Salutations les aminches. Aujourd'hui, tiens pour changer, nous parlerons de SF. La vraie, pas celle pour les pédalos.
Avec l'insondable interstellaire, les trous de vers, les réacteurs quantiques, les orbitales. Tout le bouzin quoi !
Nous avons plusieurs chapelles Science Fictionnesques. L'uchronie : réaménager notre histoire en faisant dévier son cours avec par exemple LE MAÎTRE DU HAUT CHATEAU de Philip K Dick ou encore FATHERLAND de Robert Harris (excellent, je vous le conseille). La seconde guerre mondiale n'a pas le monopole de l'uchronie, par exemple le très bon ROMA AETERNA de Robert Silvergerg.
Z'avez encore les dystopies, l'inverse de l'utopie : Le futur est caca, on vit une vie de merdum ! 1984 de Orwell bien sûr, ou bien encore LE MEILLEUR DES MONDES de Aldous Huxley.
Les paradoxes temporels, le steampunk, le cyberpunk etc...
Et bien sûr le plus ample, le plus majestueux et quelque fois le plus chiant ardu : le space opéra.
Ouvrons les guillemets :
"Le space opera est un sous-genre de la science-fiction caractérisé par des histoires d'aventure épiques ou dramatiques se déroulant dans un cadre géopolitique complexe. Suivant les œuvres, le space opera rime avec exploration spatiale à grande échelle, guerres intergalactiques ou rigueur dans le réalisme scientifique. " (wikiquidit)
Et bien sûr le cycle de la Culture du regretté Iain M Banks.
Iain M Banks. 1954 - 2013 |
Moi ça me ratatine toujours un peu les nougats quand de bons écrivains s'en vont quand tant d'autres s'accrochent. Bref...
Iain a créé un univers, un monde : la Culture.
Il s'agit d’une société pan galactique qui regroupe à vue de poil 30.000.000.000.000 d'habitants. Trente mille milliards. La Culture présente plusieurs caractéristiques :
- Elle est technologique. A un stade très avancé. Ce qui lui a permis de résoudre bien des couillos in the potage : plus de problèmes d'énergie, de ressources. Plus de pauvreté non plus, c'est les 30 Glorieuses au stade ultime et illimitée sans date de péremption. En outre la mort est une donnée très relative. Les modifications génétiques allongent l'existence au delà de l'imaginable et confère une quasi immortalité.
- Elle est hédoniste. Les races composant la Culture ne connaissent pas le travail, ni la propriété (quasiment). La gestion de cet immense conglomérat a été confiée à des Intelligence Artificielles : Les Mentaux. Ces derniers se présentent sous la forme de petits drones ou bien encore de vaisseaux spatiaux, parfois gigantesques (plusieurs centaine kilomètres de long, large, profondeur et toutikiki)
- Elle est égalitaire : toutes les races humanoïdes, tentaculaires, insectoïdes (etc.) sont égales entre elles.
- Elle est tolérante. A l'extrême. Tout est permis à condition de respecter quelques règles : on ne massacre pas, on ne tue pas, on n'asservit pas. Ce qui ne va pas sans poser quelques soucis avec des races belliqueuses.
- Elle est pacifique. En théorie la Culture se garde d'intervenir dans les affaires de ses voisins. En théorie seulement. Si Elle estime que des sociétés autres contreviennent à ses valeurs, elle intervient et entreprend d'englober les récalcitrants. La Culture ne détient pas officiellement d'armée régulière mais ses différents types de vaisseaux sont pour la plupart armés jusqu'aux cales.
- Elle est hypocrite. La Culture suborne, corrompt et agit discrètement dans son sens. Elle a pour cela un moyen imparable le Contact qui évalue les civilisations nouvellement découvertes et son discret bras armé les CS pour Circonstances Spéciales : les services secrets de la Culture. Redoutables. Le MOSSAD puissance millananawak au carré. De plus elle peut compter sur une avance technologique certaine sur ses différents adversaires.
- Elle est ennuyeuse. Les habitants de la Culture sont guettés en permanence par l'inanité, le questionnement vain, "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ce prochain bicentenaire ?". Certains s’enivrent de plaisirs licencieux, d'autres se tournent vers les CS. Les personnages de Banks sont toujours ainsi à la marge de la Culture, toujours ambivalents par rapport à Elle. Et souvent broyés par Elle.
Et je vais m'arrêter là.... (vous pouvez approfondir ici si vous voulez) Parce que je pourrais continuer encore et encore. Vous narrer les VSG, vaisseaux spatiaux Généraux (vaisseaux mondes), vous parler de la sublimation, vous décrire les orbitales, vous les montrer aussi pourquoi pas :
Et je vais m'arrêter là.... (vous pouvez approfondir ici si vous voulez) Parce que je pourrais continuer encore et encore. Vous narrer les VSG, vaisseaux spatiaux Généraux (vaisseaux mondes), vous parler de la sublimation, vous décrire les orbitales, vous les montrer aussi pourquoi pas :
Autant vous dire que l'imagination de Iain M Banks est foisonnante et son univers d'une cohérence, d'une minutie qui laisse pantois. A faire passer Tolkien (astiquez les fourches !) pour un aimable pigiste.
Toute la problématique de l'oeuvre de Banks se résume à cela : peut-on résister à la Culture ? Attendu que la Culture gagne toujours. De la part d'un Britannique ayant subi l’attraction chatoyante du soft power américain cela fait sens.
L'un des désavantage de la Culture, c'est que son hédonisme forcené entraîne fatalement une forme de mollesse, on finit par se laisser porter, à ne plus avoir d'opinion tranchée, tout étant décidé par des IA plus compétentes (presque trop), incorruptibles... On en vient, du moins les protagonistes des romans banksiens, à avoir de la sympathie pour des civilisations plus barbares, plus brutales, voire génocidaires, car comme le dit Bora Horza Gobuchul, héros du roman UNE FORME DE GUERRE : "ils sont du côté de la vie".
Cette fascination malsaine, cette résistance ambiguë (jusqu'à prôner des valeurs nauséabondes) est récurrente dans l'oeuvre de Banks, et bien en phase avec l'actualité non ?
De plus si l'oeuvre de Banks n'est pas exempte du défaut majeur du space opéra, à savoir un style parfois ampoulé et très techno genre "il inversa les flux du floux pour déployer son énergie cinétique et atteindre ainsi la vitesse luminique du gnagnagna...", Iain déploie un tel foisonnement dans les détails, une telle imagination débridée que c'est un vrai bonheur de lecture.
Et surtout, surtout Banks n'est pas dupe et ne se prend pas au sérieux. Par exemple les noms des vaisseaux spatiaux plutôt savoureux : Services couchettes, Dans l'attente d'un nouvel amant, Tuez les tous....mais pas tout de suite etc.
Chaque livre étant un voyage en soi, je n'ai pas (encore) tout lu du cycle. je peux cependant vous en citer trois :
Gurgeh est l'un des plus célèbres joueurs de jeux que la Culture ait jamais connus. Il joue, gagne, enseigne, théorise.
Le Contact considère l'empire d'Azad, terrifiant de puissance et de cruauté, comme un danger potentiel. L'Empire repose, historiquement, sur un jeu infiniment complexe dont le gagnant devient Empereur.
Si bien que Gurgeh, manipulé mais fasciné par le défi, se retrouve à cent mille années-lumière de sa confortable demeure, devenu un pion des IA qui régissent la culture et lancé dans le formidable jeu d'Azad.
Deuxième livre écrit par Banks dans son cycle de la Culture. Très bonne introduction à l'univers de la Culture, un très bon roman. En plus si vous êtes joueur...
J'y pense, chaque livre est indépendant, il n'y pas de suite à proprement parler. La Culture est l'unique élément récurrent. Je vous conseille néanmoins de commencer par L'HOMME DES JEUX. Plus accessible, car il faut bien l'avouer, il faut parfois s’accrocher mais Banks ne laisse rien dans l'ombre et chaque livre propose un dénouement propre et compréhensible. Et ça, c'est 'ach'ment bien, c'est loin d'être toujours le cas dans le space opéra.
Ensuite z'avez le pavé Culturien que j'ai lu cette année :
Au plus profond de l'espace interstellaire, loin des volumes ordinairement fréquentés par la Culture, vient de surgir une Excession, objet extraordinaire qui semble défier toutes les lois connues de la physique, déborder la raison, et provenir d'un univers supérieur, transcendant.
Génial ! Ce livre est célèbre (notamment) pour sa construction démoniaque. Les chapitres numérotés 1, 2, 3 etc. se déroulent dans le temps présent et dans l'ordre chronologique. Les chapitres marqués par des chiffres romains V, IV, III, II... (dans l'ordre décroissant donc) s'intercalent entre les chapitres traditionnels et narrent les souvenirs de Cheradenine Zakalwe d'avant le chapitre 1, du plus récent jusqu'au plus ancien. Jusqu'à l'évènement traumatique fondateur. Vertigineux.
Toute la problématique de l'oeuvre de Banks se résume à cela : peut-on résister à la Culture ? Attendu que la Culture gagne toujours. De la part d'un Britannique ayant subi l’attraction chatoyante du soft power américain cela fait sens.
L'un des désavantage de la Culture, c'est que son hédonisme forcené entraîne fatalement une forme de mollesse, on finit par se laisser porter, à ne plus avoir d'opinion tranchée, tout étant décidé par des IA plus compétentes (presque trop), incorruptibles... On en vient, du moins les protagonistes des romans banksiens, à avoir de la sympathie pour des civilisations plus barbares, plus brutales, voire génocidaires, car comme le dit Bora Horza Gobuchul, héros du roman UNE FORME DE GUERRE : "ils sont du côté de la vie".
Cette fascination malsaine, cette résistance ambiguë (jusqu'à prôner des valeurs nauséabondes) est récurrente dans l'oeuvre de Banks, et bien en phase avec l'actualité non ?
De plus si l'oeuvre de Banks n'est pas exempte du défaut majeur du space opéra, à savoir un style parfois ampoulé et très techno genre "il inversa les flux du floux pour déployer son énergie cinétique et atteindre ainsi la vitesse luminique du gnagnagna...", Iain déploie un tel foisonnement dans les détails, une telle imagination débridée que c'est un vrai bonheur de lecture.
Et surtout, surtout Banks n'est pas dupe et ne se prend pas au sérieux. Par exemple les noms des vaisseaux spatiaux plutôt savoureux : Services couchettes, Dans l'attente d'un nouvel amant, Tuez les tous....mais pas tout de suite etc.
Chaque livre étant un voyage en soi, je n'ai pas (encore) tout lu du cycle. je peux cependant vous en citer trois :
Gurgeh est l'un des plus célèbres joueurs de jeux que la Culture ait jamais connus. Il joue, gagne, enseigne, théorise.
Le Contact considère l'empire d'Azad, terrifiant de puissance et de cruauté, comme un danger potentiel. L'Empire repose, historiquement, sur un jeu infiniment complexe dont le gagnant devient Empereur.
Si bien que Gurgeh, manipulé mais fasciné par le défi, se retrouve à cent mille années-lumière de sa confortable demeure, devenu un pion des IA qui régissent la culture et lancé dans le formidable jeu d'Azad.
Deuxième livre écrit par Banks dans son cycle de la Culture. Très bonne introduction à l'univers de la Culture, un très bon roman. En plus si vous êtes joueur...
J'y pense, chaque livre est indépendant, il n'y pas de suite à proprement parler. La Culture est l'unique élément récurrent. Je vous conseille néanmoins de commencer par L'HOMME DES JEUX. Plus accessible, car il faut bien l'avouer, il faut parfois s’accrocher mais Banks ne laisse rien dans l'ombre et chaque livre propose un dénouement propre et compréhensible. Et ça, c'est 'ach'ment bien, c'est loin d'être toujours le cas dans le space opéra.
Ensuite z'avez le pavé Culturien que j'ai lu cette année :
Au plus profond de l'espace interstellaire, loin des volumes ordinairement fréquentés par la Culture, vient de surgir une Excession, objet extraordinaire qui semble défier toutes les lois connues de la physique, déborder la raison, et provenir d'un univers supérieur, transcendant.
La Culture, cette société galactique, décentralisée, hédoniste, altruiste, cynique, anarchiste, prodigieusement riche et efficace - composée d'humains et autres intelligences biologiques, mais aussi et peut-être surtout d'Intelligences Artificielles - ne peut ignorer ce défi.
D'autant qu'une espèce cruelle et belliqueuse, les Affronteurs, tente de profiter de la situation.
Un bon opus, concentré sur les IA, les Mentaux, la plupart sont des vaisseaux spatiaux cheminant dans l'espace infini, aux prodigieuses capacités et ego sur dimensionnés. Bon, clairement pas l'opus par lequel il faut entrer dans l'univers de la Culture mais c'est pourtant l'un des plus drôles et l'un des plus profonds mais il n'est pas easy reading...
Enfin les aminches vous avez LE chef d'oeuvre de Banks :
Cheradenine Zakalwe est l'un des agents les plus efficaces de la Culture, cette immense société galactique, pacifiste et redoutable, anarchiste, tolérante, éthique et cynique.
Partout où la Culture entend faire régner sa bienveillance, c'est-à-dire son ordre, Zakalwe se montre un chien de guerre irremplaçable.
Mais est-il seulement celui qu'il croit être ?
Génial ! Ce livre est célèbre (notamment) pour sa construction démoniaque. Les chapitres numérotés 1, 2, 3 etc. se déroulent dans le temps présent et dans l'ordre chronologique. Les chapitres marqués par des chiffres romains V, IV, III, II... (dans l'ordre décroissant donc) s'intercalent entre les chapitres traditionnels et narrent les souvenirs de Cheradenine Zakalwe d'avant le chapitre 1, du plus récent jusqu'au plus ancien. Jusqu'à l'évènement traumatique fondateur. Vertigineux.
On peut ainsi lire ce livre du début à la fin (et c'est le kif assuré) mais aussi en lisant uniquement les chapitres romains en partant de la fin du livre pour enquiller ensuite les chapitres 1, 2, 3 et ainsi de suite. Vous avez l'histoire dans sa pure chronologie.
Je ne sais si je me fais bien comprendre. En tout cas ce livre est magistral, l'un des sommets de la SF, aux rebondissements haletants, aux mentaux sarcastiques (ah "Canonnière Diplomate" par exemple) et proposant une réflexion très pertinente sur la fin et les moyens et le militarisme en découlant.
Un foutu grand livre.
Voilou les filles, juste pour vous dire que moi quand j'entends le mot Culture...
... Je sors mon marque page !
Roh... Ça va...
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