. Le célèbre studio enchaîne les bides. En outre l'adaptation du magicien d'Oz lui est passée sous le nez. Il veut se refaire. Il a une idée : proposer sur grand écran une version des Contes de la Mère l'Oie de Daryl Leyland.
Seulement l'époque n'est pas aux lilas jetés sur les chemins,on est plutôt à la brasse coulée dans la fosse à purin : le Maccarthysme. Il s'agirait pas qu'une fois le film monté l'on s'aperçoive que l'auteur Daryl Leyland a des tendances gauchistes. Qu'il soit égorgeur de poneys et cannibale passe encore mais coco !
Qu'à cela ne tienne, la WB engage un ancien soldat de la seconde guerre mondiale Jack Sawyer pour décortiquer la vie de Leyland et la nettoyer de tous miasmes suspects...
Autant vous le dire tout de suite les aminches, c'est génial AMERICAN GOTHIC. A ne pas confondre avec celui là :
Le fameux tableau de Grant Wood.
Quoique... Il y a une certaine analogie. Il est plutôt flippant ce tableau, et le recueil de Leyland aussi...
Au début on se dit que cela se tient. Après tout pourquoi pas ? Un Charles Perrault outre atlantique qui collecte les légendes, mythes des Etats-Unis. Par exemple les récits que se racontaient les Hobos, ces voyageurs clandestins du rail, au coin du brasero. Les histoires de croque mitaine pour effrayer les enfants... Et on s'en veut de notre ignorance.
Mauméjean, il faut dire, ne déroule pas une trame classique. AMERICAN GOTHIC est aussi une compilation, les rapports qu'envoient Sawyer à la WB, les mémos échangés, l'analyse qu'en fait un célèbre chercheur américain, sans oublier les interventions de Parisot notre éditeur parisien. Cette succession de rapports, mémos, notices donne une profondeur et une crédibilité au récit.
N'omettons pas les contes eux même qui parsèment le livre, comptines grinçantes, légendes urbaines sanglantes. On finit par se dire que c'est bien gore les contes de fées aux Staaates. Je sais bien que les contes de fées n'en sont pas justement et sont pour la plupart cruels et sadiques mais là cela confine à la terreur pure et simple
Ce patchwork délirant et maîtrisé nous livre le déroulé d'une vie mythique, sombre et maudite, celle de Daryl Leyland.
Trois vies en fait : Leyland, son oeuvre (que l'on peut voir répertoriée chez Wiki, pitit coquin ce Mauméjean ?) et Max Von Doren, l'illustrateur de Mother Goose le nom version originale des Contes de la Mère l'Oie.
Ce livre est démoniaque, il vous happe, vous manipule, et vous fait douter.
Non génial j'vous dit !
Mauméjean brouille subtilement les pistes. Parisot, son traducteur, c’est une référence à Henri Parisot, celui d’Alice au pays des merveilles. Jack Sawyer, son scénariste enquêteur, c’est à la fois Sawyer, le héros de Twain, et Jack, le héros de tous ces contes.
Finalement alors ? Daryl Leyland a t-il vraiment existé ?
On finit par le croire par moment. Je laisse le mot de la fin à Xavier Mauméjean.
« Le personnage n’existe pas. Mais il y a 90 % de vrai, 5 % de faux et 5 % dont je ne sais d’où ça vient. »
Quoique... Il y a une certaine analogie. Il est plutôt flippant ce tableau, et le recueil de Leyland aussi...
Au début on se dit que cela se tient. Après tout pourquoi pas ? Un Charles Perrault outre atlantique qui collecte les légendes, mythes des Etats-Unis. Par exemple les récits que se racontaient les Hobos, ces voyageurs clandestins du rail, au coin du brasero. Les histoires de croque mitaine pour effrayer les enfants... Et on s'en veut de notre ignorance.
Mauméjean, il faut dire, ne déroule pas une trame classique. AMERICAN GOTHIC est aussi une compilation, les rapports qu'envoient Sawyer à la WB, les mémos échangés, l'analyse qu'en fait un célèbre chercheur américain, sans oublier les interventions de Parisot notre éditeur parisien. Cette succession de rapports, mémos, notices donne une profondeur et une crédibilité au récit.
N'omettons pas les contes eux même qui parsèment le livre, comptines grinçantes, légendes urbaines sanglantes. On finit par se dire que c'est bien gore les contes de fées aux Staaates. Je sais bien que les contes de fées n'en sont pas justement et sont pour la plupart cruels et sadiques mais là cela confine à la terreur pure et simple
Ce patchwork délirant et maîtrisé nous livre le déroulé d'une vie mythique, sombre et maudite, celle de Daryl Leyland.
Trois vies en fait : Leyland, son oeuvre (que l'on peut voir répertoriée chez Wiki, pitit coquin ce Mauméjean ?) et Max Von Doren, l'illustrateur de Mother Goose le nom version originale des Contes de la Mère l'Oie.
Ce livre est démoniaque, il vous happe, vous manipule, et vous fait douter.
Non génial j'vous dit !
Mauméjean brouille subtilement les pistes. Parisot, son traducteur, c’est une référence à Henri Parisot, celui d’Alice au pays des merveilles. Jack Sawyer, son scénariste enquêteur, c’est à la fois Sawyer, le héros de Twain, et Jack, le héros de tous ces contes.
Finalement alors ? Daryl Leyland a t-il vraiment existé ?
On finit par le croire par moment. Je laisse le mot de la fin à Xavier Mauméjean.
« Le personnage n’existe pas. Mais il y a 90 % de vrai, 5 % de faux et 5 % dont je ne sais d’où ça vient. »
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