"Tututututut...
- Oui ?
- heu oui Bonjour. C'est... Enfin, je suis...
- Pas de nom. Vous devez posséder une phrase type. Vous avez trente secondes pour la prononcer distinctement.
- Oh non, sans déconner, cette phrase là...
- 25 secondes.
- Ok ok. Ahem... Quand on s'appelle Pépito et qu'on aime manger des Pépitos...
- Et...
- Pfuit... ... C'est rigolo.
- Très bien, veuillez patientez.
- Bien M. MicMac, nous sommes maintenant sur une ligne sécurisée.
- Votre phrase type là, elle ne...
- ... Fait pas songer à un code de reconnaissance interne à une multinationale du crime ciblé, de l'assassinat tarifé ? C'est le but M. Micmac.
- Ah. Oui. Bien sûr.- ... Fait pas songer à un code de reconnaissance interne à une multinationale du crime ciblé, de l'assassinat tarifé ? C'est le but M. Micmac.
- Que puis-je pour vous M. MicMac ?
- Et bien, je me demandais. Pourrait-on annuler notre affaire en cours ?
- Un instant...
...
...
- Je vois. L'annihilation complète de cet individu :
- Voilà.
- Existe-t'il réellement ?
- Pardon ?
- Cette photographie ressemble à une retouche photoshopée d'une photographie déjà retouchée.
- Ouuui. Peut-être. Le plus important est : peut-on arrêter le processus en cours ?
- Pourquoi ?
- Pardon ?- D'après votre dossier, vous êtes un mâle caucasien officiant sur un blog culturel confidentiel et vous avez nourri une prévention toute particulière envers le show runner ci dessus, Damon Lindelof.
- Oui mais...
- Vous avez constaté, entre autre, que ce Damon Lindelof avait réécrit le script du film PROMETHEUS pour le transformer, selon vos propres dires, d'une vague promesse en une bouzifiction avancée.
- Certes mais pour ALIEN COVENANT, il n'y est pour rien !
- Plus grave. Il a anéanti 6 ans d'addiction télévisuelle, il est, je vous cite à nouveau, "responsable de la retombée d'acide télévisuelle la plus violente de cette décade. Au moins DEXTER, on a eu le temps de s'habituer".
- Oui j'ai dit tout ça mais...
- Moi aussi j'ai vu LOST, M. MicMac, moi aussi je veux comprendre l'ours polaire, moi aussi je trouve qu'un caillou pour boucher le siphon du mal absolu, c'est un peu léger... Alors je vous repose la question.
- Oui ?
- Pourquoi devrions nous l'épargner ?
- THE LEFTOVERS bordel ! THE LEFTOVERS !"
Bonjour les filles.
Souvenons nous.
Août 2005.
SIX FEET UNDER.
Je ne sais si vous avez vu cette série.
Nan ?
Tant mieux, il vous reste à la découvrir.
Une série magnifique. Vraiment. Et l'une des plus belles fins qui soient.
Parfaite.
J'en ai encore des frissons, plus de dix ans après.
J'en ai encore des frissons, plus de dix ans après.
6FU fait partie de l'étroit cénacle des séries qui sont cultes dès qu'on les regarde. Qui n'ont pas besoin du jugement du temps qui passe et qui rattrape pour acquérir cette aura particulière.
Je n'avais pas parié ressentir la même lame de fond en regardant la saison 1 de
Bonne série. Un peu lente, un brin dérangeante mais pas complètement aboutie.
Quel saut qualitatif avec la saison 2 !
Changement de décors et une sarabande émotionnelle extraordinaire.
La saison 3 sera la dernière nous avait prévenus Damon Lindelof.
Je tremblais un poil.
Le sens de la conclusion de Damon, je l'avais déjà testé...
Je ne saurais que trop vous conseiller de passer votre chemin et de boire une bière, manger une glace, lire un bon bouquin mais pas la suite si vous n'avez pas encore vu la fin de THE LEFTOVERS.
...
Sûr(e) ?
...
Ok.
...
Nous avions laissé nos héros à la fin de la saison 2 à Miracle et c'est là que nous les retrouvons en ce début de saison 3.
Après le prologue.
Vous vous rappelez du prologue de la saison 2, sommet d'étrangeté élégante sans cette quête incessante du nanawak épuisant (coucou David Lynch et ton Twin Peaks 2.0 mais c'est un autre post). Le préambule de cette ultime saison est tout aussi maîtrisé, sur une secte religieuse du début du vingtième siècle.
THE LEFTOVERS est une série sur la foi, mystique osons le, sans le fatras bondieusard lourdaud qui accompagne habituellement ce genre de propos.
Donc, nos personnages récurrents.
Kevin revenu d'entre les morts, Nora sa compagne toujours aussi déchirée et acérée, et leurs amis et famille. Tout le monde s’accordant à dire que tout va pour le mieux.
Mais dans un monde où 2 % de la population s'est évaporée, on ne peut plus vraiment aller bien.
THE LEFTOVERS en son ultime opus repose sur deux trois idées forte mais surtout sur une ligne directrice : l'épure.
Évacuant dans une scène saisissante la secte des fumeurs blancs, THE LEFTOVERS se focalise sur ce qui compte vraiment : son couple.
Justin Théroux.
Largué. A fleur de peau.
Il est très très bon. Liant dans un même élan une sensualité animale et un côté touchant, une faiblesse intime, une peur de la folie qui le guette, le traque sans relâche.
La séquence où il se scotche un sac plastique sur la tête pour étouffer lentement est glaçante de quotidienneté banale. S’asphyxier pour se sentir vivant...
Et sa compagne :
Peut-on tomber platoniquement amoureux d'un personnage fictionnel ? J'adore Nora (magistralement campée par Carrie Coon), une lame de Tolède en bipède. Acérée, belle, tranchante et toujours sincère, à sa manière.
Quand Nora entend parler d'une machine capable d'emmener ceux qui sont restés vers ceux qui sont partis, Nora qui a perdu ses deux enfants, part en Australie pour soi disant démonter l'arnaque, ne s'avouant pas qu'elle tentera le passage.
Kevin qui l'accompagne, ne s'avoue pas plus que son amour pour Nora le pèse, que sa réputation de Nouveau Messie ne fait pas que l’embarrasser mais l'interroge voire le flatte.
Ces deux là vont se noyer, se déchirer et se retrouver..?
Et bien...
Après avoir retrouvé son père...
... Kevin fera encore l'expérience de son au delà personnel.
Nora, soutenue par son frère, le Pasteur Matt Jamison...
... Montera dans la fameuse machine transitionnelle.
Les deux trois épisodes qui précèdent le dernier sont parmi les plus percutants (celui du ferry est saisissant) et bouleversants qu'ils m'aient étés donnés de voir.
Mais tout aurait pu être balayé...
Un final foiré et la malédiction Lostienne recommençait.
Damon Lindelof avait bien balisé le fan, on se doute bien qu'une explication carrée et Holmesienne (le coupable est le majordome dans le boudoir avec la cornemuse) n'aurait pas lieu.
Mais aucune conclusion ?
Une fin en jus de flan ?
La fin de THE LEFTOVERS est parfaite.
Apaisée.
D'une simplicité élégante, centrée sur le visage vieilli mais toujours beau de Nora qui conte à Kevin des années plus tard sa traversée.
D'une simplicité élégante, centrée sur le visage vieilli mais toujours beau de Nora qui conte à Kevin des années plus tard sa traversée.
Rien ne nous sera montrée, nous n'aurons que ses paroles, ses larmes et ses lèvres serrées qui s’entrouvrent.
Nora est allée de l'autre côté.
On trouve qu'un monde où 2 % de la population a disparu en un clignement est flippant... Que dire d'un monde où seul 2 % de la population arpente encore la Terre ?
Voilà le monde miroir où Nora s'est rendu. A retrouvé ses enfants mais n'a pas osé les aborder et est revenu sur son monde 2 %.
Elle est restée en Australie.
Nora dit-elle la vérité. N'a-t'elle pas renoncé à l'ultime moment ? J'ai choisi de la croire.
Peu importe finalement.
Kevin n'a jamais cessé de la chercher.
N'a jamais pu se pardonner leur dispute dans cet hôtel de Sydney (quelle scène les aminches, quelle scène !).
Et la retrouve.
Et ne la lâchera plus.
C'est tout con ce que nous dit THE LEFTOVERS.
Dans les moments clés, charnières de notre existence, nos plus beaux souvenirs, nos joies les plus intenses, tout ce qui en vaut vraiment la peine...
Étions-nous seuls ?
Étions-nous seuls ?
Ouaip.
RépondreSupprimerC'était top.
J'avais clairement acté dans ma tête à moi que "l'autre monde", celui des 2%, était finalement accessible. Mais à aucun moment je n'ai réalisé que si la perte de 2% de la population était une grosse claque bien traumatisante, avec non seulement la perte, le deuil, mais toutes les questions existentielles qui vont avec... C'était peanuts par rapport à ce qu'ont du endurer les autres, qui ont perdu de leur coté 98% des leurs.
Et l'final, le jeu d'acteur, la situation posée, la pudeur des personnages dans leur douleur et l'espoir qu'ils gardent malgré tout en eux, c'est vachement bien rendu.
Y'a pas à tortiller, hein, les séries sont qualitativement bien meilleures que la plupart des films, aujourd'hui.
Et un jour, promis, je verrai la fin de 6FU.
La bise