Il arrive, les aminches, que la puissance d'une oeuvre vous ôte toute envie de trouver un titre accrocheur vaseux.
Je viens de finir SOUTHCLIFFE, mini série anglaise de 4 épisodes.
Se présentant comme un ancien militaire, Stephen Morton abat plusieurs personnes apparemment au hasard dans une petite ville tranquille du Kent. L'action de la série se déroule de manière non linéaire multipliant les retours en arrière notamment sur l'enfance de David Whitehead, le journaliste de télévision qui couvre l'affaire, originaire de cette région et pour qui des souvenirs douloureux resurgissent.
Un coup de poing, une gifle comme je n'en ai pas vécu depuis... M'en souviens plus.
Tout d'abord, c'est une épreuve SOUTHCLIFFE, du fait de la narration explosée tout d'abord. Les allers retours foisonnent, les flash backs succèdent aux flash forwards et c'est un brin déroutant.
Il faut insister, ce n'est pas aisé de rentrer dedans et de s'y sentir à l'aise. D'autant plus que l'on connaît l'aboutissement tragique. L'on est bien aidé par le casting. Les acteurs sont tous époustouflants de justesse.
Ensuite noir c'est noir. Sombre et déchirant. le coup de la petite communauté où l'on se serre les coudes, "les gens d'ici sont des gens biens", mais si l'on regarde d'un plus près.. On nous l'avait déjà fait, mais jamais avec une telle intensité.
Enfin, le deuil, y survivre, savoir que la lumière ne reviendra jamais mais refuser que les ténèbres l'emportent c'est là tout le sujet de SOUTHCLIFFE. Porté à une incandescence inédite...
Difficile de dire si j'ai réellement aimé SOUTHCLIFFE (il faut digérer et laisser les sucs accomplir leur besogne) où si j'ai été happé par la performance et la radicalité du propos.
Quoi qu'il en soit SOUTHCLIFFE est une série magistrale. Mais emplie d'une douleur immense... Les larmes viennent aux yeux et y restent.
Difficile de vous reprocher de ne pas tenter l'expérience mais pour ce(ux)lles qui la tenteront, vous vivrez un voyage sériel intense, éprouvant, radical et inédit.
Foutus Anglais !
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