mardi 17 avril 2018


Nonox et Moulièniste sont sur un bateau. Quand tout le monde tombe à l'eau, il ne reste personne...


***

Coucou les aminches.

Penchons nous un peu sur la plaie des scénarios, le fléau des salle de réunion, la calamité des brainstorming : les fausses bonnes idées.

Non, faire de Luke Skywalker un papy aigri, quelque part entre Eric Zemmour et Ivan Rioufol, n'est pas une bonne idée. Et tant qu'on y est la grande figure maléfique du film doit-elle vraiment ressembler à un ado post pubère ? Poser la question, c'est y répondre.

Les bonnes idées se jugent sur la longueur les filles, par tronque les fausses bonnes idées vous sautent à la gorge et vous mâchouillent consciencieusement la jugulaire, tranquilles.


Lorsque sa fille Julie disparaît dans les sous-sols de Paris sans laisser de trace, Catherine Suzini est persuadée qu’elle seule pourra la retrouver. 

Ancienne flic, à la retraite autant qu’à la dérive, elle devra se résoudre à faire équipe avec Raphaël, le coéquipier de sa fille. 

Ensemble, ils vont quitter la surface et s’enfoncer dans les tréfonds de Paris pour se lancer dans une course terrifiante et effrénée aux allures de descente aux enfers…




Canal +, daube originale...

Bon allez, je suis un brin sévère car de vraies bonnes idées, il y en a quelques unes dans NOX.

La première est d'avoir pensé aux sous sols de Paris qui s'étendent sur trois niveaux et qui sont le territoire des laissés pour compte du capitalisme triomphant.

C'est photogénique les souterrains, propices à l'angoisse diffuse, foutrement sous exploités dans NOX. On tremble à peu près autant qu'en voyant un steak de tofu atterrir dans la poubelle (là où est sa place...).

Mais c'était une belle inspiration.

Par tronque, en revanche, pourquoi mais pourquoi :


Nathalie Baye ??

Cette femme au regard doux la joue badass, dans une caricature d'acariâtre poussive, de Dirty Henriette senior. Quand elle apprend que le coéquipier de sa fille disparue et cette dernière ont eu une aventure, elle va lui demander de quoi il retourne à coup de taser !! On songerait presque qu'elle va lui taillader le kikou à la scie sauteuse pour s’enquérir finement de keskispasse...

On n'y croit jamais. Pas un seul instant. Qu'elle veuille faire parler une punkette récalcitrante en lui tatouant le front, envoyer chier tout ce qui se présente, on n'y arrive pas. Ça ne fonctionne pas, tout simplement.


Deux choses quand même, une fin saisissante, logique dans sa radicalité mais surprenante. Et une dernière scène, sans un mot, sèche et brutale...

A tout prendre, c'est déjà bien plus que le truc mou du moment :


New York à la fin du 19ème siècle.

Sous la responsabilité du chef de police Theodore Roosevelt, le spécialiste des maladies mentales Laszlo Kreizler s'intéresse à un impitoyable tueur qui laisse derrière lui les corps mutilés d’enfants. 

Face à l'impassibilité des pouvoirs publics, Kreizler tente d’identifier le responsable de ces meurtres horribles, épaulé par l'illustrateur criminel John Moore et Sara Howard, la première femme à faire son entrée dans l'univers très masculin de la police.


Adapter l'haletant bouquin de Caleb Carr, en voilà une belle idée.

Eeeeet... C'est la seule.

Là où Carr se consacrait à l'enquête, la traque et reconstituait finement un New York interlope à l'orée d'un nouveau siècle, les show runners ripolinent à grandes lampées de numériques et chargent de traumas les experts chargés d'arrêter le tueur.

On suit plus les interactions moisies des protagonistes aussi attachants et palpitants qu'un tournevis rouillé que la plongée vertigineuse dans la psyché d'un psychopathe.


Les acteurs ânonnent mécaniquement leur partition avec une mention particulière à Dakota Fanning qui semblent sortir du coma à chaque répliques mais portent fièrement des épaulettes conséquentes.

Ce parti pris d'antihéros forcément brisés, alcooliques voire difformes, fait passer le tueur au second plan et la résolution patiente, trépidante dans le livre s'apparente à un banal "ah, au fait c'est lui" dans le season finale.

Si l'on avait confié l'enquête à Nathalie et son taser, on aurait gagné du temps !

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire