mardi 10 juin 2014


Flûte, zut, caca boudin et merdum les aminches. Un sujet bien trop vaste pour votre serviteur.

J'ai en effet une addiction certaine pour la perfide Albion. Bon à part une légère antipathie envers DOWTON ABBEY et une incompréhension amusée face à leur amour de leur monarchie... C'est vrai quoi, nous on a la décence de l'élire notre monarque...

Sinon, voyons voir : 

- la musique ? Les Anglais l'emportent et largement
- Le cinéma ? plus serré, mais les Rosbeefs, aux points.
- la littérature ? Pff.... Devons nous vraiment en discuter, on va se faire du mal.
- l'humour ? Les Grosses têtes face aux Monthy Pythons ("Et Benny Hill votre bloguerie ? Ta gueule Granolo !!!)  
- Les Séries ?

Ha les cons, bon faut arrêter la déconne là !
Bref. Vous l'aurez compris, je kiffe (comme ne disent plus les jeunes et disent ceux qui ne sont pas au courant) la culture anglaise. Or donc, il faut que je limite mon champs d'étude. 

Là où la distance est la plus grande et la comparaison la moins flatteuse : la littérature et les séries. 

Bon, cela dit cela reste immense et l'ampleur de la tâche me laisse perplexe. Quel auteur choisir ? Lodge ? Zadie Smith ? John Le Carré ?. Je laisse donc filer mon doigt sur mes rayonnages et le sort en décide ce sera Coe. Jonathan Coe. 

'Videmment, c'est un peu biaisé vu que le nombre de volumes de cet auteur est plus important que d'autres. La statistique joue en sa faveur.

Mais je ne vais pas chroniquer tout Coe, enfin tous ceux que j'ai lus. j'ai une vie moi... 

Bon...

Jonathan Coe, pas le petit nouveau de l'année mais c'est le jeu. Jojo est un auteur anglais jusqu'au bout des ongles. Si une microscopique poussière se posait sur l'une de ses terminaisons kératinées, elle serait britannique. 

Salut Jojo
J'adore Coe. Un détail est que je me refuse de lire Coe sur la liseuse, je veux avoir ses livres. Coe est aux Anglais ce que Carrère est aux Français : un immense écrivain. Comment pourrais-je occulter son oeuvre la plus connue : 

Le narrateur, Michael Owen, a été chargé par Tabitha Winshow, une vieille femme à l'esprit dérangé, d'écrire l'histoire de sa famille.

Tabitha, Godfrey, Lawrence et Rebecca sont frères et sœurs. Lors d'une mission pendant la guerre, Godfrey, le préféré de Tabitha, disparaît. 

Profondément bouleversée, celle-ci accuse Lawrence, l'aîné, d'être l'instigateur de cette mort. Résultat, Tabitha se retrouve enfermée dans un asile ! On lui accordera sa première permission dix-neuf ans plus tard. 

Une décision "qui allait bientôt se révéler malheureuse. Car, cette nuit-là, la mort visita de nouveau Winshaw Towers"

Génialement britannique. Cette saga familiale nous emporte dans une critique acerbe des médias, du capitalisme, de la politique sur un rythme effréné mais jamais frénétique. Cela se lit comme un thriller, un réel suspense policier s'installe. Et un style les filles, un style ! Coe est un grand styliste mais qui ne sacrifie jamais son histoire. Du reste, il ne sacrifie jamais rien. TESTAMENT A L'ANGLAISE est un sommet de drôlerie britannique, c'est fin, profond et un twist final qui retourne ta crêpe et la nappe de chocolat chaud !

Plus récemment j'ai lu, la gorge serrée.

Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. 

S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. 

Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences?

Poignant Mesdamessieurs, l'un des romans les plus beaux et mélancoliques que j'ai lus.

Tout Coe est là, sa virtuosité, son art unique de mêler les histoires, de nous livrer des rebondissements qui nous laissent sur le flanc. Ce livre sur les coïncidences qui font vaciller nos existences interroge, et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à nos vies ? Tout simplement magnifique...

Énervant ces anglais, et niveau série là ils nous enfoncent carrément.

Les séries françaises sont à terre...
Bon là aussi l'étendue quasi infinie du catalogue de séries de qualités produites outre manche colle un 'tin de vertige. J'en ai du reste chroniqué quelques unes : SHERLOCK, IN THE FLESH...

Je voudrais vous parler de  



BLACK MIRROR est une série particulière en ceci qu'elle n'a pas de héros bien défini ni de casting fixe. Chaque épisode développe une histoire indépendante. Un point commun tout de même une critique virulente et saignante des réseaux sociaux, internet et surtout surtout, ce que l'on en fait. Notre compulsion irrémédiable à tout visionner, tout savoir, tout maîtriser, tout acheter, devenir une staaaaaaar...

Très très bonne série, fine, intelligente. Chaque saison (2 au compteur) ne comptent que 3 petits épisodes. Bien sûr au vu du dispositif, le danger est que ce soit inégal. Au vu de la saison 1, c'est inégal c'est vrai, cela varie du très bon à l'excellent... 


Le premier épisode voit la petite chérie des anglais, la princesse  Lady Di en plus jeune, plus sympa, plus canon se faire kidnapper. Les ravisseurs n'ont qu'une exigence et une seule pour la laisser en vie. 

Ça commence fort BLACK MIRROR. Viva Youtube et nous qui regardons. Vous vous poserez surement quelques questions en visionnant ce petit bijou. Questions quelques peu gênantes... 


Le sommet de cette saison 1 que ce deuxième volet. 

Dans un futur (proche ?) terriblement crédible, la richesse se mesure à l'espace dans lequel on vit et le silence que l'on peut acheter. 

On y voit de jeunes forçats pédaler toute la journée pour accumuler des points. Ces points te permettent d'acheter de la nourriture mais aussi de zapper les publicités qui s'affichent sur les murs de la cellule qui te sert d'appart.   Tu n'as pas une télé, tu vis dedans. Et quand la pub décérébrée te hurlent dans les cages à miel, pouvoir appuyer sur "mute" n'a pas de prix. Heu si en fait. 

Tout a un prix. 

Le Graal dans cette société est d'accumuler 15000 points qui te permet de participer à l'émission "Incroyable talent", "X factor" version 2.0, foire à l’humiliation, voire pire, bien pire. 

Là les aminches, ça nous scotche, c'est puissant et très bien écrit. Foutrement réaliste aussi, la logique télévisuelle nous y entraîne tout doucement et inexorablement... Un petit film maîtrisé de bout en bout, avec un Rupert Everett déchaîné... De la balle les filles, qui claque !


Le troisième de la saison, le plus faible à mon sens, m'enfin tout est relatif... Parce que cela reste à 100000000000 coudées d'un téléfilm réalisto-sociétal d'un mercredi soir sur France 2. 

Toujours dans pas trop longtemps mais pas tout de suite quand même, nous pourrons nous implanter une puce mémorielle et revivre nos souvenirs à volonté. Plus de droit à l'oubli, plus de souvenirs réarrangés, améliorés. En outre la précision de ces puces est démoniaque  on peut zoomer sur un détail, détail qui flingue généralement...

Le plus faible, dans l'interprétation surtout, en fait ça vient surement de la VF, catastrophique ! On dirait un doublage d'une pov' télé réalité canadienne. Sinon une idée bien flippante que ces puces. Séduisantes à priori mais terribles, le droit au bonheur, les petits mensonges (sans parler des gros) qui nous font vivre en société, on oublie... Bref, un épisode qui te colle un 'tit filet d'air froid dans le dos. Comme une coulée de sueur qui se glace.

Bon les aminches, vous l'aurez compris, God save The Queen, m'en fous, mais surtout qu'il nous garde le MOOOJJOOOO baby : 


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